La Nation Bénin...
Une vingtaine de journalistes ont suivi, du 26 au 28 août
à Parakou, une formation sur la gouvernance et la redevabilité. Organisé dans
le cadre de la phase 3 du programme Redevabilité (2025-2028), l’atelier a
permis d’approfondir les notions, de débattre des défis et surtout de poser les
bases d’un réseau national de journalistes spécialisés.
La redevabilité se révèle comme un levier essentiel pour
instaurer la confiance entre gouvernants et citoyens, tout en renforçant la
transparence, en améliorant les politiques publiques et en favorisant un
développement inclusif. Conscients du rôle central des médias dans ce
processus, Gfa Consulting a organisé une formation à l’intention des
journalistes, les plaçant ainsi au cœur du système.
Pendant trois jours, ces professionnels des médias ont
été outillés par des experts chevronnés afin de renforcer leurs compétences et
de les préparer à devenir de véritables relais entre les citoyens et les
décideurs. Dès l’ouverture des travaux, Léopold Kohoun, chef de l’Unité de
gestion du programme Redevabilité, a précisé les enjeux. Il a rappelé que les
médias sont un rouage essentiel de toute démocratie. «Le journalisme est le
quatrième pouvoir. Les journalistes sont les yeux et les oreilles du public,
les gardiens de la vérité. C’est à travers leur travail que les citoyens
peuvent exiger des comptes à leurs dirigeants », a-t-il martelé. Il fait savoir
que la redevabilité repose sur trois piliers. L’offre de redevabilité avec les
gouvernants qui rendent compte, la demande de redevabilité avec les citoyens
qui exigent et l’interface où se trouvent les médias. « Les médias sont à la
fois vecteurs d’information, catalyseurs de participation citoyenne et
partenaires de la transparence», a-t-il insisté, appelant les journalistes à
résister aux pressions et à exercer leur métier avec éthique et courage.
Partenaire majeur du programme, la Coopération suisse a,
par la voix de Serge Camille Tonoukouin, chargé du programme Gouvernance,
réitéré son soutien aux médias et aux initiatives de bonne gouvernance au
Bénin. «La redevabilité est une condition essentielle pour une démocratie
vivante et un développement inclusif. La Coopération suisse s’engage depuis
plusieurs années aux côtés des acteurs institutionnels, de la société civile et
des médias afin de renforcer ce pilier », a-t-il informé. Il a rappelé que le
financement de la phase 3 du programme Redevabilité, mise en œuvre avec l’appui
technique de Gfa Consulting Group, témoigne de la volonté de la Suisse de
contribuer à un environnement où les droits socio-économiques et politiques des
citoyens sont pleinement respectés.
Contenu riche et pratique
Tout au long des travaux, les participants ont été amenés
à clarifier les rapports entre gouvernance, gestion et redevabilité. À travers
des exercices pratiques, ils ont pu distinguer la gouvernance qui renvoie à la
manière dont les affaires publiques sont conduites, de la gestion, qui en
constitue l’application, et identifier les obligations de rendre compte qui
incombent aux détenteurs des pouvoirs publics. Les sessions ont aussi permis
d’explorer les fondements juridiques de la redevabilité, tant au niveau
international que national. Les participants ont discuté des mécanismes
concrets déjà mis en œuvre au Bénin, des pratiques recensées, mais aussi des
défis liés à leur application effective. Enfin, des pistes de productions
médiatiques ont été proposées.
L’atelier a abouti à la mise en place du Club des journalistes spécialisés en redevabilité. Sa charte et sa structure ont été présentées et adoptées. Les objectifs fixés sont de promouvoir une culture de redevabilité et de bonne gouvernance à travers les médias ; créer un cadre de collaboration durable entre le programme et les journalistes ; et enfin, valoriser le rôle des organes de presse dans la diffusion d’informations d’intérêt public. Ce club se veut une plateforme d’échanges, de formation continue et de production médiatique régulière. Il vise à fédérer les efforts des professionnels des médias pour mieux informer les citoyens et stimuler leur participation à la vie publique. Au terme de la formation, les participants sont repartis mieux outillés pour décrypter les enjeux de la redevabilité, mais aussi avec une responsabilité accrue qui est celle d’accompagner les citoyens dans leur droit à l’information et d’exiger des comptes des gouvernants.
Les journalistes renforcent leurs capacités sur les questions de redevabilité et gouvernance