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Zone Uemoa: La balance commerciale redevient excédentaire

Economie
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Les échanges extérieurs de l’Uemoa se redressent nettement au deuxième trimestre 2025. Grâce à la vigueur des exportations et à la maîtrise des importations, la balance commerciale affiche un excédent historique de 862,7 milliards F Cfa, selon la Bceao.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 22 oct. 2025 à 03h28 Durée 3 min.
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L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) retrouve des couleurs sur le front du commerce extérieur. D’après le Bulletin trimestriel des statistiques – Deuxième trimestre 2025 de la Bceao, le solde commercial de l’Uemoa est redevenu excédentaire à 862,7 milliards F Cfa au deuxième trimestre 2025, contre un déficit de 1 100,2 milliards un an plus tôt. Cette amélioration de près de 1 963 milliards F Cfa en glissement annuel est portée par une hausse de 21,9 % des exportations, combinée à une baisse de 4,9% des importations.

En fait, les exportations totales se sont établies à 8 693,3 milliards F Cfa dans l’ensemble des pays de l’Union, contre 7 130,3 milliards au deuxième trimestre 2024, tandis que les importations ont reculé à 7 830,6 milliards contre 8 230,5 milliards un an plus tôt, selon la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).

Les produits miniers et énergétiques demeurent les piliers des exportations de l’Union. Les métaux précieux, principalement l’or, progressent de 30,3 %, pour atteindre 2 994,3 milliards F Cfa. Les produits pétroliers, en hausse spectaculaire de 104,2 %, atteignent 1 466,4 milliards, profitant de la montée en puissance des raffineries régionales et d’une demande extérieure accrue.

Les produits du cacao poursuivent leur progression (+20,1 %, à 1 048,9 milliards), tout comme la noix de cajou (+26,6 %). En revanche, le coton recule de 29,2 %, et le caoutchouc de 9,8 %, en raison de la baisse des cours mondiaux et de conditions climatiques défavorables.

Importations énergétiques et alimentaires en recul

Les importations de produits énergétiques ont diminué de 22,7 %, passant de 2 456,7 milliards à 1 898,2 milliards F Cfa, sous l’effet d’une meilleure production locale et d’une accalmie sur les marchés pétroliers. Celles de produits alimentaires ont également baissé de 13,9%, pour s’établir à 1 302,9 milliards, traduisant une amélioration de la production vivrière régionale.

En revanche, les importations de biens de consommation courante sont en hausse (+4,7%), tout comme celles des biens intermédiaires (+5,9%) et des biens d’équipement (+4,1 %). Cela témoigne d’une reprise des investissements et de l’activité industrielle dans plusieurs pays de l’Union.

En lien avec ces performances, le déficit du compte courant s’est considérablement atténué, passant de 7,8 % du produit intérieur brut (Pib) au deuxième trimestre 2024 à 2,4% un an plus tard. En valeur, le solde des transactions courantes s’établit à -878,1 milliards F Cfa, contre plus de 2 613,5 milliards précédemment.

La balance des services s’est aussi légèrement améliorée: son déficit se limite à 1 461,2 milliards contre 1 699,4 milliards un an auparavant, grâce à la bonne tenue des voyages et activités touristiques (+32,6%). Les transferts privés (808,2 milliards) et publics (269,9 milliards) ont contribué à soutenir les équilibres extérieurs, malgré une hausse des paiements d’intérêts sur la dette (841,1 milliards).

Signal positif pour la région

Ce redressement conforte la résilience économique de l’Uemoa dans un contexte régional encore fragile. Plusieurs pays voisins de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), notamment le Nigeria et le Ghana, font face à des tensions inflationnistes et monétaires, pendant que les huit Etats membres de l’Union bénéficient de la stabilité du franc Cfa et d’une gestion macroéconomique prudente.

Selon les estimations, la croissance de l’Union devrait atteindre 6 % en 2025, tirée par la demande intérieure, la reprise agricole et la vigueur du commerce extérieur.

Si la tendance est encourageante, la Bceao invite les Etats membres à diversifier davantage leurs exportations et à renforcer la transformation locale des matières premières. L’Union reste encore dépendante de quelques produits (coton, or, cacao, café, pétrole) exposés aux fluctuations du marché mondial. La mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et le développement des infrastructures régionales devraient offrir de nouvelles opportunités pour consolider cette dynamique et favoriser un commerce intra-africain plus équilibré.