La Nation Bénin...
L’année 2025 marque le 80ᵉ anniversaire de la victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la guerre mondiale antifasciste. À Cotonou, un séminaire commémoratif sous l’égide de l’ambassade de Chine près le Bénin a permis de replonger autorités et décideurs dans les méandres de cette victoire historique. Moment d’engagements et d’appels en faveur de la paix à travers le monde.
Près de dix ans d’imposition, de brutalité, de menaces, d’intimidations, d’abus et de domination… Entre 1937 et 1945, la Chine ployait sous le joug de la domination japonaise. Plus de 35 millions de Chinois, civils et militaires perdirent la vie, soit près d’un tiers du total des victimes de la guerre. Les pertes économiques se chiffrent à des centaines de milliards de dollars. Mais en 1945, debout comme un seul homme la Chine renverse la tendance et prend le dessus sur l’agression japonaise.
A l’occasion du séminaire organisé par la représentation diplomatique chinoise au Bénin pour commémorer le 80ᵉ anniversaire de la victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise, Si Shen, chargé d’affaires de l’Ambassade de Chine à Cotonou a, au nom de l’ambassadeur Zhang Wei, invité à une réflexion sur les leçons de l’histoire, la préservation de la paix et la consolidation d’un ordre international juste et équitable. Il a rappelé à l’occasion que la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise a été « une guerre ardue et grandiose », marquée par une mobilisation nationale sans précédent. Plus de 35 millions de Chinois ont perdu la vie et les pertes économiques se sont chiffrées à 600 milliards de dollars. « En anéantissant une part massive des forces militaristes japonaises, la Chine a contribué de manière significative au sauvetage de la civilisation humaine et à la préservation de la paix mondiale », a-t-il déclaré.
Le 3 septembre dernier, une cérémonie solennelle s’est tenue sur la place Tian’anmen à Pékin pour commémorer cette victoire. L’objectif de cette célébration tout comme la rencontre de Cotonou est de « garder l’histoire à l’esprit, rendre hommage aux héros martyrs, chérir la paix et bâtir ensemble l’avenir ». « Oublier l’histoire, c’est trahir », a martelé le chargé d’affaires, insistant sur la nécessité de rejeter toute tentative de réécriture ou de négation des vérités historiques liées à la seconde guerre mondiale. Dans un contexte international marqué par de profondes mutations, la Chine appelle à renforcer la solidarité internationale. Le président Xi Jinping a, ces dernières années, lancé quatre grandes initiatives : pour le développement mondial, la sécurité mondiale, la civilisation mondiale et, tout récemment, la gouvernance mondiale. Ces initiatives visent, selon lui, à bâtir « une communauté d’avenir partagé pour l’humanité » fondée sur l’égalité souveraine, le respect du droit international, le multilatéralisme et une prospérité partagée. Son intervention a également mis en lumière les relations profondes qui unissent la Chine et le Bénin depuis huit décennies. Le Dahomey, rappelons-le, s’était engagé aux côtés des Alliés durant la seconde guerre mondiale. «Nos deux peuples, animés par une même recherche de la paix et une aspiration ardente au développement, constituent des forces importantes pour la préservation de la paix mondiale», a souligné le chargé d’affaires.
Le Bénin salue la résilience du peuple chinois
Lors de la cérémonie commémorative du 80ᵉ anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise, le gouvernement du Bénin, par la voix de son représentant, a rendu hommage à la Chine pour son rôle décisif dans l’histoire universelle et réaffirmé son attachement aux valeurs de paix et de coopération internationale. L’ambassadeur Amour-Marie Ako, secrétaire général adjoint du ministère des Affaires étrangères, a rappelé que cette commémoration «n’est pas seulement un moment de mémoire nationale pour la Chine, mais un moment de mémoire universelle ». Pour lui, la grande leçon à retenir de cet épisode douloureux est qu’ «aucune nation, quelle que soit sa puissance, ne peut, seule, préserver la paix mondiale ». Il va donc souligner l’importance du dialogue, de la coopération et du respect mutuel dans la construction d’un monde plus sûr. Le Bénin, a-t-il insisté, demeure attaché aux principes de la Charte des Nations Unies, au règlement pacifique des différends et à la promotion du multilatéralisme. Il a également salué la contribution de la Chine, sous le leadership du président Xi Jinping, à la promotion d’un ordre mondial multipolaire et respectueux des nations.
