La Nation Bénin...
Une
vingtaine de journalistes ont été outillés, ce mercredi 3 avril à Cotonou, sur
la loi portant protection, aménagement et mise en valeur de la zone littorale
et ses décrets d’application. C’était à la faveur d’un atelier d’information et
de sensibilisation organisée dans le cadre du projet Waca Resip Bénin.
Après
une dizaine de décrets d’application pris en juillet 2023, l’opérationnalisation
de la loi n° 2018-10 du 2 juillet 2018 portant protection, aménagement et mise
en valeur de la zone littorale en République du Bénin nécessite encore d’autres
textes d’application, notamment les arrêtés, ainsi que la formalisation des comités
créés, la poursuite de la vulgarisation de ce cadre juridique afin d’impacter
toute la population. En attendant, le Projet d’investissement pour la
résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (Waca Resip) Bénin a initié
une rencontre d’information et de sensibilisation, ce mercredi 3 avril à
Cotonou, à l’intention d’une vingtaine de professionnels des médias publics et
privés.
Le
but visé est d’amener les participants à s’approprier les textes en vue de
mieux faire connaître les tenants et les aboutissants aux populations à travers
des messages clairs et précis, laisse entendre Elias Hamidou Séko,
coordonnateur du projet Waca Resip Bénin.
Comprenant
moins de 10 % de la superficie nationale, la zone littorale contient presque 50
% de la population et constitue le siège d’intenses activités économiques
utilisant les ressources naturelles et les opportunités touristiques, fait
observer Dr Abdou Salami Amadou de l’Unité intégrée de gestion du projet
(Uigp). En fait, précise-t-il, la zone littorale stricto sensu comprend les 5
communes ayant une façade maritime à savoir Cotonou, Abomey-Calavi, Sèmè-Podji,
Ouidah et Grand-Popo, mais au sens large, elle comprend 24 communes dans
l’espace situé à environ 50 km au-delà de la zone d’influence de la marée
moyenne, soit au total 8700 km2.
Plusieurs
aménagements sont programmés dans cette zone sujette à une forte érosion
côtière et aux pressions anthropiques destructrices de la biodiversité, ce qui
a amené à la doter d’un important instrument juridique indispensable à sa
gestion rationnelle et durable. La loi introduite depuis 2001 n’a été votée à
l’Assemblée nationale qu’en 2018, rappelle Dr Pulchérie Donoumassou Siméon,
chargée de recherche au Cames. Structurée autour de 6 livres, 5 titres, 12
chapitres et 110 articles, elle répond aux principes de protection des espèces
animales et végétales contre les abus liés aux activités de la pêche, de la
chasse, de l’élevage et d’installation d’équipements et d’ouvrages. Des mesures
de protection relatives à l’exploitation de sable et carrières, des mangroves
et aux activités touristiques y sont notées, souligne l’experte. Le contrôle
des bruits et nuisances de tous genres dans la zone et l’interdiction de rejets
qui altèrent l’eau, nuisent à la faune et à la flore, ne sont pas occultés,
tout comme la modification des débits des eaux qui porte atteinte aux
ressources alimentaires et à la santé. La loi met l’accent sur la mise en place
d’un réseau de surveillance de la zone littorale, l’hygiène et l’aménagement du
littoral, l’interdiction de porter atteinte à l’état naturel du rivage de la
mer, l’interdiction de déverser de manière anarchique les déchets solides et
liquides dans la nature, la défense de prélèvement illégal de sable marin ou
lagunaire.
Les
contrevenants aux dispositions de la loi peuvent écoper d’une peine
d’emprisonnement de 1 mois à 36 mois et d’une amende allant de 25 000 à 50
millions F Cfa selon la gravité des infractions. A bon entendeur, salut .