La Nation Bénin...
Le Bénin mise sur le Programme d’appui au développement
économique des collectivités territoriales (Padect) pour accélérer la
transformation structurelle de l’économie locale. Soutenu par la Bad, ce
programme qui couvre les 77 communes du pays, ambitionne de renforcer la
gouvernance, la transition numérique, l’inclusion économique et la résilience
climatique.
Porté par l’Etat béninois et soutenu par la Banque
africaine de développement (Bad), le Programme d’appui au développement
économique des collectivités territoriales (Padect) repose sur un financement
axé sur les résultats et comprend quatre grandes composantes. Il s’inscrit dans le cadre stratégique du
Plan national de développement 2018-2025 et du Programme d’action du
gouvernement (Pag).
Le programme cible la compétitivité économique des
territoires, l’amélioration de la gouvernance locale ainsi que la transition écologique
et numérique. A ce titre, le programme représente une réponse globale aux défis
majeurs que sont la vulnérabilité climatique, la croissance urbaine
déséquilibrée, les difficultés d’accès aux services publics et le manque
d’inclusion des groupes vulnérables dans les dynamiques économiques locales.
L’accompagnement technique et financier prévu s’appuie
notamment sur l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises
(Adpme), le Fonds d’appui au développement des communes (Fadec) et le Fonds
d’investissement et de garantie des Pme (Figpme).
Le Padect vient en complément d’autres initiatives comme
le Programme de gouvernance économique pour la délivrance de services de la
Banque mondiale, doté de 150 millions de dollars, soit environ 91,5 milliards F
Cfa.
Les retombées attendues du Padect concernent en premier
lieu les collectivités territoriales, lesquelles disposeront désormais de
moyens accrus pour mettre en œuvre leurs plans de développement communal. Les
femmes et les jeunes figurent parmi les principaux bénéficiaires du programme,
en tant qu’entrepreneurs, utilisateurs des services numériques ou acteurs des
projets climatiques.
En favorisant la compétitivité locale, la transition
numérique et la résilience écologique, le Padect ambitionne de faire des
territoires béninois des moteurs du développement inclusif.
Une réponse intégrée aux enjeux
La première composante du programme vise à créer un
environnement local propice aux entreprises, avec une attention particulière
aux petites et moyennes entreprises, notamment celles dirigées par des femmes.
La deuxième composante porte sur la transformation
digitale des collectivités territoriales. Elle prévoit le renforcement de
l’accès à internet haut et très haut débit dans plus de deux mille villages, la
numérisation des services communaux et la promotion de services innovants dans
les domaines de la santé, de l’agriculture et du commerce. L’Agence des
systèmes d’information et du numérique (Asin) pilote cette transition pour,
entre autres, l’extension du haut et très haut débit (3G et 4G) dans 2 128
villages, notamment autour des centres agricoles et sites administratifs
locaux.
La troisième composante concerne le soutien à l’action
climatique. Elle prévoit le financement de projets communautaires de résilience
climatique, via le Fonds national pour l’environnement et le climat (Fnec) et
le Fonds national de réponse aux catastrophes (Foncat). L’accent est mis sur
les initiatives de préservation des ressources naturelles, à l’exclusion des
grands travaux de génie civil.
La dernière composante concerne le renforcement des capacités institutionnelles. Elle appuie les principales structures chargées de la mise en œuvre du programme, notamment la Cellule de suivi des programmes économiques et financiers (Cspef), la direction du Financement du Développement et les autorités en charge de la régulation des marchés publics.
Des risques à gérer, des garde-fous mis en place
Le Rapport d’évaluation environnementale et sociale du
Padect (Bad, juin 2025) conclut à une capacité satisfaisante du pays à gérer
les risques et impacts associés, et classe le programme dans la catégorie de
risque modéré. Ces risques concernent notamment la gestion des déchets
numériques, le respect des normes électromagnétiques, les conflits fonciers ou
encore les violences basées sur le genre.
Des mécanismes d’atténuation sont prévus à chaque phase de mise en œuvre du programme, depuis la préparation des projets jusqu’à leur exploitation. Des consultations publiques sont systématiquement prévues, de même que des mesures de renforcement des capacités pour les collectivités et les partenaires techniques.
Vers la compétitivité économique des territoires et l’amélioration de la gouvernance locale