La Nation Bénin...
A
l’issue du sommet régional tenu, les 17 et 18 novembre derniers, les ministres
du Numérique d’Afrique de l’Ouest et du Centre ont marqué leur accord pour
accélérer la transformation numérique et bâtir un marché intégré d’ici 2030. La
Déclaration de Cotonou souligne la volonté de garantir l’accès au haut débit,
développer les capacités en intelligence artificielle et créer des emplois.
Les
ministres en charge du Numérique des pays d’Afrique de l'Ouest et du Centre ont
adopté, mardi 18 novembre, la Déclaration de Cotonou, une feuille de route
ambitieuse visant à faire du numérique un levier de croissance inclusive, de
création d'emplois et d’intégration régionale. Cet engagement historique a été
pris à l’issue d’un sommet régional de deux jours, coorganisé par le
gouvernement béninois et le Groupe de la Banque mondiale.
La
Déclaration porte une vision commune, celle de bâtir d’ici 2030 un Marché
numérique africain unique, fondé sur une connectivité universelle, l’innovation
et une intelligence artificielle (IA) éthique.
«
Le numérique n’est plus un choix, c'est une obligation économique, sociale et
stratégique », a affirmé Aurélie Adam Soulé Zoumarou, ministre béninoise du
Numérique et de la Digitalisation. Elle a souligné la nécessité d’une «alliance
forte entre Etats, secteur privé, société civile et jeunesse » pour réussir
cette transformation.
Les
engagements se déclinent en objectifs mesurables à court et moyen termes. D’ici
2028, les pays signataires s’engagent à réduire de moitié le coût moyen des
données et étendre la couverture haut débit à 90 % de la population, à assurer
une identité numérique sécurisée à au moins 50 % des citoyens et déployer des
systèmes de paiement interopérables dans 15 pays.
IA et emplois au cœur des priorités
Le
texte accorde une place centrale au développement des talents et des
technologies de pointe. Il prévoit la création de trois centres régionaux
d'excellence en intelligence artificielle (IA) et le déploiement de programmes
d’application de l’IA dans au moins dix pays pour des secteurs prioritaires.
Concrètement, il est question de créer 2 millions d’emplois ou d’opportunités
d'entrepreneuriat numérique pour les jeunes, les femmes et les personnes en
situation de handicap, de former 20 millions de personnes aux compétences
numériques de base et d’héberger 40 % des données gouvernementales critiques
dans des centres de données régionaux.
Pour
Sangbu Kim, vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour le numérique et
l'intelligence artificielle, la région est à un moment décisif. « L’ère de
l’intelligence artificielle ne nous attend pas. Les choix que les pays font
aujourd'hui en matière d'investissement, de gouvernance et d'inclusion
détermineront qui bénéficiera de cette transformation », a-t-il déclaré.
«
L’Afrique n’est plus seulement consommatrice: elle devient créatrice, innovante
et influente dans l'économie numérique mondiale », s’est réjoui, pour sa part,
Abdoulaye Bio Tchané, ministre béninois du Plan et du Développement, soulignant
que le numérique est devenu « un accélérateur majeur de productivité, un levier
de compétitivité, un espace infini d’innovation ».
Pour
concrétiser ces ambitions, la Déclaration mise sur une coordination régionale
accrue et des financements innovants. Un mécanisme régional de suivi, un Forum
numérique annuel et des Pactes numériques nationaux à adopter d'ici 2028 seront
mis en place.
Impératifs
à satisfaire
«
La réussite de la Déclaration de Cotonou dépend de deux impératifs : mieux
coordonner l'action des bailleurs et partenaires (…) et mieux communiquer,
ensemble, les succès et progrès obtenus», a indiqué Ousmane Diagana,
vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique de l’Ouest et du
Centre. Il a précisé que les Pactes numériques serviront de «plateformes
stratégiques d'engagement de tous les partenaires, publics et privés, autour
d’une vision commune».
Il
s’agit de mobiliser des investissements publics et privés via des mécanismes de
financement mixtes et de s’appuyer sur des programmes régionaux comme la «
Mission 300 », initiative panafricaine visant à connecter 300 millions
d’Africains à l’électricité d’ici 2030 afin de soutenir la transformation
numérique et économique et connecter les zones mal desservies du continent.
Le
sommet de Cotonou qui a rassemblé plus de 200 participants de marque une étape
clé pour aligner les stratégies nationales sur l’Agenda 2063 de l’Union
africaine et les Objectifs de développement durable. La Déclaration se veut le
point de départ d’une synergie d’action en vue d’une Afrique numérique
souveraine et prospère
Afrique de l’Ouest et du Centre