En dehors, voire loin des parcs nationaux, la perception que les médias ont de leur gestion est limitée. Les participants à l'atelier d'information et de sensibilisation des journalistes sur la conservation de la biodiversité et le modèle de gestion des parcs nationaux en ont pris conscience. « Notre objectif est de sensibiliser les médias aux problématiques de biodiversité, de gestion durable des ressources naturelles, mais aussi de répondre à l'une de nos valeurs clés, la transparence. La nature et sa gestion sont confrontées à plusieurs défis tels que la sécurité et le développement durable sur le continent », fait savoir Hugues Akpona, directeur régional Afrique de l'Ouest d'African Parks.
En effet, en 2017, cette organisation non gouvernementale et le Bénin ont signé un accord de 10 ans pour la gestion du Parc national de la Pendjari au Bénin. Il s'agit d'une biosphère faisant partie du complexe W-Arly-
Pendjari, le plus grand écosystème naturel intact de toute l'Afrique de l'Ouest. En 2020, la composante béninoise de la Réserve de biosphère du W lui a également été confiée pour une gestion déléguée. Une dynamique a été enclenchée, mais la Covid-19 et le terrorisme se sont ajoutés aux menaces qui pèsent sur les aires protégées du continent. Cependant, la vie ne s'est pas arrêtée pour autant dans la Pendjari et le W, notamment grâce à l'engagement des Forces armées béninoises pour garantir la sécurité et l'intégrité du territoire.
Les communautés sont étroitement associées à la gestion à travers les Associations villageoises de gestion des réserves de faune (Avigref). Djaléni Djatto, directeur exécutif de l'Avigref Pendjari, et Francisco Jeannot, Secrétaire exécutif de l'Ur-Avigref Parc W-Bénin, ont exposé les avantages qui découlent du modèle de gestion pour les populations riveraines, qui ont d'ailleurs contribué à retarder l'avancée de la menace terroriste. « Nous croyons fermement qu'on ne peut pas envisager une gestion de ces aires protégées sans que les communautés elles-mêmes ne soient impliquées », précise Hugues Akpona. Dans une démarche de transparence, les échanges ont permis d'en savoir plus sur la situation réelle de la biodiversité dans les deux parcs, les défis à relever et surtout le degré d'implication des riverains.