La Nation Bénin...
Une enquête régionale diagnostique pour la relance des activités productives des éleveurs, pêcheurs, pisciculteurs et maraîchers de la culture de la pomme de terre vient d’être réalisée dans les communes de Karimama et Malanville. Commanditée par la FAO suite aux inondations et autres crises, elle a fait l’objet d’une restitution, hier mercredi 4 mars au CARDER Borgou-Alibori à Parakou.
Indisponibilité de l’eau à plein temps, insuffisance de matériel de travail, manque d’intrants et de fonds de roulement constituent des problèmes transversaux aux activités de production agricole, halieutique, piscicole, maraîchère dans les communes de Karimama et Malanville, révèle une enquête réalisée sous la houlette du Dr Louis Kossoukpè Gnaho. Dans une approche participative par filière, les contraintes majeures dans chaque sous-secteur ont été évoquées avec les producteurs dans cette étude démarrée le 19 février dernier et qui a fait hier, objet de restitution au Centre agricole régional pour le développement rural (CARDER Borgou-Alibori).
Les problèmes de pâturage, de santé animale, d’insuffisance d’infrastructures d’élevage et de dispositifs d’abreuvement des animaux sont également notés au niveau de la production pastorale. Dans le sous-secteur de la pêche, Karimama aurait la capacité de fournir 60% des produits de pêche continentale au Bénin, mais le manque de matériel de travail : barque, filets et autres, ainsi que les difficultés de conservation des produits sont des freins à l’essor de la production halieutique. De même, le potentiel de la Vallée du Niger reste énorme en matière de pisciculture, mais la filière dans cette zone est confrontée au manque d’intrants tels que les algues et à l’inexistence d’un centre de fabrication de provende pour les poissons, toutes choses qui ne favorisent pas le développement des étangs.
Dans le domaine du maraîchage, en dépit du don, d’équipements et d’intrants agricoles maraîchers et vivriers, fait l’année dernière aux agriculteurs sinistrés par la FAO, en vue de la relance de leurs activités productives, des difficultés persistent, notamment au niveau de la culture de la pomme de terre. En fait, la zone de Karimama et Malanville qui a été jadis propice à la production de cette tubercule, une des grandes cultures d’exportation mondiale, n’en produit plus tellement. Ce potentiel existant est largement sous-exploité à cause de la non disponibilité des semences de qualité et à bonne date, du besoin d’engrais spécifiques, du manque de débouchés, fait savoir le consultant de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), Dr Louis Kossoukpè Gnaho, au terme de son périple de deux semaines.
Suite à son exposé, les techniciens du CARDER sont intervenus pour appuyer les conclusions de l’étude. Ils ont plaidé pour une contribution de la FAO à la délimitation des zones de pâturage et des couloirs de passage des animaux afin d’éviter les affrontements entre agriculteurs et éleveurs. Le directeur de l’information, de la formation et de l’appui aux organisations professionnelles au CARDER Borgou-Alibori, Oumarou Zika, fait remarquer que la zone de Karimama-Malanville est l’une des plus vulnérables de par sa position géographique. Il importe de réaliser une digue de protection qui permettra de valoriser cette vallée à des fins aussi bien agricoles que pastorales, estime-t-il. Aussi, est-il nécessaire, souligne-t-il, d’organiser les acteurs selon la loi OHADA pour la défense de leurs intérêts.
Jean-Eudes Ganfon, spécialiste de pêche, insistera quant à lui, sur l’assèchement précoce des cours d’eau qui empêche la mise en place des trous à poissons et des étangs piscicoles, la nécessité d’ériger des infrastructures marchandes : hangars et marchés, ainsi que des fumoirs, du matériel de froid pour favoriser la conservation, la disponibilité permanente et l’écoulement des produits halieutiques.