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Complexe W-Arly-Pendjari: Un engagement pour la réintroduction d’espèces menacées

Environnement
Les discussions portent sur les progrès et défis dans la mise en œuvre... Les discussions portent sur les progrès et défis dans la mise en œuvre...

Cotonou accueille, les 3 et 4 octobre, un atelier régional sur les translocations d’espèces sauvages dans le Complexe W-Arly-Pendjari (WAP). Cette rencontre vise à impliquer les Etats-parties et les acteurs clés dans la définition et la mise en œuvre d’un plan de réintroduction des espèces menacées dans cette aire protégée transfrontalière.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 04 oct. 2024 à 07h36 Durée 3 min.
#Protection de l'environnement

Un atelier régional dédié à la réintroduction et à la translocation des espèces sauvages dans le Complexe W-Arly-Pendjari (WAP), s’est ouvert ce jeudi 3 octobre à Cotonou. Organisé par African Parks-Bénin, cet événement réunit des experts en conservation de la faune sauvage, des responsables des aires protégées et des chercheurs des trois pays qui partagent cette aire protégée à savoir le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. 

Eric S. Hermann, représentant d’African Parks au Bénin, souligne qu’il s’agit d’une étape cruciale dans la sauvegarde de cet écosystème unique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Complexe WAP offre un refuge aux dernières populations de grands mammifères, mais il fait face à de nombreuses menaces, notamment le braconnage, l’expansion agricole et l’insécurité liée aux crises régionales.

Face à cette situation, le Bénin a intensifié ses efforts de protection depuis 2017, en réhabilitant ses parcs nationaux, notamment ceux de la Pendjari et du W-Bénin, qui abritent encore des espèces emblématiques en danger. Dans ce cadre, indique M. Hermann : « Il est prévu des projets de réintroduction d’espèces localement éteintes au niveau du WAP afin d’améliorer à long terme l’intégrité écologique du complexe, lesquels ont fait l’objet d’études de faisabilité ».

Ces projets reposent sur deux stratégies principales. La première vise à « améliorer la viabilité des populations animales en renforçant leur diversité génétique », comme l’explique M. Hermann. Cela s’applique au damalisque (sous-espèce korrigum), au cobe de Buffon (au W-Bénin), au guépard pour l’ensemble du WAP, ainsi qu’au cobe defassa et à l’hippopotame au W-Bénin. La seconde stratégie cherche à « rétablir une population viable d’espèces cibles dans son aire de répartition historique afin d’augmenter sa résilience à l’extinction », et s’applique au rhinocéros noir, à la girafe, à l’élan de Derby, au potamochère roux, au lycaon et à l’autruche à cou rouge.

Préserver un héritage naturel exceptionnel

Bien que des résultats positifs aient été enregistrés pour la protection des grands mammifères, il reste encore du chemin pour avoir les « Big Five » (lion, éléphant, buffle, léopard, rhinocéros noir) en grand nombre, selon Jean-Marie Angelo Amoussou, chargé de projet Parcs nationaux à l’Agence nationale des patrimoines et du tourisme (ANPT). Par ailleurs, les populations de guépards, comptant environ 30 individus dans tout le complexe, sont particulièrement vulnérables.

L’atelier de Cotonou vise à répondre à ces défis en favorisant un partage transparent d’informations et une vision commune pour aider à la prise de décisions. Les conclusions permettront d’améliorer le Plan général d’actions pour les translocations d’espèces dans le WAP-Bénin.

A l’issue des échanges, une feuille de route actualisée pour la réintroduction des espèces dans le Complexe WAP sera élaborée, prenant en compte les contributions des différents acteurs présents. Ce document constituera un cadre de référence pour les futures actions de conservation, avec pour objectif de restaurer la richesse faunique du complexe et de renforcer sa résilience face aux menaces qui pèsent sur sa survie.

Au-delà des aspects écologiques, cet atelier représente un enjeu de coopération régionale, pour harmoniser les stratégies de conservation entre les trois pays. Il permet non seulement de présenter le programme de translocation et de faire une évaluation des risques pour sa mise en œuvre, mais aussi d’obtenir les contributions et recommandations des responsables et des experts de la protection de la faune. Prospert Compaoré, coordonnateur technique de l’Office national des aires protégées (OFINAP) du Burkina Faso, affirme : « Même si aujourd’hui, nous avons des difficultés pour préserver ce patrimoine, nous œuvrons tous à ce que cette zone revête un intérêt particulier pour nos trois pays et pour le monde entier■ »