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Chaînes de valeurs régionales et mondiales: Le Bénin réfléchit à une meilleure intégration

Economie
Les cadres et experts réunis lors de la conférence périodique 2025, consacrée à l’intégration  du Bénin dans les chaînes de valeurs régionales et internationales Les cadres et experts réunis lors de la conférence périodique 2025, consacrée à l’intégration du Bénin dans les chaînes de valeurs régionales et internationales

Cadres, experts et acteurs économiques ont débattu, ce mardi 18 novembre à Cotonou, des leviers à mobiliser pour renforcer la présence du Bénin dans les chaînes de valeurs régionales et internationales. Entre état des lieux, défis et perspectives, les échanges, lors de l’édition 2025 de la conférence périodique du ministère de l’Economie et des Finances, ont permis de formuler des recommandations pour poursuivre la transformation structurelle engagée depuis près d’une décennie.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 19 nov. 2025 à 03h04 Durée 3 min.
#Chaînes de valeurs

La réflexion sur une meilleure intégration du Bénin dans les chaînes de valeurs n’est pas nouvelle, mais elle prend une importance accrue au regard des évolutions économiques mondiales. C’est ce contexte que le ministère de l’Economie et des Finances à travers la direction générale de l’Economie a souhaité explorer lors de la conférence périodique édition 2025, organisée autour du thème : « Vers une meilleure intégration du Bénin dans les chaînes de valeurs régionales et internationales : Quels leviers mobiliser ? ». Ces conférences, instituées depuis près de dix ans, sont devenues un espace de dialogue ouvert entre administration publique, experts, universitaires et acteurs du secteur privé. Selon Aristide Medenou, directeur général de l’Economie, cette édition vise à approfondir la réflexion sur les voies et moyens permettant au Bénin de gravir les échelons des chaînes de valeurs. « Le Programme d’action du gouvernement (Pag 1) visait à poser la base de la transformation structurelle de notre pays. Le Pag 2 a poursuivi dans cette lancée… Aujourd’hui, les fruits tiennent la promesse des fleurs », a-t-il exposé, citant des rapports du Fmi qui soulignent déjà des avancées visibles. L’exemple le plus emblématique de ce changement reste la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), devenue un véritable laboratoire de l’industrialisation béninoise. A cette occasion, Faki Adjé, directeur général adjoint de la Sipi-Bénin, a exposé le développement industriel qui s’opère en ces lieux. Coton, anacarde, soja ou autres produits agro-industriels y sont désormais transformés, générant une valeur ajoutée plus importante et favorisant l’emploi. Malgré ces progrès, le directeur général de l’Economie, Aristide Medenou insiste que le chemin reste encore long. « Nous avons encore du chemin à faire pour effectivement insérer notre économie dans les meilleurs segments des chaînes de valeurs… Il nous faut dresser un état des lieux pertinent, identifier les opportunités et définir les meilleurs moyens de les saisir», a-t-il expliqué. La conférence a justement permis de faire ce point, à travers des communications techniques et des analyses approfondies. Les intervenants ont examiné les déterminants de compétitivité, les exigences des marchés internationaux, les performances des filières agricoles et industrielles, ainsi que les contraintes logistiques et énergétiques.

Contexte international en mutation

L’économie mondiale se redessine sous l’effet des tensions géopolitiques, des mutations technologiques et de la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement. Dans ce contexte mouvant, les pays africains doivent repenser leur positionnement stratégique afin de mieux saisir les opportunités qui émergent. Pour Hermann Orou Takou, directeur de cabinet du ministre de l’Economie et des Finances, l’édition 2025 de la conférence périodique ne pouvait mieux tomber. « Le Bénin a déjà engagé des réformes majeures pour renforcer sa compétitivité : digitalisation de l’administration, investissements dans l’énergie, infrastructures routières modernisées, services logistiques renforcés… », a-t-il cité. Autant de leviers qui, selon Hermann Orou Takou, ont contribué à faire de l’économie du pays, l’une des plus dynamiques dans la région. « L’économie béninoise est devenue plus forte, plus diversifiée et plus résiliente », affirme-t-il. Malgré ce tableau encourageant, plusieurs analyses montrent que le Bénin n’exploite pas encore pleinement son potentiel d’intégration, alors que les marchés internationaux sont plus rémunérateurs pour les produits transformés. « Nous avons une énorme marge de progrès en matière d’exportation de produits transformés… La transformation locale doit prendre plus d’ampleur », a insisté le directeur de cabinet. Cette recommandation rejoint les diagnostics des experts présents, qui appellent à un renforcement des chaînes de transformation, à l'amélioration de la qualité des produits, ainsi qu’à une montée en gamme des industries locales.

Les échanges ont débouché sur plusieurs pistes stratégiques qui seront consolidées dans un rapport technique, qui guidera l’élaboration des futures politiques publiques dans les domaines industriel, commercial et technologique. La conférence périodique édition 2025 aura ainsi permis de poser un diagnostic clair, réaliste et prospectif sur l’intégration du Bénin dans les chaînes de valeurs. Elle marque une étape importante dans la construction d’une économie plus compétitive, davantage orientée vers l’exportation et capable de tirer pleinement parti des opportunités régionales et mondiales. Le Bénin, fort des réformes engagées, semble désormais prêt à franchir une nouvelle étape dans sa transformation industrielle.