La Nation Bénin...
Les marchés béninois continuent d’enregistrer des
variations notables dans les prix des produits de grande consommation. Si
certains produits affichent une stabilité dans plusieurs localités, d’autres
accusent des hausses ou des replis significatifs, sous l’effet combiné de la
saisonnalité, de l’offre disponible et du dynamisme des circuits
d’approvisionnement.
Hausse des prix de l’igname, baisse de ceux de la tomate
et du piment, stabilité ailleurs… Le panier du consommateur béninois évolue au
rythme des marchés. Entre saisonnalité, surproduction locale et ajustements
logistiques, les prix des produits de base ont connu des variations contrastées
dans les principales villes du pays. Selon les données sur l’évolution
hebdomadaire des prix publiées par l’Instad, l’igname (1 kg) a vu ses prix
augmenter dans les marchés de Cotonou, Natitingou et Lokossa. Cette évolution
haussière s’explique essentiellement par la baisse de l’offre liée à la
saisonnalité. En revanche, les prix sont restés stables à Porto-Novo, Parakou
et Bohicon, traduisant des conditions d’approvisionnement mieux maîtrisées ou
des stocks encore suffisants dans ces villes. Les marchés enregistrent en
revanche un recul des prix de la tomate fraîche et du piment frais (1 kg
chacun) dans toutes les villes observées. Ce mouvement baissier est attribué à
l’abondance de la production locale, notamment dans les départements du Mono,
du Couffo et de l’Ouémé, principaux bassins de culture de ces produits
maraîchers, selon l’Institut national de la statistique et de la démographie.
Cette tendance est favorable aux consommateurs, bien qu’elle puisse affecter la
rentabilité des producteurs.
A l’inverse, les prix de l’oignon frais rond (1 kg)
continuent d’augmenter dans l’ensemble des villes échantillonnées. Cette hausse
résulte d’une offre décroissante, probablement liée à la fin de la saison de
récolte ou à des difficultés logistiques. L’huile de coton (1 litre) a
enregistré une baisse des prix dans les marchés de Cotonou, Porto-Novo,
Natitingou et Bohicon. Cette évolution favorable s’explique par la bonne
disponibilité du produit sur ces marchés, probablement alimentés par les
récentes livraisons des huileries locales. Dans les autres villes, les prix
sont restés globalement stables, traduisant un équilibre temporaire entre offre
et demande. Le prix de l’essence frelatée, communément appelée
"kpayo", a connu une légère diminution dans les points de vente de
Cotonou, Porto-Novo, Natitingou et Lokossa, conséquence du renforcement des
circuits d’approvisionnement. En revanche, les prix sont restés inchangés à
Parakou et Bohicon, où les filières logistiques semblent plus rigides ou les
stocks mieux amortis.
Enfin, les observateurs relèvent que, pour d’autres denrées de grande consommation non détaillées dans ce point hebdomadaire, les variations de prix sont essentiellement dues à des spéculations. Ces pratiques, fréquentes en période d’instabilité des marchés, renforcent la volatilité des prix et compliquent la prévisibilité pour les ménages comme pour les commerçants. Il faut donc noter que face à ces dynamiques variées, le bulletin de l'Instad sur l'évolution hebdomadaire des prix reste un outil indispensable pour l’analyse de la conjoncture économique et l’orientation des décisions des acteurs du marché. Il permet aussi aux consommateurs d’adapter leurs comportements face aux fluctuations des produits de première nécessité.
Le prix de l'igname reste toujours élevé