La Nation Bénin...
Le
Fmi et le Bénin viennent de conclure un nouvel accord technique sur la sixième
revue du programme soutenu par le Mécanisme élargi de crédit (Medc) et la
Facilité élargie de crédit (Fec), ainsi que sur la troisième revue au titre de
la Facilité pour la résilience et la durabilité (Frd). Cette avancée s’inscrit
dans la continuité des engagements pris depuis 2022 et renforcés en 2024 à
travers des appuis de plusieurs centaines de milliards de francs Cfa.
Le
Bénin continue de bénéficier du soutien affirmé du Fonds monétaire
international (Fmi), preuve de la crédibilité de sa trajectoire économique et
des réformes qu’il a engagées. À l’issue d’une mission conduite par Frédéric
Lambert à Cotonou du 1er au 11 avril 2025, les services du Fmi et les autorités
béninoises sont parvenus à un nouvel accord technique sur deux volets stratégiques
: la sixième revue du programme économique soutenu par le Mécanisme élargi de
crédit (Medc) et la Facilité élargie de crédit (Fec), ainsi que la troisième
revue du programme dans le cadre de la Facilité pour la résilience et la
durabilité (Frd). Cet accord qui sera soumis à l’approbation du conseil
d’administration du Fmi prévu pour juin 2025, vient consolider les engagements
techniques antérieurement pris entre les deux parties.
«
Les autorités béninoises et les services du Fmi sont parvenus à un accord sur
les mesures mises en œuvre pour achever la sixième revue du programme du Bénin
appuyé par le Medc et la Fec d'une durée de 42 mois et la troisième revue de
l'accord appuyé par la Frd, sous réserve de l'approbation de la direction
générale et du conseil d'administration du Fmi. L'examen par le conseil
d'administration du Fmi est prévu pour juin 2025 », a déclaré Frédéric Lambert.
En 2022 déjà, le Fmi avait approuvé un programme combiné Medc-Fec de 42 mois pour un montant de plus de 369 milliards de francs Cfa. En 2024, à la faveur d’une revue positive des performances économiques, le Fmi avait validé le décaissement de tranches supplémentaires totalisant plusieurs centaines de milliards de francs Cfa, y compris un appui spécifique à la résilience climatique à travers la Frd. Le diagnostic économique de cette nouvelle mission du Fmi confirme que le Bénin est sur une pente ascendante. Le taux de croissance pour l’année 2024 s’est établi à 7,5 %, soit un point de plus que les prévisions initiales. Cette performance est portée par une stratégie économique axée sur la transformation locale des matières premières, la montée en gamme des exportations à valeur ajoutée et un secteur numérique en plein essor. L’impact de cette dynamique se mesure également dans la réduction du déficit courant et l'amélioration des recettes publiques. Bien que les investissements dans la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé aient temporairement creusé le déficit extérieur, le Fmi juge cette tendance conjoncturelle. À moyen terme, la transformation locale des produits de base devrait renforcer les exportations et consolider l’équilibre de la balance des paiements.
Discipline budgétaire
Sur
le plan des finances publiques, la mission du Fmi reconnait que le gouvernement
a devancé le calendrier prévu dans la mise en œuvre des programmes. En 2024, le
Bénin a atteint la norme de déficit de 3 % du Pib fixée par l’Union économique
et monétaire ouest-africaine (Uemoa), avec un an d’avance. Pour 2025, la loi de
finances table sur un déficit ramené à 2,9 %, tout en maintenant l’effort
d’investissement social.
«
Les autorités ont convergé vers la norme de déficit budgétaire de l'Union
économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) de 3 % du Pib en 2024, soit un
an avant la date prévue dans le calendrier du programme. Conformément à leur
loi de finances 2025, les autorités maintiendront le déficit budgétaire global
en deçà de 3 % du Pib. La poursuite des efforts de mobilisation des recettes
(en s'appuyant sur la stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme des
autorités) créera un espace pour augmenter les dépenses sociales dans les
domaines de l'éducation, de la santé, et de l'assistance sociale», a indiqué la
délégation du Fmi conduite par Frédéric Lambert.
Cette
performance repose sur un recouvrement efficace des recettes fiscales, porté
par la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation des ressources à moyen
terme. Ce socle financier permet d’accroître les dépenses dans des secteurs
essentiels tels que l’éducation, la santé et la protection sociale. Le registre
social unique (Rsu) est désormais opérationnel, et une cartographie complète
des programmes sociaux est en cours, afin de cibler plus efficacement les
populations vulnérables. Au-delà des indicateurs macroéconomiques, le Fmi
souligne les avancées notables dans les réformes structurelles.
L’amélioration du climat des affaires se matérialise à travers la création d’un guichet électronique unique pour les investissements, la digitalisation du registre foncier sur toute la ville de Cotonou, et la publication attendue des états financiers des entreprises publiques. Sur le volet climatique, le Bénin fait figure de bon élève en Afrique de l’ouest. Après la réforme complète des subventions aux carburants, le Fmi reconnait que les autorités ont adopté une nouvelle réglementation en faveur des énergies renouvelables. Une loi-cadre sur la construction prenant en compte les risques climatiques a été votée, et des textes d’application sont en cours d'adoption pour accompagner l’adaptation aux changements climatiques. Le pays travaille également à une réforme des tarifs de l’eau et de l’électricité, ainsi qu’à la mise en place d’une taxonomie verte, destinée à canaliser les financements climatiques privés vers les projets durables.