La Nation Bénin...
Le Bénin vient de franchir une nouvelle étape dans la
lutte contre les dérèglements climatiques. Le pays a officiellement rejoint la
Plateforme internationale sur le financement durable (Ipsf), aux côtés de
grandes puissances économiques, affirmant ainsi sa volonté de participer
activement à la transition climatique et à la convergence des normes
financières durables.
Le Bénin adhère officiellement à la Plateforme
internationale sur le financement durable (Ipsf). L’annonce a été faite par le
ministère de l’Économie et des Finances à travers un communiqué publié ce 31
juillet. Créée en octobre 2019, cette instance regroupe les principales
juridictions engagées dans la construction d’un système financier mondial
aligné sur les Objectifs de développement durable (Odd), les principes de
l’Accord de Paris et les ambitions du cadre mondial pour la biodiversité de
Kunming-Montréal. Le Bénin devient ainsi le 21ᵉ membre de cette plateforme stratégique, qui rassemble des pays aussi
divers que le Canada, la Chine, l’Inde, le Royaume-Uni, le Japon, l’Australie,
le Maroc, le Sénégal, la Suisse et la Norvège, en plus de l’Union européenne,
pilier fondateur de l’initiative. Ensemble, les membres de l’Ipsf représentent
54 % du Pib mondial et 51 % de la population mondiale. Ce qui confère à ce
cercle un poids considérable dans les décisions relatives aux politiques
climatiques et aux standards de la finance verte. Pour le Bénin, cette adhésion
confirme la position du pays comme acteur volontaire et engagé dans la
transition écologique mondiale, malgré sa contribution très marginale aux
émissions de gaz à effet de serre, soit seulement 0,01 % des émissions
globales. Ce paradoxe est d’ailleurs souvent souligné dans les négociations
climatiques. Les pays africains figurent parmi les plus exposés aux effets du
changement climatique, alors qu’ils en sont les moindres responsables. En
intégrant l’Ipsf, le Bénin ne se contente pas de rejoindre un club prestigieux.
Il affiche sa volonté de participer activement à l’harmonisation des cadres de
finance durable, tout en renforçant ses propres capacités techniques,
réglementaires et institutionnelles en la matière. Pour le ministère de
l’Économie et des Finances, il s’agit aussi de consolider la crédibilité du
pays dans la mobilisation des financements durables et climatiques, notamment à
travers les marchés obligataires verts, les partenariats bilatéraux et les instruments
innovants tels que les obligations durabilité.
Combler un vide
Cette dynamique s’inscrit dans la continuité des efforts
entrepris par le Bénin ces dernières années. Le pays a déjà émis avec succès
des euro-obligations durables, saluées par la communauté financière
internationale et a renforcé son cadre institutionnel en matière de
budgétisation verte. L’adhésion à l’Ipsf permettra non seulement de bénéficier
des meilleures pratiques internationales, mais aussi de contribuer à
l’élaboration collective des outils qui régiront demain la finance durable à
l’échelle planétaire. Sur le plan diplomatique, l’entrée du Bénin dans ce forum
stratégique s’inscrit dans une vision assumée de cohérence entre action
climatique et développement économique. En tant que pays en développement, le
Bénin souhaite faire entendre sa voix dans les discussions internationales sur
la taxonomie verte, les mécanismes de transparence, les labels de durabilité et
les standards de divulgation Esg (Environnement, Social, Gouvernance).
Le Bénin prend de sérieuses options en adhérant à la Plateforme internationale sur le financement durable