La Nation Bénin...
Les
travaux d’un Dialogue régional de haut niveau sur les architectures de paix en
Afrique de l'Ouest ont pris fin la semaine dernière à Cotonou. Moment de réflexions
sur le renforcement de la gouvernance et des mécanismes de consolidation de la
paix, mais aussi une aubaine pour passer en revue les mesures déployées pour
venir à bout de l’extrémisme violent et du terrorisme.
«
Notre rencontre se tient à un moment où notre continent est confronté à des
défis sécuritaires d’une nouvelle dimension, notamment l’extrémisme violent et
le terrorisme. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, ces phénomènes sévissaient
encore de façon marginale en Afrique, ils ont progressivement essaimé le reste
du continent en particulier l’Ouest africain ». Alassane Séidou, ministre de
l’Intérieur et de la Sécurité plantait ainsi le décor de la situation de
l’extrémisme violent, le 18 septembre dernier, à l’occasion du Dialogue
régional consacré aux architectures de paix en Afrique de l’Ouest.
Cette
rencontre de haut niveau qui intervient dans un contexte marqué par la montée
des menaces transnationales dans le golfe de Guinée vise à consolider les
efforts de coopération régionale et à promouvoir des réponses collectives et
intégrées pour prévenir les conflits et renforcer la stabilité, conditions
essentielles de développement. Le patron de la sécurité au Bénin reconnait que
presque aucune région du continent n’est épargnée par les attaques de groupes
terroristes revendiquant leur affiliation à l’Etat islamique ou à Al Qaida.
S’agissant en particulier de l’Afrique de l’Ouest, relève Alassane Séidou, «
ces entrepreneurs de violence prennent pour cibles les Forces de défense et de
sécurité et tous les symboles de l’Etat ». Garnisons, commissariats de police,
postes de contrôle douanier, centres de santé, écoles constituent la cible de
ces milieux qui « sèment la terreur et la désolation parmi nos populations et
exploitent les conflits communautaires et autres fragilités pour s’incruster
dans nos localités, diffuser leur idéologie radicale et recruter les jeunes
pour leur cause sordide», déplore-t-il.
Prompte réaction
«
Face à ces hors-la-loi, nos gouvernements ne croisent pas les bras », assure le
ministre. Guidés par l’intérêt supérieur de leurs peuples et animés d’une
volonté politique sans faille, poursuit-il, ils allouent des budgets
conséquents pour renforcer la défense et la sécurité. Selon lui, d’importantes
ressources sont aussi consacrées à l’amélioration du dispositif de
renseignement. Des partenaires techniques et financiers apportent aussi leur
contribution pour accompagner ces efforts et accroître la résilience des
populations des zones vulnérables, apprécie-t-il.
A
l’instar de ses homologues des pays ouest-africains, le gouvernement du Bénin
est aussi « résolument engagé contre ces groupes terroristes et fournit aux
Forces de défense et de sécurité les moyens en termes de renforcement des
effectifs, d’acquisition d’équipements pour leur montée en puissance »,
soutient le ministre. Le pays s’est également doté d’une stratégie nationale de
prévention de l’extrémisme et d’un cadre référentiel unique de sécurité et de
développement (CruSeD). Au-delà de ces actions et engagements, tout montre que
la région a besoin d'un cadre régional cohérent de consolidation de la paix.
Alassane
Séidou soutient que « des initiatives ont certes été prises mais elles ont
montré leurs limites », souffrant souvent d'une insuffisance de ressources
adéquates, de capacités techniques et d'engagement politique solide. Il
appellera aussi à continuer « à prendre des initiatives de rassemblement des
forces pour vaincre l’ennemi commun » et en cela, assure-t-il, « le Bénin est toujours
prêt à s’associer à toutes initiatives pouvant permettre cette conjugaison des
efforts pour une lutte plus efficace ».
Selon
l’Indice mondial du terrorisme 2025, la région du Sahel a enregistré 51 % des
décès dus au terrorisme en 2024, soit le double des chiffres énoncés par le
rapport 2019. Avec plus de 4,3 millions de personnes déplacées de force dans
cette région, les tensions socio-économiques se sont intensifiées, exacerbées
par la pauvreté, le chômage des jeunes et les inégalités. La région du golfe de
Guinée est donc confrontée à une instabilité croissante, exacerbée par
l’expansion des groupes extrémistes depuis le Sahel, la prolifération des
marchés illicites, les déplacements forcés et les effets du changement
climatique, selon les organisateurs du Dialogue régional consacré aux
architectures de paix, tenu la semaine dernière à Cotonou.
Continuer « à prendre des initiatives de rassemblement des forces pour vaincre l’ennemi commun »