Un compromis, historique ou décevant ? Vendredi 7 juillet, 175 pays membres de l'Organisation maritime internationale se sont engagés à réduire drastiquement les émissions de ce secteur et à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Le nouvel accord trouvé pour réduire l'empreinte carbone du fret maritime, un secteur très polluant, suscite des réactions. Le président français Emmanuel Macron, défenseur de l'instauration d'une taxe carbone aux frontières européennes, y voit un grand pas vers la décarbonisation.
« Pour y parvenir, ces 175 pays vont mettre en œuvre une tarification du carbone pour les navires, comme nous le faisons déjà en Europe. Cette mesure, la France l'a proposée lors du Sommet de Paris pour un Nouveau pacte financier mondial le mois dernier. Les travaux sont en cours et devraient aboutir en 2025, année de la Conférence des Nations unies sur les océans à Nice », a-t-il tweeté.
En effet, le transport maritime était l'un des rares secteurs à ne pas avoir d'objectif conforme à l'Accord de Paris jusqu'à l'adoption de cette stratégie lors d'une réunion du Comité de la protection du milieu marin à Londres. Ladite stratégie est une ambition commune renforcée visant à réduire à zéro les émissions nettes de gaz à effet de serre provenant des transports maritimes internationaux d'ici 2050, un engagement à garantir l'adoption de combustibles de substitution à émissions de gaz à effet de serre nulles ou quasi nulles d'ici 2030, ainsi que des points de contrôle indicatifs : une réduction de 30 % des émissions d'ici 2030 et de 80 %
d'ici 2040. « La stratégie ouvre un nouveau chapitre vers la décarbonation du secteur maritime. Cependant, elle n'est pas une fin en soi, mais plutôt le point de départ d'un travail qui devra s'intensifier encore davantage au cours des années et des décennies à venir », a déclaré le secrétaire général de l'Omi, Kitack Lim.
La grande majorité des 100 000 navires du secteur, qui transportent 90 % des marchandises dans le monde, sont propulsés par du fioul lourd. Si certains considèrent cet accord comme un pas majeur, la société civile estime qu'il n'est pas assez ambitieux pour aligner le fret maritime mondial sur la limite de 1,5 degré du réchauffement climatique planétaire.