La Nation Bénin...
Les
perspectives économiques pour l’Afrique subsaharienne en 2025 restent
positives, avec une croissance projetée à 4,2 %. Toutefois, les risques
géopolitiques, l’inflation persistante et les défis climatiques nécessitent une
attention particulière, selon le Fmi.
En
2025, la croissance du produit intérieur brut (Pib) en Afrique subsaharienne
devrait atteindre 4,2 % (contre 3,6 % en 2023 et 2024), selon les dernières
projections du Fonds monétaire international (Fmi, Perspectives de l’économie
mondiale, janvier 2025). Toutefois, la persistance des effets de la pandémie de
Covid-19 notamment sur le transport, l’instabilité politique dans certaines
régions, ainsi que les difficultés liées aux prix mondiaux des matières
premières et de l’énergie, constituent des facteurs limitants.
En
fait, l’un des défis majeurs pour l’Afrique reste l’inflation, qui devrait
ralentir au niveau mondial en 2025, mais persister dans plusieurs pays
africains. Le Fmi prévoit que l’inflation moyenne pour la région sera autour de
6 % en 2025 pour les pays en développement, bien au-dessus de la moyenne
mondiale projetée de 4,3 %. Cette situation est exacerbée par la dépendance de
nombreux pays africains aux importations de nourriture et de produits
énergétiques. Les pays importateurs de pétrole risquent de voir leurs économies
se contracter davantage si les prix mondiaux de l’énergie augmentent de
nouveau.
Le
rapport Perspectives de l’économie mondiale du Fmi met également en avant les
risques liés aux chocs climatiques, qui peuvent perturber les chaînes
d’approvisionnement alimentaire et les productions agricoles.
Un
des points positifs soulignés par le Fmi est le potentiel de l’Afrique en
matière de transition énergétique. La
région dispose de l’un des plus grands réservoirs de ressources naturelles
renouvelables, notamment en énergie solaire et éolienne. Ces ressources
pourraient offrir des opportunités de croissance, à condition que des
investissements massifs soient réalisés dans les infrastructures énergétiques
et les technologies propres.
Les
investissements dans les énergies renouvelables sont en hausse, bien que
modestes par rapport aux besoins. Le Fmi exhorte à une augmentation
significative des financements pour accélérer la transition énergétique en
Afrique. Selon les estimations, l’Afrique aurait besoin de 30 milliards de
dollars par an d’ici 2030 pour financer ses ambitions en matière de changement
climatique et de développement énergétique durable.
Stabilité et numérique
Le Fmi recommande également une approche inclusive et soutenue, avec un appel particulier à la coopération internationale pour financer les initiatives climatiques et soutenir les pays africains dans leurs efforts de développement.
L’un
des principaux risques évoqués dans le rapport est l’instabilité politique qui
continue de peser sur certaines économies africaines. Les conflits armés en
République démocratique du Congo, en Ethiopie et au Sahel, ainsi que les
tensions politiques internes, risquent de compromettre l’attractivité des
investissements étrangers. Cette instabilité freine non seulement la croissance
économique, mais aussi les réformes structurelles nécessaires pour garantir une
prospérité durable.
De
plus, le Fmi souligne que cette instabilité nuit à la confiance des
investisseurs, un facteur clé pour stimuler la croissance dans des secteurs
stratégiques tels que l’agriculture, les infrastructures et la technologie. Les
politiques économiques devront miser sur la diversification afin de réduire la
dépendance à certains secteurs, notamment le pétrole et les matières premières.
Le
Fmi met en lumière les opportunités offertes par des secteurs spécifiques,
notamment le secteur numérique. Alimenté par une jeunesse dynamique et une
adoption rapide des technologies, ce secteur continue de croître en Afrique.
L’institution encourage les gouvernements africains à capitaliser sur cette dynamique en soutenant l’innovation technologique et l’éducation numérique, afin de répondre aux besoins d’une population jeune et croissante.