La Nation Bénin...

151e Assemblée de l’Union interparlementaire à Genève: Sous le signe de l’action humanitaire

International
En 2025, plus de 300 millions de personnes nécessitent une assistance,  principalement à cause des conflits armés En 2025, plus de 300 millions de personnes nécessitent une assistance, principalement à cause des conflits armés

Alors que le monde est secoué par près de 120 conflits armés et que, selon le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Onu (Ocha), quelque 310 millions de personnes ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire, la 151e Assemblée de l’Union interparlementaire (Uip) se tiendra à Genève du 19 au 23 octobre 2025. Réunissant plusieurs centaines de parlementaires venus des quatre coins du monde, ce grand rendez-vous du dialogue multilatéral s’articulera autour d’un thème central : « Veiller au respect des normes humanitaires et soutenir l’action humanitaire en période de crise ».

Par   Catherine Fiankan-Bokonga, Correspondante accréditée auprès de l’Office des Nations Unies à Genève (Suisse), le 08 oct. 2025 à 09h28 Durée 3 min.
#Union interparlementaire à Genève

Mobiliser les élus pour préserver le droit international humanitaire (Dih), défendre l’indépendance des opérations de secours et renforcer l’engagement des Etats envers le multilatéralisme, dans un contexte où l’ampleur des besoins humanitaires atteint des niveaux inédits. C’est l’objectif de la 151e Assemblée de l’Union interparlementaire (Uip) qui se tiendra à Genève du 19 au 23 octobre 2025.

Au cours des dernières décennies, le nombre de personnes affectées par les crises humanitaires n’a cessé de croître. En 2025, plus de 300 millions de personnes nécessitent une assistance, principalement à cause des conflits armés. L’action humanitaire fourniture d’abris, de nourriture, d’eau, de vêtements, ainsi qu’un soutien logistique et la protection des populations reste indispensable pour répondre aux besoins vitaux des personnes déplacées, des femmes, des jeunes, des minorités et de tous ceux qui sont frappés par l’insécurité alimentaire et les maladies. Mais cette action se heurte aujourd’hui à de multiples obstacles : polarisation politique et sociale, désinformation, attaques contre le personnel humanitaire, restrictions administratives et sanctions limitant l’accès aux communautés en détresse.

Le respect des principes fondamentaux du Droit international humanitaire est de plus en plus menacé, rendant l’accès aux populations vulnérables plus difficile et dangereux.

Dans ce contexte, les parlements jouent un rôle crucial : ils peuvent transposer dans le droit national les obligations issues des Conventions de Genève, assurer la protection des emblèmes humanitaires et soutenir les efforts de secours sur le terrain.

Une assemblée aux multiples visages

La 151e Assemblée de l’Union Interparlementaire ne se limitera pas à son débat général. L’ensemble des organes statutaires de l’Uip, du Conseil directeur aux commissions permanentes en passant par le Forum des femmes parlementaires et celui des jeunes parlementaires, tiendront séance à Genève.

Les travaux aborderont aussi des sujets variés : réforme de l’Onu, sécurité alimentaire, migrations, criminalité transnationale, encadrement de l’intelligence artificielle, évasion fiscale des entreprises, réduction des émissions de méthane, contrôle des dépenses de défense ou encore protection des enfants contre les adoptions internationales illégales.

Le Groupe de travail sur la guerre en Ukraine, le Comité sur le Moyen-Orient et le Groupe de facilitateurs sur Chypre illustreront, quant à eux, le rôle croissant de la diplomatie parlementaire dans la résolution des conflits.

Le débat général donnera lieu à l’adoption d’un document final, tandis qu’une résolution spécifique sera consacrée au soutien et à la reconnaissance des victimes d’adoptions internationales illégales.

Des Africains choisis par leurs pairs

La direction de l’Uip reflète aussi l’ascension diplomatique du continent africain sur la scène multilatérale. Sa présidente, Tulia Ackson, également présidente de l’Assemblée nationale de Tanzanie, incarne une génération de dirigeantes africaines engagées sur les questions de gouvernance démocratique et d’égalité des sexes. À ses côtés, le Secrétaire général de l’Uip, Martin Chungong, originaire du Cameroun et premier Africain à occuper ce poste, a fait de la défense du multilatéralisme parlementaire et de l’inclusion des femmes dans la vie politique ses priorités. Leur leadership conjoint illustre la contribution croissante de l’Afrique à la diplomatie mondiale et renforce la légitimité de l’Uip comme forum universel du dialogue entre parlements.

La session sera également marquée par l’adhésion attendue du Brunéi Darussalam en tant que 182e Parlement membre de l’Uip, consolidant l’universalité de l’Organisation. Le prestigieux Prix Cremer-Passy 2025, qui met à l’honneur un parlementaire ayant œuvré de manière exemplaire pour l’égalité entre les femmes et les hommes, thème de l’année à l’Uip, sera remis à l’occasion de l’Assemblée.

Un forum mondial pour le dialogue parlementaire

Fondée à Paris en 1889, l’Uip reste fidèle à sa mission historique : promouvoir la paix et la démocratie représentative par le dialogue entre parlements. Ses Assemblées, organisées deux fois par an, à Genève ou à l’étranger, rassemblent en moyenne 1 200 délégués, dont une proportion croissante de femmes, reflétant l’engagement de l’institution en faveur de la parité.

Véritable parlement des parlements, l’Uip se veut un espace où les représentants des citoyens du monde entier débattent des grandes menaces pour la paix, la démocratie et le développement. La rencontre de Genève confirmera, à l’heure des crises multiples, le rôle clé de la diplomatie parlementaire dans la défense des principes humanitaires et du multilatéralisme.