« Votre armée, qui a récemment célébré son 98ᵉ anniversaire, contribue de manière remarquable aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies », a-t-il relevé, y voyant une concrétisation du principe de la communauté de destin pour l’humanité. Amour-Marie Ako a également souligné la solidité du partenariat entre le Bénin et la Chine à travers un partenariat élevé à un niveau stratégique depuis la visite d’État du président Patrice Talon à Pékin en 2023. Les deux pays, a-t-il ajouté, travaillent à bâtir ensemble une communauté de destin en matière économique, sécuritaire et sanitaire. « Nous honorons le souvenir de celles et ceux qui ont donné leur vie pour la liberté. Nous réaffirmons notre engagement commun à défendre la paix, à promouvoir le dialogue entre les nations et à faire triompher l’esprit de coopération sur la logique de confrontation », soutiendra pour finir le porte-voix de la diplomatie béninoise à cette occasion.
Un avenir commun à bâtir
Pékin invite la communauté internationale à tirer les leçons de l’Histoire et à préserver une paix chèrement acquise au prix de sacrifices immenses. La Chine a été le principal champ de bataille en Orient durant la guerre mondiale antifasciste. Dès 1931, avec l’incident du 18 septembre, le peuple chinois engagea une résistance qui devait être la plus longue et l’une des plus coûteuses du conflit. Après l’invasion totale par le Japon en 1937, un front national uni opposa une résistance acharnée. Entre 1937 et 1945, plus de 35 millions de Chinois, civils et militaires, perdirent la vie, soit près d’un tiers du total des victimes de la guerre. Les pertes économiques se chiffrèrent à des centaines de milliards de dollars. Au plus fort des combats, plus de 70 % des forces terrestres japonaises étaient mobilisées en Chine. Plus de 1,5 million de soldats japonais y furent neutralisés, soit l’essentiel de leurs pertes militaires durant la guerre. À la reddition de 1945, plus de 1,2 million d’hommes déposèrent les armes sur le sol chinois.
La résistance prolongée de la Chine permit aux Alliés d’appliquer la stratégie « Europe d’abord, Asie ensuite », créant les conditions de la victoire simultanée en Europe et dans le Pacifique. La Chine paiera ce prix au bénéfice de l’humanité entière, tout en tissant, dans le sang et le sacrifice, une fraternité durable avec les autres nations combattantes. C’est en reconnaissance de ce rôle majeur que la Chine a été admise parmi les grands vainqueurs de la seconde guerre mondiale, devenant l’un des premiers signataires de la Charte des Nations Unies et un acteur clé de la mise en place de l’ordre international d’après-guerre. Depuis lors, Pékin se présente comme un défenseur résolu de l’Onu, du droit international et du multilatéralisme. Aujourd’hui encore, face aux tensions et divisions qui fragilisent le monde, la Chine appelle à préserver l’esprit de solidarité et les acquis de la victoire. Elle met en avant ses initiatives en faveur du développement, de la sécurité et de la civilisation mondiales, et plaide pour une mondialisation plus inclusive et un monde multipolaire équilibré.
Une mémoire de résistance et de sacrifice
Aujourd’hui, 183 pays, soit l’écrasante majorité des membres des Nations Unies, entretiennent des relations diplomatiques avec Pékin sur la base du principe d’une seule Chine. Pour les autorités chinoises, cette dynamique traduit l’aspiration des peuples et la tendance générale de l’Histoire. La réunification complète du pays est présentée comme une certitude, inéluctable et porteuse d’opportunités pour le monde. Dans un contexte international marqué par les tensions et les rivalités, Pékin rappelle que l’avenir commun de l’humanité repose sur la coopération et non sur l’hégémonie. « Ce dont le monde a besoin, ce n’est pas la loi de la jungle, mais une communauté d’avenir partagé », souligne la diplomatie chinoise. Pour elle, la réunification du pays contribuera à la paix mondiale, à la prospérité partagée et au renforcement des forces favorables à la stabilité.
