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Selon la loi de finances 2026, le plafond des ressources d’emprunt est arrêté à 1 600 milliards F Cfa, tandis que les garanties de l’Etat sont plafonnées à 300 milliards, dans un contexte où la viabilité de la dette publique resterait satisfaisante.
Le gouvernement fixe à 1 600 milliards F Cfa le plafond des ressources d’emprunt mobilisables, sur la base des décaissements, dans le cadre de la loi de finances 2026. Cette orientation s’inscrit dans une logique de maîtrise et de soutenabilité de la dette publique, en cohérence avec les perspectives macroéconomiques retenues par les autorités.
Parallèlement, le montant maximal des garanties que l’Etat pourrait accorder en 2026 est limité à 300 milliards F Cfa, sur base engagement. Cette mesure vise à préserver l’équilibre des finances publiques et à contenir les risques budgétaires potentiels.
La stratégie d’endettement élaborée par le ministère de l’Economie et des Finances indique un besoin de financement de 1 138 milliards F Cfa pour 2026. Celui-ci sera couvert par une combinaison de ressources extérieures et intérieures. Les ressources extérieures devraient contribuer à hauteur de 542,45 milliards F Cfa, à travers les prêts projets et programmes, tandis que les ressources intérieures sont projetées à 595,55 milliards F Cfa, provenant principalement des émissions de titres publics, des emprunts auprès des banques locales et d’autres instruments de trésorerie.
Viabilité assurée !
Selon les projections officielles, la dette publique du Bénin demeure viable, avec un niveau de risque jugé modéré aussi bien pour la dette extérieure que pour la dette globale. Le taux d’endettement public afficherait une tendance baissière sur l’ensemble de la période de projection, sous l’effet combiné d’une amélioration attendue du déficit primaire et d’une croissance économique soutenue sur le long terme.
Dans le scénario de référence, la valeur actuelle (Va) de la dette publique rapportée au Pib ne dépasserait pas son seuil sur toute la période considérée. Le pic est observé en 2025, à 44,4 % du Pib, soit 10,6 points en dessous du seuil de référence fixé à 55 %.
Les indicateurs de solvabilité afficheraient également une tendance baissière. A moyen terme, entre 2025 et 2029, la Va de la dette extérieure contractée ou garantie par l’Etat évoluerait en moyenne autour de 32,4 % du Pib, avant de s’établir à 16,5 % du Pib à l’horizon 2045. Le ratio de la Va de la dette extérieure rapportée aux exportations de biens et services passerait ainsi de 137,1 % en 2025 à 79,1 % en moyenne sur la période 2036-2045.
Par ailleurs, les indicateurs de liquidité resteraient en dessous des seuils indicatifs. Le ratio du service de la dette extérieure publique rapporté aux recettes atteindrait un pic de 16,9 % en 2027, tandis que le ratio service de la dette extérieure sur exportations culminerait la même année à 10 %.
Une mobilisation diversifiée
En cohérence avec ce besoin de financement, la mobilisation des emprunts reposerait sur quatre principaux leviers. Les tirages sur les prêts projets, multilatéraux, bilatéraux et auprès des banques commerciales internationales, sont estimés à 466,05 milliards F Cfa. A cela s’ajoutent les décaissements des prêts programmes, évalués à 76,4 milliards F Cfa.
Les emprunts auprès des banques locales devraient représenter 56,14 milliards F Cfa, tandis que les émissions de titres publics (bons et obligations du Trésor) constitueraient la principale source de financement, avec 509,654 milliards F Cfa.
Les nouveaux emprunts extérieurs seront contractés selon des termes indicatifs différenciés, en fonction du niveau de concessionnalité. Les financements hautement concessionnels afficheraient une maturité moyenne de 40 ans, avec une période de différé de 10 ans, tandis que les prêts concessionnels auraient une maturité de 30 ans.
Les financements semi-concessionnels seraient limités à une maturité moyenne de 20 ans, assortie d’un différé de 7 ans. Enfin, les financements sur le marché international, à taux fixe ou variable, présenteraient une maturité moyenne de 12 ans et une période de différé de 3 ans.
A travers ces choix, le gouvernement entend poursuivre une politique d’endettement prudente, compatible avec les objectifs de croissance économique et de stabilité macroéconomique du pays.
ministère de l’économie et des finances