La Nation Bénin...
L’ouvrage « Financer l’Afrique autrement : le pari de l’assurance », signé Magloire Dochamou, a été lancé, mercredi 10 décembre à Cotonou. Devant un parterre de décideurs, l’auteur invite à repenser les mécanismes de financement du développement africain en misant sur la mobilisation des ressources internes.
« Financer l’Afrique autrement: le pari de l’assurance» est un essai rigoureux et engagé à travers lequel, Magloire Dochamou propose une nouvelle lecture du rôle de l’assurance dans la construction de la souveraineté financière africaine. Face aux défis économiques du continent, l’assurance s’impose comme un outil encore sous-exploité. C’est la thèse défendue par Magloire Dochamou dans son nouvel ouvrage présenté mercredi dernier à Cotonou. La cérémonie a réuni un public de choix composé de représentants d’institutions internationales, de dirigeants d’entreprises, d’universitaires, d’acteurs du secteur financier et de passionnés de réflexion économique. Plus qu’un simple lancement littéraire, la rencontre s’est imposée comme un moment de débat intellectuel sur l’avenir du financement du développement africain.
Dans un contexte africain marqué par la quête de solutions durables face aux défis économiques, sociaux et institutionnels, l’ouvrage de Magloire Dochamou propose une lecture audacieuse et résolument novatrice. Loin des approches classiques centrées sur l’aide extérieure, l’auteur invite à explorer des mécanismes endogènes, avec un accent particulier sur l’assurance, souvent reléguée au rang de secteur technique, voire marginal. Pourtant, comme le démontre l’auteur de l’essai, l’assurance se révèle être un outil stratégique de mobilisation de ressources internes, capable de soutenir l’investissement, de sécuriser les risques et de structurer des économies nationales plus résilientes. « Ce n’est pas seulement un livre, c’est une invitation à repenser nos attitudes et à explorer des solutions innovantes pour le développement du continent », a-t-il souligné au cours de la cérémonie. Magloire Dochamou y défend l’idée que l’Afrique dispose d’une immense capacité de création de richesse intérieure, à condition de sortir de certaines logiques héritées de l’histoire et de repenser en profondeur les mécanismes de financement. « Financer différemment, c’est décider différemment. Financer autrement, c’est se libérer des conditions imposées à la vie économique », a-t-il insisté, soulignant la dimension inévitablement politique de toute idée juste.
Quand l’assurance devient un levier de souveraineté
Le journaliste et critique littéraire Jasmin Ghézo, pour sa part, a livré une analyse dense et profonde de l’ouvrage, en posant d’emblée ce qu’il a qualifié de « cadre épistémologique ». Pour lui, ce livre s’inscrit dans une réflexion fondatrice touchant à l’économie, aux politiques publiques, à la souveraineté et aux mécanismes qui structurent l’avenir des nations africaines. « La décennie qui vient de s’écouler a replacé une question cruciale au cœur du débat, la souveraineté financière dépend davantage de la mobilisation des ressources internes que des ressources externes », a-t-il rappelé, citant les positions récurrentes d’institutions internationales telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Selon lui, la puissance d’un pays ne réside plus uniquement dans ce qu’il possède, mais dans ce qu’il est capable d’organiser. Or, le rôle déterminant que peut jouer l’assurance dans la constitution d’une économie financière solide demeure encore largement sous-estimé en Afrique. L’un des apports majeurs de l’ouvrage, selon Jasmin Ghézo, réside dans la démonstration du potentiel de l’assurance comme acteur de croissance, capable de soutenir les obligations publiques, de structurer l’épargne nationale et d’accompagner les politiques de développement.
Toute une philosophie
Au nom de la maison d’édition Encrage, Esaïe Anoumon a tenu à rappeler la philosophie qui sous-tend cette nouvelle publication. « Nous avons fait le choix de ne pas être de simples éditeurs. Nous sommes des chercheurs de talents, des artisans de la pensée critique », a-t-il affirmé. À travers ses parutions, Encrage entend instaurer une culture de la réflexion et du débat, en publiant des essais qui interpellent l’Africain désireux de comprendre, de questionner et d’agir sur son environnement. Avec Financer l’Afrique autrement, la maison poursuit sa mission, celle d’offrir des idées qui bousculent les certitudes, inspirent les décideurs et contribuent à transformer les sociétés africaines.
Âgé de 45 ans, Magloire Dochamou est reconnu comme un passionné de savoirs et un acteur majeur du secteur des assurances en Afrique. Auteur de deux précédents ouvrages, « Assureur, un métier mal connu» et « Et si on s’assurait tous ? », il a été, pendant longtemps, le plus jeune directeur général d’assurances en Afrique. Son parcours professionnel l’a conduit à diriger plusieurs structures d’assurance au Bénin et en Côte d’Ivoire. Une ascension fulgurante qui témoigne qu’avec une vision claire, une rigueur intellectuelle et une philosophie axée sur la production de résultats, il est possible, même jeune, de « titiller les étoiles » et de réaliser de grandes choses.
Cet ouvrage s’impose ainsi comme un livre rigoureux, technique, mais accessible, destiné aussi bien aux spécialistes qu’aux décideurs publics, aux étudiants et aux citoyens soucieux de comprendre les enjeux du développement africain. Plus qu’un essai économique, il ouvre une conversation nécessaire sur la souveraineté financière et les choix stratégiques qui façonneront l’Afrique à l'avenir.
Sidikou Karimou s’est adjugé le tout premier exemplaire de l’ouvrage