La Nation Bénin...
Du 29 au 31 juillet 2025, Genève (Suisse) sera la
capitale du multilatéralisme démocratique. En effet, l’Union interparlementaire
(Uip) organise la sixième Conférence mondiale des présidents de parlement au
Palais des Nations, siège européen de l’Onu. Cette rencontre quinquennale
réunira les plus hauts représentants parlementaires de la planète pour un
dialogue stratégique sur l’avenir de la gouvernance mondiale. En prélude à
cette grande conférence, le 15ᵉ Sommet des
présidentes de parlement se tiendra le 28 juillet, illustrant la volonté
affirmée de l’Uip de promouvoir l’inclusion et l’égalité des genres dans les
sphères de décision politique.
La conférence mondiale des présidents de Parlement
s’annonce comme la plus vaste jamais organisée par l’Union Interparlementaire
depuis la première édition qui s’était tenue en 2000 à la veille du Sommet du
Millénaire des Nations Unies. Placée sous le thème « Le monde dans la tourmente
: coopération parlementaire et multilatéralisme en faveur de la paix, de la
justice et de la prospérité pour tous », cette édition est le fruit de deux
années de préparation par un comité spécial réunissant une vingtaine de
présidents de parlement issus des cinq continents.
Fondée en 1889 pour promouvoir la paix, la démocratie et
la coopération entre les parlements du monde entier, l’Union interparlementaire
(Uip) est la plus ancienne organisation mondiale de parlementaires. Elle
rassemble aujourd’hui les parlements de 180 pays et joue un rôle clé dans le
dialogue multilatéral et la diplomatie parlementaire. L’Uip est actuellement
présidée par la Sénatrice tanzanienne Tulia Ackson, tandis que son Secrétaire
général est occupé depuis juillet 2014 par le Camerounais Martin Chungong,
premier Africain et premier non‑Européen à exercer cette fonction.
À l’heure où le multilatéralisme traverse une période de
profonde remise en question, les débats s’articuleront autour de défis majeurs
: la participation des femmes et des jeunes à la vie politique, l’innovation
pour la paix, la course contre la montre pour atteindre les Objectifs du
Développement Durable (Odd) d’ici 2030, la transition numérique, ainsi que la
lutte contre toutes les formes de discrimination.
Gouvernance mondiale en réseau
Le 31 juillet, point d’orgue de la conférence, un débat
interactif réunira parlementaires, chefs d’organisations internationales,
universitaires, représentants de la société civile et médias autour du concept
de gouvernance mondiale "en réseau". L’objectif est de repenser les
mécanismes de coopération entre institutions nationales et acteurs
internationaux à l’ère de la complexité globale. Une déclaration finale sera
adoptée, incarnant les engagements communs des législateurs pour renforcer la
dimension démocratique dans les affaires internationales.
Fidèle à son approche inclusive, l’Uip entend faire de
cette conférence un carrefour entre pouvoirs législatifs, institutions
multilatérales et forces vives de la société civile. Ce forum unique, qui
transcende les clivages politiques et géographiques, aspire à renforcer la voix
des parlements dans les processus de décision globale, en mettant en lumière
leur rôle essentiel pour rapprocher les politiques internationales des réalités
locales.
Alors que les tensions géopolitiques, les inégalités
croissantes et les bouleversements technologiques mettent à rude épreuve les
modèles traditionnels de gouvernance, ce rassemblement offre une rare
opportunité de dialogue entre ceux qui, à travers le monde, façonnent la loi et
défendent l’intérêt général.
Catherine
Fiankan-Bokonga
Pour un dialogue stratégique sur l’avenir de la gouvernance mondiale