La Nation Bénin...
Plusieurs pays d’Afrique de l’ouest et du centre ont opté pour une position unique solide en faveur de la protection des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction, lors de la 20e réunion de la Conférence des parties (Cop), en novembre et décembre 2025, en Ouzbékistan. Hier mardi 26 août, à Cotonou, les représentants de ces pays ont ouvert une réunion pré-Cop pour faire l’état des lieux de la lutte et adopter la position commune qu’ils défendront.
Des spécialistes de la faune et de la flore, des
universitaires et représentants d’Ong d’Afrique de l’ouest et du centre et
représentants d’institutions internationales, sont en conclave à Cotonou, les
26 et 27 août 2025, pour convenir de la position régionale concertée et solide
que l’Afrique soumettra, en novembre prochain, lors de la 20e réunion de la
Convention des parties (Cop) à la Convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites).
En effet, des espèces de faune et de flore sauvages à
l’instar des requins et des raies, deux grands prédateurs des océans, sont en
déclin. Malgré les signes incontestables des menaces d’extinction, certaines de
ces espèces continuent de faire l’objet d’un commerce important. Cette
situation exige une réponse stricte et coordonnée au niveau mondial. Plusieurs
pays africains appellent alors à la mise en place de mesures de protection
renforcées, conformes au principe de précaution, aux progrès scientifiques
récents et aux engagements internationaux en matière de conservation.
La réunion préparatoire de Cop20 Cites offre un espace de
travail technique et de coordination fondé sur des milliers de données
scientifiques disponibles pour permettre aux participants d’aborder la Cop20
Cites avec une compréhension partagée des enjeux.
« Cette rencontre est une étape importante pour bâtir des
positions régionales concertées, éclairées par des données scientifiques
irréfutables à soumettre à la Cop26. Ce travail ne pourra aboutir que grâce à
notre solidarité régionale, qui constitue notre meilleure arme pour faire
entendre notre voix au sein de la Cites. En conjuguant nos expertises et nos
engagements, nous pouvons non seulement défendre ces propositions, mais aussi
inspirer d'autres régions à suivre notre exemple », a fait savoir Justin Dossou
Azankpan, représentant le directeur général des Eaux, Forêts et Chasse du
Bénin.
La rencontre est soutenue par Species Survival Network et
Shark Conservation Fund.
Manon Dené représentant les deux organisations précise
que l’atelier permettra à « chaque délégation de repartir mieux armée, mieux
coordonnée et confiante quant aux stratégies à mettre en œuvre pour défendre
les intérêts de son pays et ceux de la conservation ». Mais dans un contexte
international en profonde évolution, les pays africains rencontreront à la
Cop20 Cites des opportunités mais aussi des défis et obstacles,
rappellent-elle. D’où l’importance de préparer l’intervention africaine. Depuis
plus de 10 ans, apprécie Manon Dené, l'Afrique de l'ouest et l’Afrique centrale
se sont imposées auprès de la communauté internationale Cites par des
propositions ambitieuses, des interventions coordonnées, une capacité à parler
d'une seule voix et à dialoguer d'égal à égal avec d'autres blocs influents
tels que l'Union européenne ou encore l'Amérique latine.
Mot d’ordre clair
« Aujourd'hui, nous avons une nouvelle responsabilité,
car derrière chaque espèce menacée se trouve une partie de notre identité, de
notre culture, de l'avenir de notre population qui disparaît. Protéger les
raies, les calaos, les vautours ou les gazelles, ce n'est pas seulement
défendre la biodiversité, c'est défendre notre sécurité alimentaire, notre
résilience climatique et le droit des générations futures », a déclaré Sévérin
N'Sia, conseiller technique au suivi des réformes au sein du ministère du Cadre
de vie et des Transports en charge du Développement durable.
Pour le collaborateur du ministre, le message de
l’Afrique ne doit souffrir d’aucune ambiguïté lors de la Cop20 Cites, donnant
le ton du mot d’ordre qui pourrait être celui du continent. « L'Afrique
s'oppose fermement à la destruction et au ravage des écosystèmes par les pressions
multiples », affirme Sévérin N’Sia. Le continent, se basant sur des données
scientifiques solides et irréfutables, dit-il, plaide pour un commerce durable,
équitable et véritablement responsable. C’est pourquoi il invite les
participants à l’atelier à conjuguer rigueur et passion pour que la rencontre
de Samarkand, en novembre prochain, constitue un véritable tournant.
Au cours des deux jours de travaux, les délégués feront
l’état des lieux de la biologie, la vulnérabilité et l’état de conservation mondial
des requins et raies. D’autres présentations sont prévues sur plusieurs
thématiques telles que « Gestion mondiale des requins et raies et historique
des inscriptions » ; « Requins et raies : conservation et gestion en Afrique de
l’ouest et en Afrique de l’ouest » ; « Raies et grandes guitares de mer :
biologie, pêche et conservation ». Ces interventions incluent les perspectives
régionales en la matière ainsi qu’une déclaration commune régionale adoptée,
hier mardi, qui reflète les priorités de l’Afrique de l’ouest et du centre.
L’Afrique dit non à la destruction et au ravage des écosystèmes