La Nation Bénin...
Conformément à son plan stratégique 2021-2025, le Fonds
africain de garantie et de coopération économique (Fagace) se transforme, se modernise
pour mieux répondre aux attentes du marché. Il inscrit désormais le
renforcement des capacités au cœur de ses priorités. Ngueto Tiraïna Yambaye,
directeur général du Fagace, explique les tenants de cette politique de
renforcement de capacités et la portée du séminaire de formation organisé par
l’Institut du Fagace au profit des cadres africains.
La Nation : Vous organisez un séminaire de renforcement de capacités qui réunit des acteurs de différents secteurs d’activités, avec des profils variés. Pour quels objectifs ?
Ngueto Tiraïna Yambaye : Cette session de formation se tient dans le cadre d’un accord de partenariat qui lie la Badea au Fagace depuis deux ans. Ces deux institutions internationales se sont engagées à promouvoir le financement accéléré du développement par le renforcement des capacités des ressources humaines. Vous n’êtes pas sans savoir que la qualité des ressources humaines est au cœur de tout processus de développement de qualité. Nous avons donc lancé ce programme de formation dans tous les Etats membres du Fagace afin de permettre aux cadres en position de responsabilité d’évaluer, eux-mêmes, leurs propres performances, échanger avec les cadres d’autres secteurs, pour pouvoir développer des approches nouvelles en matière de gestion optimale des techniques de financement. Car il est question d’optimiser les performances des ressources humaines. Vous savez que les entreprises occupent 80 % du tissu économique. Mais ici, nous avons mis, face à face, les acteurs des secteurs privé et public, et des banques afin que ces cadres puissent échanger leurs expériences et développer une nouvelle approche de performance en matière de gestion et des techniques de financement accélérées.
Quel est l’impact attendu au terme de cette formation ?
Sélectionnés parmi plus d’une centaine, les 25 cadres qui
participent à cette formation, doivent développer une nouvelle synergie,
d’abord entre eux, puis au profit de leurs organismes respectifs. Il s’agit de
faire en sorte que tous les secteurs de l’économie puissent être complices et
travailler ensemble pour la croissance et le développement économiques du
Bénin. Car le développement économique n’est pas seulement l’affaire du
gouvernement. C’est aussi l’affaire de toute la population, de tous les
secteurs, que ce soit agricole, bancaire, industriel ; qu’il s’agisse des Sgi
ou femmes du secteur informel…, tout le monde doit pouvoir contribuer à
l’accélération du développement du Bénin. L’Institut du Fagace lance ainsi la
première phase de cette session de formation qui est appelée à se tenir tous
les six mois. Et si aujourd’hui l’Etat du Bénin nous demande d’organiser une
session spéciale pour la formation des cadres, nous le ferons volontiers.
Le Fagace s’illustre traditionnellement dans la sécurisation des investissements. Qu’est-ce qui a motivé l’intérêt de l’institution pour le renforcement des capacités ?
Pertinente interrogation ! Conscient des enjeux de développement, j’ai créé dès ma prise de fonction l’Institut du Fagace. Vous savez, contrairement aux idées préconçues, le sous-développement de l’Afrique n’est pas une question de manque d’argent. L’argent existe mais il faut savoir le chercher. On s’est rendu compte, après constats, que la performance, les compétences et le savoir-faire des Africains doivent être au cœur du développement. C’est pour cela qu’au niveau du Fagace, nous disons que la réflexion doit toujours précéder les actions et les décisions. Vous pouvez être pauvre ; si l’on vous donne tout l’argent du monde, et que vous n’avez pas de compétence, de savoir-faire, vous retombez dans la pauvreté. La pauvreté est donc une situation transitoire qu’il faut pouvoir résoudre par son savoir-faire, par l’optimisation du travail administratif et technique. La compétence doit être une priorité. Depuis mon jeune âge, l’on dit que le Bénin est le quartier latin de l’Afrique. Mais le Bénin ne doit pas dormir sur les lauriers ! Nous devons nous performer chaque jour, un peu plus. D’où l’intérêt du Fagace pour les renforcement des compétences des ressources humaines afin de mieux impulser le développement de nos pays.
Ngueto Tiraïna Yambaye, directeur général du Fagace