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La première session de formation des exploitants portuaires à la manipulation sécurisée des marchandises dangereuses en vrac liquide, dans le cadre du programme Safe Port 2, s’est achevée, vendredi 31 octobre dernier à Cotonou. Pendant cinq jours, seize professionnels venus de plusieurs pays du golfe de Guinée ont renforcé leurs compétences techniques et réglementaires.
Entre risques d’explosion, d’incendie et pollution, la manutention des produits dangereux impose une vigilance absolue. Une préoccupation pour tous les acteurs portuaires qui multiplient les initiatives pour renforcer la sécurité maritime et la gestion des risques portuaires. Dans ce cadre, Cotonou a accueilli du 28 au 31 octobre, une session de formation régionale dédiée à la manipulation sécurisée des marchandises dangereuses en vrac liquide. Organisée par l’Institut de sécurité maritime interrégional (Ismi), cette formation s’inscrit dans le cadre du programme Safe Port 2, un projet régional qui vise à renforcer la sécurité, la sûreté et la protection de l’environnement dans les espaces portuaires du golfe de Guinée. Placée sous la direction de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (Unitar), avec le financement du ministère fédéral allemand des Affaires étrangères et le soutien institutionnel de la Préfecture maritime du Bénin, cette première session a rassemblé seize auditeurs issus des compagnies de manutention et des administrations maritimes de plusieurs pays de la sous-région. Pendant cinq jours, les participants ont suivi un programme intensif alliant théorie et pratique. Les modules ont couvert un large éventail de thématiques telles que la classification des produits dangereux, les techniques de prévention des risques, les procédures d’urgence, le respect des normes internationales et la gestion des situations critiques. Les enseignements ont été dispensés par des experts internationaux, reconnus pour leur expérience dans le domaine de la sécurité portuaire. Pour Aké Lazare Abé, directeur de l’Ismi, cette initiative répond à un besoin urgent. «Les ports d’Afrique représentent une infrastructure essentielle pour l’approvisionnement en marchandises. Malheureusement, certains présentent des risques industriels élevés, notamment liés aux matières dangereuses, aux explosions et aux incendies », a-t-il rappelé. Il a cité plusieurs exemples tragiques dont l’explosion au port de Beyrouth en 2020, celle survenue dans un dépôt d’hydrocarbures à Conakry en 2023, et plus récemment, l’explosion à bord d’un navire au port de Lomé en 2024. « Ces événements rappellent la nécessité pour chaque acteur de la chaîne portuaire, de maîtriser les procédures et d’avoir une conscience claire de ses responsabilités », a insisté le directeur de l’Ismi.
Répercussions
Les produits dangereux, souvent chimiques, comportent des risques multiples tels que l’incendie, l’explosion, la corrosion ou la toxicité. Une mauvaise manipulation peut avoir des conséquences dramatiques, tant sur les vies humaines que sur l’environnement maritime. C’est pourquoi cette formation visait avant tout à renforcer la culture de sécurité dans les ports de la région, conformément aux réglementations de l’Organisation maritime internationale.
Présent à la cérémonie de clôture, Fernand Maxime Ahoyo, préfet maritime du Bénin, a salué la pertinence du programme Safe Port 2. « Cette initiative revêt une importance particulière pour les pays de la sous-région, confrontés à la même problématique et dont les activités maritimes sont des leviers essentiels du développement économique », a-t-il déclaré. Selon lui, la question de la manutention sécurisée des marchandises dangereuses est aujourd’hui au cœur des priorités. Les risques liés au transport, au stockage et au transbordement de ces produits exigent une vigilance constante et une application rigoureuse des protocoles. Le préfet maritime a exhorté les participants à mettre en pratique les connaissances acquises et à devenir, au sein de leurs structures respectives, des relais de bonnes pratiques. Il a également mis l’accent sur l’enjeu de la cybersécurité portuaire, dans un contexte marqué par la digitalisation croissante des opérations maritimes. « Pour le Bénin comme pour nos voisins, renforcer la sûreté maritime, c’est aussi renforcer la compétitivité et la durabilité de notre économie », a-t-il insisté.
Du côté des participants, la satisfaction est totale. Aucanat Ansia Clitandre, représentant du Congo, a exprimé sa reconnaissance tout en promettant de faire une restitution des connaissances acquises une fois au pays. « Au sortir de cette formation, nous avons retenu beaucoup de choses que nous allons transposer sur le terrain. Nous prévoyons d’organiser un atelier de restitution dans nos pays respectifs afin de partager ces acquis avec ceux qui n’ont pas pu se déplacer», a-t-il confié. La session s’est achevée par une remise officielle de certificats aux auditeurs, marquant la fin de cette première étape du programme Safe Port 2n.
Les auditeurs de la formation Safe Port 2, désormais mieux outillés, s’engagent pour des ports plus sûrs et un environnement maritime mieux protégé