Tendances économiques et financières en Afrique de l’ouest: Stabilité monétaire et dynamique des marchés

En janvier 2025, les cours mondiaux du pétrole, exprimés en dollar américain, ont poursuivi leur repli avec une contraction de 2,0 % en glissement annuel, après une baisse de 5,1 % en décembre 2024. Parallèlement, les principales matières premières exportées par les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) ont enregistré une forte progression des prix sur les marchés internationaux. Le cacao (+140,5 %), le café (+76,5 %), la noix de cajou (+62,5 %), l’or (+33,1 %) et le caoutchouc (+25,9 %) ont connu une hausse significative, tandis que le coton a reculé de 17,9 % sur la même période. Dans le domaine des produits alimentaires importés, le bulletin mensuel des statistiques note que l’indice des prix a baissé de 5,0 % en janvier 2025, après une contraction de 3,5 % en décembre 2024. Cette tendance baissière est portée par la chute des cours du sucre (-14,1 %), du riz (-13,8 %) et du blé (-4,3 %). En revanche, les prix des huiles (+43,3 %) et du lait (+26,8 %) ont augmenté, exerçant une pression sur les coûts d’importation de la région. Sur les marchés financiers, les indices boursiers internationaux ont enregistré une performance notable. Le Nasdaq Composite (+29,4 %), le Dax (+28,6 %) et le S&P 500 (+24,7 %) figurent parmi les plus fortes hausses. En zone euro, la monnaie unique s’est dépréciée face au dollar américain (-4,1 %), au yuan chinois (-3,1 %) et à la livre sterling (-2,1 %), mais a gagné 0,5% face au yen japonais. La politique monétaire mondiale a également connu des ajustements au cours du mois sous revue. La Banque centrale européenne (Bce) a réduit son taux directeur de 3,15 % à 2,90 % le 30 janvier 2025, tandis que la Banque du Japon a opté pour une hausse de 25 points de base, portant son taux à 0,50 % depuis le 24 janvier 2025. Dans l’espace Uemoa, la Bceao a maintenu sa politique monétaire inchangée, avec un taux directeur principal fixé à 3,5 % et un taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,5 %. Cette stabilité monétaire s’inscrit dans un contexte de lutte contre l’inflation et de soutien à la croissance économique régionale.

Équilibre parfait

Sur le marché monétaire régional, le refinancement accordé par la Bceao aux banques a diminué de 4,5 % en janvier 2025, s’établissant à 9 022,2 milliards contre 9 444,5 milliards en décembre 2024. Le marché interbancaire a également affiché une baisse des échanges, avec un volume moyen hebdomadaire de 637,3 milliards, en recul de 22,9 % sur un mois. Quant au taux d’intérêt moyen de référence sur le compartiment à une semaine, il s’est légèrement replié, passant de 6,34 % en décembre 2024 à 6,30 % en janvier 2025. L’analyse des conditions bancaires révèle une tendance à la baisse des taux débiteurs moyens, qui se sont établis à 6,81 % hors charges et taxes, contre 6,82 % un mois plus tôt. En parallèle, le taux d’intérêt créditeur moyen des dépôts à terme a légèrement progressé pour atteindre 5,37 % en janvier 2025. Concernant le climat des affaires, l’indicateur s’est maintenu au-dessus de sa tendance de long terme, avec un niveau stable à 100,7. La production industrielle a progressé de 10,5 % en janvier 2025 en glissement annuel, contre 11,0 % le mois précédent. Le chiffre d’affaires des services marchands a connu une hausse de 3,4 %, bien que plus modérée qu’en décembre 2024 (+5,0 %). De même, le chiffre d’affaires des entreprises commerciales a légèrement augmenté de 1,2 %, après une hausse de 4,8 % en décembre 2024. Enfin, l’inflation dans l’Uemoa a ralenti à 2,5 % en janvier 2025, contre 2,6 % le mois précédent, restant ainsi dans la fourchette cible de 1 % à 3 % fixée par la Bceao. Cette baisse est attribuée à une diminution des prix dans les secteurs de la restauration et de l’hôtellerie, ainsi qu’à une détente des coûts du logement. Cependant, la progression des prix des produits alimentaires a limité cette décélération. Le taux d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits frais et l’énergie, a également baissé, passant de 1,8 % en décembre 2024 à 1,3 % en janvier 2025. Dans un environnement économique mondial marqué par des ajustements monétaires contrastés, l’espace Uemoa semble maintenir le cap d’une politique prudente, assurant un équilibre entre stabilité des prix et dynamisation de l’activité économique.