La Nation Bénin...
La question des villes durables Afrique préoccupe à plus d’un titre les décideurs du continent. Une douzaine de pays sont réunis, du 15 au 19 septembre, à Cotonou, pour échanger, partager leurs expériences respectives et proposer des solutions réalistes pour la gestion intégrée du risque d’inondation urbaine sur le continent.
D'ici à 2030, l'exposition urbaine aux inondations devrait plus que doubler. Face à cette menace et ses impacts potentiels sur les villes africaines, des experts et praticiens du développement, venus de plusieurs pays du monde, sont réunis à Cotonou, du 15 au 19 septembre prochain, à la faveur d’un atelier sur la gestion intégrée du risque d’inondation urbaine. Ils partageront leurs expériences, visions et engagements en faveur des villes durables et résilientes.
Les échanges aboutiront à des solutions techniques à mettre en pratique pour sauver des vies, créer plus d'emplois et donner plus d'espérance de vie aux populations.
« Ces catastrophes frappent le plus souvent les plus vulnérables, qui sont en général dans les quartiers que nous appelons précaires (…). Mais devant cette présentation presque triste, nous sommes ravis de dire qu'il existe des solutions pour faire face à ces facteurs de risque et catastrophes (…) », affirme Nestor Coffi, responsable du groupe de la Banque mondiale au Bénin. « Oui ! Il est important de faire en sorte que grâce à la technologie, nous puissions avoir une meilleure prédictibilité de ces phénomènes. Et les outils techniques aujourd'hui permettent d'accélérer et de visualiser plus ou moins les horizons temporels sur lesquels les menaces pourraient s'accentuer », poursuit-il avec espoir.
Depuis quelques années, le Bénin et ses partenaires comme la France ont mis en œuvre des projets à l’instar de « Porto-Novo, ville verte » pour renforcer la résilience des territoires face aux inondations et autres facteurs de risques et catastrophes. Nadège Chouat, ambassadrice de France au Bénin, rappelle que les inondations et leurs lots de dégâts matériels et humains sont des phénomènes amplifiés par le manque de planification urbaine. La vulnérabilité des zones côtières rappelle, dit-elle, l'urgence d'agir collectivement pour renforcer la résilience des territoires.
« L'atelier qui s'ouvre ce matin témoigne de cette volonté partagée d'avancer ensemble dans un esprit de partenariat et d'innovation. Il vous offre une opportunité précieuse de partager vos expériences et bonnes pratiques en matière de gestion des inondations urbaines, d’explorer des solutions innovantes fondées sur la nature, les technologies numériques et la participation citoyenne. Et surtout, il contribuera, j'en suis certaine, à vous inciter à renforcer la planification urbaine et la résilience des infrastructures de nos villes», souligne l’ambassadrice de France au Bénin.
Prioriser des investissements
Comme elle, Ghislain Hounnou, représentant le ministre du Cadre de vie et des Transports en charge du Développement durable, rappelle que les défis qui rassemblent les acteurs dépassent les frontières nationales de chaque pays. Raison pour laquelle, les Etats doivent œuvrer ensemble pour contenir les inondations et leurs impacts. Il précise que l’atelier vise trois objectifs spécifiques à savoir comprendre les dynamiques de risques d'inondation en milieu urbain africain, grâce à des études de cas. Les participants effectueront à cet effet des visites de terrain à Cotonou et Porto-Novo, et des sessions techniques et interactives. La rencontre vise aussi à explorer les solutions holistiques partagées ou mises en œuvre à l'échelle des différentes villes présentes au cours de la rencontre. En dernier point, l’atelier permettra d'identifier et de prioriser des investissements structurants en matière d'infrastructures et de financements, afin de renforcer la résilience urbaine dans la durée.
« Nous avons une responsabilité collective : anticiper, innover et coopérer. Les inondations ne connaissent pas de frontières, notre solidarité non plus ne doit en avoir », lance Ghislain Hounnou, invitant les participants à l’atelier international à prendre part activement à ces travaux, à poser les bonnes questions, à proposer des solutions réalistes et audacieuses, et à tisser de nouveaux partenariats pour l'avenir des villes africaines. Les intervenants espèrent que les conclusions de cet atelier serviront non seulement au Bénin, mais aussi à l'ensemble des villes africaines, et qu'elles contribueront à bâtir un continent mieux préparé aux défis du changement climatique.
Les officiels et participants à l’atelier de Cotonou sur la gestion intégrée du risque d’inondation urbaine