La Nation Bénin...
Au Bénin, la fabrication, l’utilisation, la
commercialisation et la manipulation des sachets plastiques sont interdites au
regard des dispositions de la loi n° 2017-39 du 26 décembre 2017. La période
transitoire étant achevée, la phase répressive est annoncée pour mettre fin à
l’usage des sachets plastiques dans les communes du Bénin.
Fin de la période transitoire et place à la répression de l’usage des sachets plastiques non dégradables. Une équipe du ministère du Cadre de vie, des Transports chargé du Développement durable (Mcvtdd) a fait l’annonce au cours d’une rencontre avec les acteurs des marchés de Natitingou. La répression est donc pour bientôt, à en croire les agents de ce ministère qui œuvre depuis lors pour amener les populations à bannir les sachets plastiques de leurs habitudes. « La répression sera dure pour les récidivistes», prévient Olive Olihidé de la direction de l’écocitoyenneté du Mcvtdd. Elle a expliqué que cette fois-ci, l’opération va se poursuivre dans les différentes communes pour les débarrasser des sachets plastiques encore disponibles. « La répression est pour bientôt. C’est pourquoi j’invite tous les citoyens à faire disparaître le sachet plastique de leurs habitudes. On doit faire l’effort d’arrêter l’usage des sachets plastiques pour vivre en bonne santé », a-t-elle insisté. La loi n° 2017-39 du 26 décembre 2017 portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l'utilisation de sachets en plastique non biodégradable en République du Bénin prévoit plusieurs sanctions à l'encontre des contrevenants.
« Toute personne physique ou morale qui produit, importe ou exporte les sachets en plastique en contravention aux dispositions de l'article 4 est punie d'une amende de cinq millions (5 000 000) à cinquante millions (50 000 000) de francs Cfa, sans préjudice des peines complémentaires de retrait d’agrément ou d'autorisation, du gel et de la confiscation des avoirs, de fermeture provisoire ou définitive qui peuvent être prononcées », stipule l’article 14. Les contrevenants sont passibles d'une peine d'emprisonnement de trois (03) mois ou six (06) mois. En cas de récidive, ces peines sont portées au double. La loi sanctionne également toute personne qui déverse, commercialise, détient, distribue, vend, cède gratuitement ou qui jette par-dessus bord des véhicules et dans la rue.
L’Oms alerte
Il sera question désormais de s’adapter aux solutions alternatives pour mieux se porter, car le plastique a un impact sur la santé et sur l’environnement, selon Olive Olihidé. En termes d’alternatives, elle a évoqué les sachets biodégradables qui ne supportent pas trop de chaleur. Olive Olihidé recommande aussi l’usage des papiers et des feuilles pour tout emballage. Il ne sera plus question de manger "l’akassa" emballé dans du sachet. Il convient également d’éviter tout achat de nourriture dans le sachet plastique, et de faire le feu à l’aide de sachet plastique.
La fumée produite par l'incinération des sachets plastiques
contient des dioxines cancérigènes qui s'attaquent aux poumons provoquant ainsi
des cancers. Dans un rapport sur les effets nocifs du plastique sur la santé
tout au long de son cycle de vie, l’Organisation mondiale de la santé (Oms)
alerte. Ce rapport est publié en février 2019 par le Center for international
environmental law (Ciel). Il est intitulé « Plastique et santé : le coût caché
d’une planète plastique » et détaille l’impact du plastique sur la santé
humaine à travers une analyse précise de chaque étape de son cycle de vie.
Il ressort des résultats de cette étude que le plastique
représente un risque sanitaire à l’échelle mondiale. Il a un effet néfaste lors
de sa fabrication, de son utilisation et de son traitement en tant que déchet
ou encore de sa dispersion dans l’environnement. Le centre invite les
populations à repenser l’utilisation du plastique en adoptant une approche
préventive de réduction à la source. Ceci permettra de mettre fin à cette
menace sanitaire et environnementale. L’utilisation du produit plastique et des
emballages, selon le rapport, entraîne l’ingestion et l’inhalation de
microparticules de plastique et de substances toxiques associées. « L’ingestion
peut être due au dépôt de produits chimiques présents dans le plastique sur les
produits alimentaires ou à la contamination des eaux tandis que l’inhalation
est due à un contact direct avec le produit plastique (vêtements, emballages,
jouets pour enfants… », souligne le rapport.