Quatre-vingts ans après cette guerre, la mémoire de cette résistance nourrit la conviction chinoise que la paix demeure le bien le plus précieux. Pour Pékin, tirer les leçons de l’Histoire, c’est rappeler que seule la coopération permet d’éviter les tragédies, de consolider la paix et de bâtir une communauté d’avenir partagé pour l’humanité.
Le 3 septembre 2015, la Chine a commémoré à Pékin le 70ᵉ anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la Seconde Guerre mondiale. À cette occasion, le président Xi Jinping a prononcé un discours solennel devant des chefs d’État, des représentants d’organisations internationales et des vétérans de la guerre. Il avait rendu un hommage appuyé aux anciens combattants et aux victimes de la guerre et exprimé la gratitude de la Chine envers les nations et les peuples qui ont soutenu sa résistance. « Ceux qui ont vécu la guerre connaissent mieux que quiconque le prix de la paix », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de se souvenir des sacrifices consentis pour la liberté et la dignité humaine. Dans son intervention, le président chinois avait rappelé que la résistance contre l’envahisseur japonais constitue l’un des chapitres les plus marquants de l’histoire moderne de son pays. Pendant quatorze années d’affrontements, le peuple chinois a payé un lourd tribut, mais cette victoire a marqué un tournant. S’appuyant sur l’expérience douloureuse de la guerre, Xi Jinping a exhorté la communauté internationale à protéger la paix et à bâtir un avenir partagé. Pour lui, la coopération, le respect mutuel et le développement pacifique doivent être les principes fondateurs des relations internationales. « La guerre est un miroir qui permet de mieux mesurer l’importance de la paix », a-t-il martelé, avant de mettre en garde contre le retour des logiques d’hégémonie et de confrontation. Réaffirmant l’attachement de la Chine à la paix, le président a insisté sur le fait que son pays ne rechercherait jamais l’expansion ni l’hégémonie.
Une communauté d’avenir partagé
Le monde traverse une phase de recomposition inédite depuis un siècle. Pour la Chine, les limites du système international dominé par l’Occident appellent à une nouvelle vision, celle d’un ordre multipolaire, équitable et inclusif. À travers sa doctrine d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité, elle plaide pour un multilatéralisme véritable où les affaires du monde sont gérées par la concertation entre tous les pays, et non par quelques puissances dominantes. Pour Pékin, la paix reste un héritage fragile à protéger, et la quête de justice et d’équité demeure un chantier à poursuivre.
Au cours de la célébration à Cotonou, plusieurs personnalités béninoises et chinoises ont également donné de la voix. Il s’agit notamment de David Godonou Houinsa, repésentant le président de l’Assemblée nationale, le député Natondé Aké, président du groupe parlementaire de l’Union progressiste le renouveau, Beaugard Koukpaki, représentant du Bloc Républicain. Les forces de défense, à travers la voix du Lieutenant-colonel Gildas Bio Yiro ont rappelé que « l’armée est toujours prête à défendre les valeurs de paix et de sécurité, dans la continuité du combat mené hier contre le fascisme». Le monde académique a également contribué aux échanges à travers l’intervention du professeur Moktar Adamou, doyen de la Faculté de droit et de science politique de l’Université de Parakou. Côté chinois, la parole a été donnée à Yang Yu, représentant de l’association des entreprises chinoises au Bénin et directeur général adjoint de Wapco Bénin, ainsi qu’à madame Yajuan Shi, représentante de la communauté chinoise au Bénin. Leurs interventions ont tour à tour mis en avant la valeur de la mémoire historique, la force des liens d’amitié sino-béninoise et la nécessité d’œuvrer ensemble pour la paix et le développement.
L’objectif de cette célébration tout comme la rencontre de Cotonou est de « garder l’histoire à l’esprit, rendre hommage aux héros martyrs, chérir la paix et bâtir ensemble l’avenir »