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Les comptes extérieurs de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) affichent une amélioration, marquée par une réduction significative du déficit courant et un redressement du solde commercial. Cette évolution, soutenue par la forte progression des exportations, traduit un rééquilibrage progressif des échanges.
Les indicateurs des comptes extérieurs de la zone Uemoa confirment une dynamique plus favorable qu’un an auparavant, selon le dernier rapport sur la politique monétaire de l’Umoa. Le déficit de la balance des transactions courantes et en capital s’est nettement réduit, traduisant une amélioration globale de la position extérieure de l’Union dans un contexte international encore contrasté.
Le déficit de la balance des transactions courantes est ressorti à 2.163,6 milliards de Fcfa, contre 3.296,4 milliards à la même période de l’année 2024, soit une amélioration de 1.132,8 milliards. Cette évolution s’explique principalement par la réduction du déficit du compte des biens et services, malgré une dégradation du solde des revenus primaire et secondaire évalué à 219,4 milliards. Rapporté au produit intérieur brut (Pib), le déficit courant, dons compris, s’est établi à 5,7 %, contre 9,5 % un an plus tôt, soit un gain de 3,8 points de pourcentage. Le redressement est largement porté par l’évolution favorable du commerce extérieur de biens. Au troisième trimestre 2025, le solde des échanges extérieurs de biens de l’Union s’est amélioré de 1.312,5 milliards en glissement annuel, pour devenir excédentaire à hauteur de 219,9 milliards. Cette performance résulte d’une hausse soutenue des exportations (+23,2 %), nettement supérieure à celle des importations (+0,3 %).
La progression des exportations est tirée par l’augmentation marquée des ventes de produits pétroliers (+104,0 %), de cacao (+61,9 %), d’or et métaux précieux (+28,5 %). Pour les produits pétroliers, la hausse est essentiellement liée à l’accroissement des volumes exportés, en dépit d’une baisse des cours internationaux. À l’inverse, la bonne tenue des exportations de cacao et d’or est soutenue par l’orientation favorable de leurs prix sur les marchés mondiaux. Ces performances ont toutefois été partiellement atténuées par le repli des exportations de coton (-36,7 %), de café (-33,9 %), de noix de cajou (-23,7 %) et de caoutchouc (-0,2 %), principalement en raison de la contraction de leurs cours à l’international. Du côté des importations, la dynamique est restée modérée. Les achats de produits pétroliers ont progressé de 4,9 %, tout comme ceux de biens d’équipements (+2,1 %), traduisant une poursuite des investissements. Cette tendance a été atténuée par la baisse des importations de produits alimentaires (-3,4 %), contribuant à contenir la facture globale.
Position extérieure consolidée
Les échanges intra-Uemoa poursuivent leur progression. Ils ont augmenté de 9,0 % pour atteindre 1.276,3 milliards, représentant 16,0 % des échanges globaux, une proportion stable sur un an. La Côte d’Ivoire (35,8 %) et le Sénégal (19,5 %) demeurent les principaux fournisseurs, concentrant plus de la moitié de l’offre intra-communautaire. En matière de demande, le Burkina Faso (26,0 %) et le Mali (18,8 %) sont les principales destinations. Les produits échangés concernent principalement le pétrole, les matériaux de construction, les engrais, les huiles et les préparations alimentaires.
Concernant les autres composantes du compte courant, le déficit de la balance des services s’est légèrement replié de 2,2 %, pour s’établir à 1.784,5 milliards, sous l’effet de l’allégement de la facture de fret et de la hausse des recettes touristiques (+7,4 %). En revanche, le déficit du compte de revenu primaire s’est fortement détérioré, atteignant 1.724,5 milliards, en lien avec la hausse des paiements d’intérêts sur la dette publique extérieure et l’augmentation des dividendes versés. Le solde du revenu secondaire est demeuré excédentaire et s’est amélioré de 14,2 %, pour s’établir à 1.125,5 milliards, grâce notamment à l’accroissement des aides budgétaires reçues et à la progression des transferts de fonds des migrants. Par ailleurs, l’excédent du compte de capital s’est accru de 6,4 %, à 780,6 milliards, soutenu par la hausse des dons-projets mobilisés par les États membres.
Dans ce contexte, le besoin de financement de l’Union s’est réduit à 1.382,9 milliards, contre 2.562,4 milliards un an plus tôt. Il a été couvert à hauteur de 37,2 % par des entrées nettes de capitaux au titre du compte financier, malgré une baisse de 26,9 % des flux, liée notamment à la contraction des investissements directs étrangers. Le solde global de la balance des paiements s’est amélioré de 980,6 milliards en glissement annuel, ressortant déficitaire de 848,6 milliards au troisième trimestre 2025. Sur les neuf premiers mois de l’année, il affiche un excédent cumulé de 2.116,2 milliards, traduisant une consolidation progressive de la position extérieure de l’Uemoa.
Évolutions du compte financier et du solde global