Lutte contre la criminalité transnationale organisée: Les acteurs de la chaine pénale outillés
Droits et Devoirs
Selon Gilbert Ulrich Togbonon, le gouvernement a pris la mesure des dérives liées à la criminalité, au terrorisme et au crime organisé sous toutes ses formes
Pendant quatre jours, les acteurs de la chaine pénale ont pris part à un atelier sur les renseignements et enquêtes criminelles en République du Bénin. L’objectif est de renforcer la capacité nationale à lutter efficacement contre la criminalité organisée à travers des procès fictifs sur les stratégies pour les enquêtes, les poursuites et le jugement. Organisé à Cotonou, ce séminaire, qui prend fin ce jour, est une initiative de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc) et s’inscrit dans le cadre de la mise du projet Ocwar-T.
Par
Anselme Pascal AGUEHOUNDE, le 10 nov. 2023
à
09h13
Durée 3 min.
#Lutte contre la criminalité
#Les acteurs de la chaine pénale
A travers des exercices de simulation de procès, les acteurs de la chaine pénale béninoise sont outillés sur les renseignements, enquêtes et conduite de procès en matière de criminalité transnationale organisée. C’est à l’occasion d’un atelier qui a démarré mardi 7 novembre et qui prend fin ce vendredi 10 novembre. L’objectif de cette initiative est de renforcer la capacité nationale à enquêter, poursuivre et juger efficacement les affaires de criminalité transnationale organisée, à travers des exercices de simulation de procès. Il s’est agi, pour les participants, représentant les structures d’application de la loi, de s’initier aux stratégies efficaces pour les enquêtes, les poursuites et les jugements des affaires de criminalité transnationale organisée notamment concevoir une stratégie d’enquête ; mieux interroger, voire auditionner les suspects et témoins ; collecter des preuves ; améliorer la rédaction des actes de procédure. Lors des travaux, les participants ont échangé sur les défis qui se posent au Bénin en matière d’enquêtes, de poursuites et de jugements des crimes organisés et réfléchi à une meilleure approche judiciaire de la lutte contre les trafics organisés dans le contexte béninois. La session s’est déroulée sous la forme d’exercices de procès fictifs qui abordent quelques aspects pertinents liés à la complexité des procédures en matière de criminalité organisée : de l’enquête préliminaire jusqu’au jugement ; en l’occurrence les stratégies d’enquêtes, les techniques de collecte de preuves et d’interrogatoires des suspects, le recours à la coopération judiciaire internationale, l’organisation des dossiers criminels… Les travaux ont été interactifs et pratiques, avec des jeux de rôle par les participants sur un cas inspiré des réalités sous régionales. Cet atelier est une initiative de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc) et s’inscrit dans le cadre de la mise du projet Ocwar-T financé par la République fédérale d’Allemagne et l’Union européenne.
Une question cruciale
A l’ouverture des travaux, mardi 7 novembre dernier, Gilbert Ulrich Togbonon, directeur adjoint de cabinet du ministre de la Justice et de la Législation, fait savoir que le gouvernement, prenant la mesure des dérives liées à la criminalité, au terrorisme et au crime organisé sous toutes ses formes, a élaboré dans son programme d’action 2021- 2026, une politique pénale de traitement qui passe par la poursuite, la répression mais aussi la prévention des infractions du terrorisme et du crime organisé. Il a alors remercié l’Onudc pour cette mission de mise en œuvre pratique visant à assister l’Etat béninois dans la réalisation de l’objectif de sécurité et de justice pour tous, en rendant le Bénin et par ricochet les pays de la sous-région plus sûrs face à la criminalité, à la drogue et au terrorisme. A cette occasion, le Chef de mission adjoint de l’Ambassade de la République fédérale d’Allemagne, Junginger Moritz, a relevé qu’au Bénin et dans d’autres pays de la région, des groupes organisés se livrent à des trafics multiples et multiformes, allant du commerce illicite d’espèces protégées au trafic de la drogue ou encore à la traite des personnes, qui génèrent des profits substantiels. « Il est donc impérieux de s’attaquer à ce phénomène, notamment en renforçant les capacités des acteurs impliqués dans la lutte contre la criminalité organisée », a-t-il insisté. Junginger Moritz a également précisé qu’au niveau régional et national, le projet Ocwar-T soutient la Commission de la Cedeao ainsi que d’autres Etats membres de la l’institution d’intégration régionale, dans le renforcement des structures et des capacités et dans l’amélioration de la coordination et de la coopération pour lutter efficacement contre le crime organisé transnational y compris la piraterie et d’autres crimes maritimes. Il porte l’espoir que cet atelier débouche sur des actions pertinentes et efficaces pour faire face aux menaces dans la région.