La Nation Bénin...
Une descente sur le segment de côte ouest à Hillacondji,
une partie du segment transfrontalier Bénin-Togo, et l’on constate la
reconstitution et l’embellissement de la plage grâce aux ouvrages terrestres et
maritimes mis en place par Waca-Bénin sous l’égide du ministère du Cadre de vie
et des Transports chargé du Développement durable.
A travers la construction de plusieurs ouvrages de
protection du Littoral, le Bénin a honoré ses engagements dans le cadre de la
mise en œuvre du projet régional Waca par l’Unité intégrée de gestion des
projets (Uigp) du ministère du Cadre de vie et des Transports chargé du
Développement durable.
A Hillacondji, les ouvrages ont permis de repousser l’océan
de plus de 200 m à l’intérieur par rapport à sa position initiale. Du fait de
l’érosion, la mer a déjà englouti aussi bien des habitations que des espèces de
cocotiers dont l’existence de quelques témoins situe sur l'ampleur des ravages
avant la mise en œuvre du projet. Aujourd’hui, les riverains retrouvent une
plage reconstituée de 3 km avec des plantations de cocotiers sélectionnés à
perte de vue, sur environ 20 ha, grâce à Waca-Bénin. Les travaux de protection
de la côte ont été réalisés en deux phases. La première qui est terrestre, de
type épi, a favorisé le rechargement de sable, et la seconde, maritime, a
permis l’engraissage par dragage. L’ensemble des ouvrages s’établit sur 8,3 km
de façade.
On note sur la berge à Hillacondji le comblement d’un point mort lagunaire s’allongeant sur près d’un kilomètre sur le territoire béninois, et prenant sa source sur le territoire togolais.
Selon Dr Moussa Bio Djara, spécialiste du littoral du
projet Waca, il s’agit d’un bras mort lagunaire qui posait un problème de
sécurité, en raison du risque de noyade et de la profondeur, un problème de
santé publique, avec le développement des larves dans les eaux stagnantes, et
un problème de pollution, parce que devenu un dépotoir. De son côté, le Bénin a
fermé ce bras mort lagunaire, installé sur la plage du fait de la submersion
marine. Les épis, qui sont des ouvrages faits en enrochement, ont été également
mis en place pour freiner l’érosion côtière, à des intervalles dénommés
casiers, qui favorisent l’engraissement.
« Dès que nous avons mis ces ouvrages, nous avons vu la plage se stabiliser », explique Dr Moussa Bio Djara, qui assure que les travaux se sont déroulés dans une parfaite collaboration avec les populations riveraines. Et pour témoigner de cette ambiance qui a prévalu lors de la réalisation des travaux, plusieurs latrines ont été réalisées sur la plage. Sur la berge, il s’observe entre l’épi 8 (le dernier) et l’épi 7 que le dernier casier est arrivé à saturation. « Cela montre un dépassement en matière d’engraissement de l’ouvrage et la mer recule », fait savoir le spécialiste du littoral du projet Waca. En effet, le transit sédimentaire de la dérive du littoral, de l’ouest vers l’est dans le golfe de Guinée, donc du Togo vers le Bénin, contribue à cette saturation progressive des casiers. Selon le spécialiste, 15 ans après, des rechargements seront faits pour le maintien des ouvrages. Sur la plage, il a été également réalisé une piste cyclable sur une distance de 2 km pour des activités récréotouristiques ainsi qu’un parking et des points d’eau.
En complément des infrastructures grises qui vont permettre de protéger la côte et de réduire les perturbations du fonctionnement des zones humides du littoral, les activités alternatives génératrices de revenus sont financées dans la perspective de l’aménagement et de la gestion des Aires communautaires de conservation de la biodiversité (Accb) de la réserve de biosphère du Mono et du site Ramsar 1017. L’essentiel des financements est concentré sur les Accb de Togbin-Adouko (Abomey Calavi), Vodounto et Lagune de Ouidah (Ouidah), Bouche du Roy et Chenal Gbaga (Grand-Popo), Naglanou (Athiémé), Lac Toho (Lokossa, Houéyogbé et Athiémé), Adjamè (Djakotomey) et Tannou (Aplahoué). La restauration de mangroves et autres espaces dégradés est aussi réalisée.