La Nation Bénin...

L’école s’est éveillée de nouveau lundi 3 octobre dans un contexte de réformes dans le système éducatif. La rentrée de l’année scolaire 2016-2017 a été effective, quoique les cours n’ont pas encore véritablement démarré dans tous les établissements publics à Parakou.
Adieu les beaux jours des vacances ! Sacs et cartables bouclés, tenue kaki ou uniforme enfilée pour certains, enseignants, écoliers et élèves ont repris lundi 30 octobre le chemin des classes, après plusieurs semaines de repos. Du complexe scolaire La Montagne au Centre de promotion des aveugles en passant par le complexe Abdoulaye Issa, le CEG Hubert Maga, le CEG Zongo, l’affluence était grande dans les établissements de Parakou au premier jour du démarrage officiel des activités pédagogiques pour l’année 2016-2017. Le dépaysement et les pleurs des enfants de la maternelle contrastent avec la joie des plus grands qui célèbrent leurs retrouvailles. Au niveau des administrations, ce sont les questions de préalables habituels d’inscription, de transfert, de finalisation et de distribution des emplois du temps, de règlement des frais de scolarité, de nettoyage qui préoccupent dans la plupart des établissements parcourus. En revanche, au collège catholique « Les Hibiscus » à l’instar d’autres établissements privés, une délégation conjointe préfecture-mairie conduite par le préfet du Borgou, Moussa Djibril Maman Cissé et le maire par intérim de Parakou, Ibrahim Chabi Mama, a constaté sur place l’effectivité des cours : le retour aux fiches, stylos et cahiers. Les tableaux ont reçu les coups de chiffon et de craie, et les cahiers vierges, les premiers jets d’encre des stylos à bille. Ainsi, les premiers cours ont démarré dans la matinée même du lundi, juste après la montée des couleurs et une prière générale sous la houlette du directeur du collège, François Sido Fari.
Au CEG Hubert Maga, c’était la ruée vers l’intendance, en attendant la reprise effective des cours annoncée pour l’après-midi. «Nous avons instruit les enseignants d’aller dans les classes pour commencer, même s’il y a deux ou trois élèves; c’est ça qui va mobiliser les apprenants», confie le nouveau directeur Iliassou Alassane. A notre passage, l’administration du collège s’affairait plutôt à régler les problèmes d’inscription et à apporter les dernières touches en termes de répartition des enseignants et des élèves dans les classes et d’élaboration et de distribution des emplois du temps. Nombre d’élèves, anciens et nouveaux, étaient venus en tenues débraillées et non pas en kaki; certains tout endimanchés arborent encore les coiffures extravagantes des vacances.
Plus loin, au CEG Zongo, la situation est pareille. La nouvelle directrice du collège, Françoise Idohou Yarou, assure de l’effectivité de la rentrée. Cependant, l’administration du collège se trouve confrontée à un problème d’érosion de la cour, signale-t-elle, en dehors du déficit d’enseignants qualifiés et de mobiliers récurrent dans tous les établissements parcourus.
Au primaire...
Les choses sérieuses n’ont pas véritablement commencé dans le public ; la liste des fournitures est copiée au tableau. Dans les classes d’examen, les cours ont démarré par endroits. C’est le cas du groupe C du complexe scolaire Abdoulaye Issa où la directrice était en situation de classe avec les écoliers du CM2 qui iront à l’examen du CEP en juin prochain. Pour les autres classes, les cours ne démarreront véritablement que ce mercredi voire jeudi prochain, selon certains responsables rencontrés, surtout que ce sont les écoliers eux-mêmes qui s’occuperont du nettoyage des cours et abords immédiats des classes envahis par les herbes, les sachets et autres ordures. Curieusement, les écoliers ont débarqué sans balai, ni houe ou coupe-coupe.
On note une suppression de groupes pédagogiques dans certains établissements suite aux dernières réformes et un redéploiement du personnel. C’est le cas du complexe scolaire Abdoulaye Issa qui contenait jusque-là quatre groupes mais ne se contentera que de trois désormais. Les effectifs des écoliers et les mobiliers du groupe D seront répartis sur ceux des groupes A, B et C, précise Fidèle Barè Worou, directeur départemental de l’Enseignement maternel et primaire.
Au Centre de promotion des aveugles et amblyopes de Parakou qui abrite une soixantaine de pensionnaires, le directeur Marius Djonnonhs s’est plaint de la notification tardive de la subvention de l’Etat et surtout de son abattement qui a « découragé » les animateurs du centre. Avec les négociations avec les prestataires qui ont livré les vivres à crédit, ils pouvaient déjà se restaurer depuis hier soir; eux qui n’attendaient que ça pour venir, laisse entendre le directeur.
Les uns et les autres se réjouissent de la mise à disposition à temps des subventions cette année, lesquelles permettront d’acquérir les premiers outils bureautiques et didactiques nécessaires en vue du démarrage rapide des cours et de réfectionner certains locaux en décrépitude et certains mobiliers branlants, comme c’est le cas au complexe Montagne. Le préfet du Borgou rassure que le gouvernement continuera à jouer convenablement sa partition pour une année scolaire apaisée et surtout avec des résultats probants. Le maire intérimaire Ibrahim Chabi Mama salue la détermination des acteurs éducatifs rencontrés et promet que le soutien de la mairie ne leur fera pas défaut. Avis donc aux syndicalistes, parents et enseignants de tous ordres pour relever les défis !.