La Nation Bénin...
Le groupe de la Banque africaine de développement (Bad) a approuvé, vendredi 24 octobre dernier, un financement de 117 millions d’euros, soit environ 76,75 milliards de F Cfa au profit du Bénin. Un financement qui permettra de renforcer la décentralisation, stimuler le secteur privé local, accélérer la transition numérique et consolider la résilience climatique dans l’ensemble des 77 communes du pays.
Le Bénin franchit une nouvelle étape dans sa marche vers un développement local équilibré et durable. Le Programme d’appui au développement économique des collectivités territoriales (Padect) sera financé à hauteur de 117 millions d’euros, soit environ 76,75 milliards de F Cfa par le groupe de la Banque africaine de développement. Ce financement se compose de 110 millions d’euros accordés par la Banque africaine de développement et de 7 millions d’euros provenant du Fonds africain de développement (Fad), le guichet concessionnel du groupe de la Banque. Le programme Padect qui se veut ambitieux, s’inscrit pleinement dans la Politique nationale de décentralisation et de déconcentration 2024-2033, ainsi que dans la vision stratégique “Bénin 2060 Alafia”. Son objectif est de faire des 77 communes, de véritables centres d’attraction pour l’investissement privé, l’emploi et l’innovation locale sur la période 2026-2031. « Ce projet est le tout premier financement sous-national de la Banque au Bénin. Nous félicitons les autorités nationales pour cette belle innovation. La Banque est fière d’avoir répondu présente pour accompagner le Bénin dans son développement », a déclaré Robert Masumbuko, responsable du bureau pays de la Bad au Bénin. Le Padect marque un tournant majeur dans la coopération entre la Bad et le Bénin. Selon Ammar Kessab, chef de programme principal à la Banque, ce programme marque une montée en gamme stratégique du soutien de la Banque au Bénin, en passant d’une logique de financement d’activité à une logique de financement axé sur la performance. Concrètement, le programme renforcera la capacité des communes à planifier et exécuter leurs investissements, tout en facilitant l’accès des petites et moyennes entreprises (Pme) au financement, via l’Agence de développement des Pme et le Fonds d’investissement et de garantie des Pme. Cette approche vise à créer un environnement économique local plus dynamique, où les acteurs privés pourront contribuer directement à la croissance et à la création d’emplois durables.
Au cœur du dispositif
L’un des piliers majeurs du programme concerne la numérisation des services publics et communautaires. Des infrastructures de télécommunication seront déployées dans 89 établissements publics, notamment les mairies, les écoles, les universités et les hôpitaux. Par ailleurs, 114 localités jusque-là non couvertes bénéficieront de la connexion mobile, et 65 points numériques communautaires permettront aux populations d’accéder à l’internet à moindre coût et à des services numériques de proximité. Cette composante numérique est appelée à réduire la fracture technologique entre zones urbaines et rurales, et à faciliter la gestion administrative locale dans un contexte de gouvernance décentralisée.
Le Padect intègre également une forte dimension environnementale et sociale. Il mobilisera le Fonds national de réponse aux catastrophes et le Fonds national pour l’environnement et le climat afin de financer des projets municipaux de prévention climatique et des initiatives écologiques locales, en mettant l’accent sur les activités portées par les femmes. Le programme promeut ainsi une égalité de genre exemplaire, avec un objectif d’au moins 30% de représentation féminine dans sa gouvernance et ses bénéficiaires directs. Sur le plan méthodologique, l’approche retenue par la Bad repose sur un financement axé sur les résultats, articulé autour de neuf indicateurs de performance liés au décaissement. Cette orientation permettra de garantir une meilleure transparence et un suivi rigoureux de l’impact du programme sur le terrain. Avec ce financement, le Bénin affirme sa volonté de renforcer la gouvernance locale, d’accélérer la transformation numérique et de bâtir une économie territoriale plus résiliente face aux défis du changement climatique et de l’emploi. En soutenant l’autonomie économique des communes, le Padect ouvre la voie à une nouvelle ère de développement équilibré, où chaque territoire pourra devenir un moteur de croissance et d’innovation au service des populations. Le suivi du programme sera assuré par le ministère de l’Économie et des Finances, à travers sa Cellule de suivi des programmes économiques et financiers.
Un champ d’ananas, symbole du potentiel agricole et de l’attractivité économique que le programme Padect entend renforcer dans les communes