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Brise-lames d’Avlékété: Une destination potentielle pour l'écotourisme

Environnement
Les acteurs de l’écotourisme s’informent des résultats de recherches sur le brise-lames d’Avlékété Les acteurs de l’écotourisme s’informent des résultats de recherches sur le brise-lames d’Avlékété

Les instituts de recherches sur la biodiversité ont partagé au cours d’un atelier qui s’est tenu, mercredi 26 juin dernier à Cotonou, les résultats de recherche sur la biodiversité autour du brise-lames d’Avlékété avec les acteurs de l’écotourisme au Bénin.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 03 juil. 2024 à 08h07 Durée 3 min.
#écotourisme au Bénin

Le brise-lames dont l’objectif premier est de protéger la côte contre l’érosion, fait aujourd’hui du village d’Avlékéké une destination potentielle pour l'écotourisme. Le gouvernement a lancé la construction d'un brise-lames immergé de cinq kilomètres de long, parallèle à la ville côtière d'Avlékété en début d’année 2018. Ce projet, inspiré par les récifs coralliens naturels, est initié dans le but d’amortir la force des vagues de l'océan Atlantique sur la côte. Ce qui vise à protéger le littoral et à augmenter la valeur touristique de la côte béninoise. Il s’est avéré que ce brise-lames en plus de son rôle de protection a impacté positivement la biodiversité marine. Divers instituts impliqués ont travaillé sur le sujet et présenté leurs conclusions lors de cet atelier. Il s’agit de l’Institut de recherches halieutiques et océanologiques du Bénin (Irhob), l’Unité de recherches en biologie marine et diversification en aquaculture de l’Université d’Abomey-Calavi, l’institut flamand de recherches pour l’agriculture, la pêche et l’alimentation (Ilvo) et le groupe Jan de nul. « Les résultats auxquels ces structures sont parvenues, témoignent de ce que la coopération en matière de recherche universitaire est indispensable pour le développement dans nos pays », reconnaît Yves Yao Soglo, directeur général adjoint du Centre béninois de la recherche scientifique et de l’innovation (Cbrs).

Le professeur Zacharie Sohou, directeur de l’Institut de recherches halieutiques et océanologiques du Bénin (Irhob), a développé la procédure qui a conduit à ces résultats. « Nous avons mené les recherches au-delà du brise-lames et à l’intérieur ; de même que des deux côtés, afin de pouvoir dire à la population si oui ou non la biodiversité est conservée et si après cette construction, le Bénin dispose de plus de poissons ou pas», révèle-t-il. Le professeur Zacharie Sohou affirme que les recherches ont montré que le Bénin dispose aujourd’hui de plus de poissons à l’intérieur du brise-lames et que désormais, ce brise-lames peut être considéré comme une aire marine protégée. « Il constitue une zone de frayère pour les espèces. Il y a des espèces disparues depuis des années au Bénin et qui viennent d’être retrouvées dans cette zone », a-t-il indiqué. 

Préservation de la biodiversité

Les recherches menées à l’intérieur et à l’extérieur de ce brise-lames révèlent que la richesse spécifique est plus élevée à l’intérieur qu’à l’extérieur. Cela induit que cette zone regorge désormais d’assez de poissons pour le bonheur des pêcheurs qui s’inquiétaient de la biodiversité avant la construction de ce brise-lames. Cette étude va donc permettre à ces derniers de comprendre le rôle que joue le brise-lames pour la préservation de la biodiversité. Franck Emilien da Costa, président de la Fédération des pêcheurs marins, artisans et assimilés du Bénin (Fepemaa), se réjouit de cette nouvelle qui vient réconforter les pêcheurs. « Nous sommes en train de vulgariser et de sensibiliser les pêcheurs sur le projet et ils comprennent l’enjeu. Ce qui va leur permettre de mieux jouer leur partition dans la préservation de cette biodiversité », a-t-il fait savoir. Les résultats seront mis à la disposition du gouvernement pour les décisions idoines à prendre. Le souhait du professeur Zacharie Sohou est que le gouvernement puisse continuer la construction des brise-lames pour permettre l’extension de cette biodiversité. Ces recherches viennent confirmer que la construction du brise-lames immergé à Avlékété a non seulement contribué à l'amélioration de l'écosystème, mais a également le potentiel de transformer la région en un centre dynamique d'écotourisme. Le brise-lames submersible du Bénin combine la préservation de l'environnement avec le développement économique, afin de garantir un avenir durable pour les générations futures. Il est donc nécessaire que cet écosystème très favorable au développement des espèces soit préservé et pris en compte lors des aménagements futurs■