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Accès à l’eau potable à Savalou: Les assurances de la Soneb

Environnement
Sylvain Adokpo-Migan Sylvain Adokpo-Migan

Avec les efforts en cours, la pénurie d'eau potable à Savalou, dans le département des Collines, sera bientôt définitivement conjuguée au passé. Sylvain Adokpo-Migan, directeur général intérimaire de la Société nationale des Eaux du Bénin (Soneb), en donne l’assurance dans cette interview.

Par   Fulbert ADJIMEHOSSOU, le 18 juil. 2023 à 08h41 Durée 4 min.
#eau potable
La Nation : Qu’est-ce qui explique les problèmes d'accès à l'eau potable à Savalou ?

Sylvain Adokpo-Migan : La situation à Savalou en ce qui concerne l'approvisionnement en eau potable est liée à la situation structurelle même de la ville. Ces dernières années, la ville a connu un développement rapide tant sur le plan urbanistique que démographique, tandis que le système d’alimentation en eau potable est vieux de près de 40 ans et n'a pas connu d'évolution majeure depuis lors, malgré l'expansion de la population et de la ville. Aujourd'hui, la capacité de production de la Soneb dans cette ville est faible, avec seulement 250 m3 par jour, alors que les besoins s'élèvent à 1250 m3 par jour. Le fossé est grand. Il est donc nécessaire d'apporter un volume supplémentaire et d'étendre le réseau qui est aujourd’hui de 29 km pour une population estimée à environ 65 000 personnes. Il s'agit d'une situation structurelle qui intervient dans un contexte hydrogéologique très difficile propre au département des Collines, où l'accès à la ressource est très complexe. Savalou prélève de l’eau à partir d'une retenue de surface appelée Agbado, qui commence par tarir.

Quelles mesures ont été prises face à cette situation ?

Nous avons changé de stratégie en allant chercher l’eau dans les ressources souterraines. Nous avions entrepris des efforts de rattrapage en 2020, mais compte tenu du contexte hydrogéologique, cela n'a pas abouti comme nous l'aurions souhaité. Les constats que nous avons faits sur le terrain nous donnent désormais l'assurance que nous avons toujours la ressource. Nous avons réalisé six nouveaux forages qui nous permettent aujourd'hui de disposer d’un débit d'environ 1380 m3 par jour. Cela dépasse largement les 1250 m3 par jour qu’on a en besoins en eau potable pour Savalou. Nous avons mobilisé la ressource et avons commencé un grand chantier à partir de ces six forages qui se sont révélés positifs. Avec simplement seize heures de pompage par jour, nous arriverons à couvrir entièrement les besoins dans les mois à venir.

Quand est-ce que les populations pourront être satisfaites ?

Ce qui est caractéristique de notre métier, c'est que lorsqu’on mobilise l’eau potable pour les populations à partir des eaux souterraines, le débit est important. Nous disposons du débit nécessaire, ce qui nous permettra de finaliser les études détaillées en cours, qui devraient être achevées d'ici septembre. A partir de là, nous entamerons une phase de contractualisation pour 12 mois de travaux. En principe, avant la fin de 2024, nous aurons résolu la situation.

En 2020, vous avez réalisé des forages qui n'ont pas prospéré dans la durée. Vous venez d'en réaliser six nouveaux. N'y a-t-il pas de risque de rencontrer les mêmes problèmes ?

Nous avons fait des tentatives en 2020 de bonne foi. Nos attentes n'ont pas été comblées. Cette fois-ci, nous avons fait preuve de plus de rigueur et je pense que nous sommes sur la bonne voie. J'invite les populations de Savalou à nous suivre, parce qu’il y a de la méthode et de la rigueur. Nous avons mobilisé les ressources attendues de façon sérieuse et nous allons commencer les travaux qui mettront définitivement fin à cette difficulté d'ici fin 2024.

Cela signifie-t-il que Savalou pourrait faire face à des problèmes d’eau pour les festivités du 15 août prochain ?

Non, même si les travaux ne sont pas finis, depuis 2020, nous disposons de solutions qui nous permettent de parer au plus pressé pendant ces festivités. On déploie des moyens pour que les gens ne soient pas dans la peine. Mais nous visons le confort qui nous sera donné par les travaux que nous sommes en train de démarrer à partir des forages que nous avons réalisés entre mai et juin et qui nous permettent aujourd’hui de démarrer un chantier d’assurance.