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L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) affiche des résultats mitigés mais encourageants, selon la note de conjoncture économique d’août 2025. Si la production industrielle recule légèrement, le commerce, les services financiers et le secteur du Btp montrent une dynamique positive.
Les indicateurs disponibles à fin juin 2025 traduisent une évolution globalement favorable de l’activité économique dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). L’indice global du climat des affaires est resté au-dessus de sa moyenne de long terme, à +1,3 point, confirmant la confiance relative des opérateurs économiques. Le commerce de détail a enregistré une progression de 0,4 % en variation mensuelle, même si ce rythme ralentit après une hausse de 4,6 % en mai. Les services financiers poursuivent leur envolée avec une croissance de 2,4 % en juin, après +1,7 % le mois précédent. Les chefs d’entreprise du secteur des bâtiments et travaux publics (Btp) indiquent aussi une poursuite de l’amélioration dans la plupart des pays de l’Union, à l’exception du Mali, du Niger et du Togo. En revanche, deux secteurs montrent des signaux moins favorables. La production industrielle recule de 0,9 % en variation mensuelle, après une baisse plus modérée de 0,2 % en mai. Quant aux services marchands non financiers, ils enregistrent un léger repli de 0,5 %, contrastant avec leur forte hausse de 6,2 % un mois plus tôt. Le recul mensuel de la production industrielle est lié au fléchissement de la fabrication (-1,5 point) et de la production et distribution d’électricité et de gaz (-0,5 point). Toutefois, en glissement annuel, la tendance reste très favorable avec une croissance de 12,0 % en juin 2025, contre +6,3 % un mois auparavant. Cette embellie s’explique par la vigueur des activités extractives (+8,5 points) et manufacturières (+2,7 points), confirmant l’importance de ces filières dans la croissance régionale. Le secteur des bâtiments et travaux publics demeure dynamique. En juin 2025, son indice d’activité reste supérieur à la moyenne de long terme, avec un écart positif de +4,6 points. Par pays, la progression est particulièrement marquée au Bénin (+28,0 points), au Sénégal (+23,4 points) et au Burkina Faso (+12,9 points). La Côte d’Ivoire (+9,0 points) et la Guinée-Bissau (+8,2 points) affichent également des performances solides. En revanche, la situation se détériore au Mali (-44,8 points), au Niger (-19,0 points) et au Togo (-7,1 points), révélant de fortes disparités entre les économies de l’Union.
Divergence
Le chiffre d’affaires du commerce progresse de 0,4 % en juin, porté par le commerce de détail (+1,5 point), malgré une baisse dans le commerce de gros et les activités des intermédiaires (-1,1 point). En glissement annuel, la hausse est plus marquée :
+5,8 % en juin, contre +3,7 % en mai. Le commerce de détail constitue le principal moteur (+4,5 points), suivi par le commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles (+0,8 point) ainsi que le commerce de gros (+0,5 point). Le secteur des services présente un double visage. D’un côté, les services marchands non financiers accusent un recul mensuel de 0,5 % en juin 2025. Mais en glissement annuel, ils progressent encore de +9,2 %, avec des hausses notables en Côte d’Ivoire (+11,6 %), au Mali (+10,9 %), au Niger (+10,6 %), au Sénégal (+8,2 %), au Togo (+8,0 %) et au Burkina Faso (+4,3 %). À l’inverse, des baisses sont constatées en Guinée-Bissau (-5,6 %) et au Bénin (-4,4 %). D’un autre côté, les services financiers confirment leur rôle de locomotive. Leur chiffre d’affaires s’accroît de 2,4 % en rythme mensuel et bondit de 16,5% en glissement annuel. Tous les pays enregistrent une progression, avec des pics au Sénégal (+22,8 %) et au Togo (+19,4 %). Le Bénin affiche également une belle performance à +12,1 %.
L’inflation dans l’Uemoa reste sous contrôle. En juillet 2025, le taux s’établit à -0,9 %, contre -0,2 % en juin, marquant une deuxième baisse consécutive. Cette évolution est tirée par le recul des prix des produits alimentaires (-1,7 point) et des services de restauration et d’hôtellerie (-0,3 point). Les bonnes disponibilités céréalières issues de la campagne agricole 2024/2025 ainsi que la baisse de l’indice des prix des produits alimentaires importés (-10,6 % en juillet après -18,3 % en juin) expliquent cette détente. Par pays, des baisses significatives sont observées au Niger (-9,1 %), au Burkina Faso (-1,1 %), en Guinée-Bissau (-1,9 %) et au Togo (-1,1 %). Le Bénin voit son inflation ralentir à +1,0 % contre +1,8 % en juin, tandis que le Sénégal enregistre une légère hausse à +1,8 %. L’inflation sous-jacente, qui exclut les produits frais et l’énergie, se situe à 0,6 %, confirmant la stabilité de la tendance de fond.
UEMOA