La Nation Bénin...
500 représentants de plus de
260 médias, groupes de réflexion de plus de 100 pays et régions, ainsi que des
organisations internationales et régionales. Tel est le tableau de bord du Forum
des médias et des think tanks du Sud global 2025, qui se tient du 5 au 9
septembre à Kunming, dans la province du Yunnan, sud-ouest chinois.
Il est impératif de faire résonner la voix
du Sud global et de la mettre en phase avec ses responsabilités dans la marche
d’un monde de plus en plus troublé, dont la réforme du système de gouvernance
passe par la mise en relief des réussites du Sud global. Ces propos de Fu Hua,
président de l’agence de presse chinoise Xinhua, lors de la cérémonie protocolaire,
traduit les enjeux des assises du Yunnan. Servant de plateforme clé pour des
dialogues et des discussions approfondis pour ses organismes membres, ce forum
organisé conjointement par l’Agence de presse Xinhua, le comité du Parti
communiste chinois pour la province du Yunnan et le gouvernement provincial du
Yunnan, porte sur le thème évocateur de "Renforcer le pouvoir d'action des
pays du Sud global, naviguer dans les changements mondiaux".
A l’agenda du forum, plusieurs grands
rendez-vous, dont des panels, le 4ᵉ Forum international de la communication du
Yunnan, le Forum sur les technologies d’intelligence artificielle et les
médias, le Forum des groupes de réflexion du Sud global, le Dialogue des jeunes
du Sud global ainsi que le Forum du patrimoine mondial du Sud global. Il s’agit
d’un cadre important de coopération entre les médias et les groupes de
réflexion du Sud global, qui recèle un grand potentiel pour leurs perspectives
d’avenir. Les médias doivent faire résonner les voix du Sud, faire connaître
les civilisations du Sud, et ses vitalités pour consolider les intérêts du Sud
global, soutient Fu Hua. Selon Aires Bonifacio Ali, ancien Premier ministre du
Mozambique, « Il est de notre responsabilité commune de faire entendre cette
voix, de la faire respecter et chérir par nos peuples et l’ensemble de la
communauté internationale ».
Synergie
D’où l’importance de créer des
partenariats entre les médias et les groupes de réflexion, souligne Narine
Nazaryan qui exhorte médias et groupes de réflexion du Sud global à créer des
plateformes qui réunissent les perspectives académiques et la portée journalistique.
Des diverses interventions, il ressort que les pays du Sud sont depuis
longtemps en position de faiblesse sur la scène internationale, objets d’observation
et de narration qui ne reflètent pas leurs réalités, ni ne servent leurs
intérêts. « La collaboration entre médias et think tanks du Sud global
s’inscrit dans une dynamique de renforcement de nos capacités », soutiendra
dans cette lancée Paul Amoussou, directeur du quotidien national du Bénin, La
Nation, dans sa communication à la session plénière. Il appert de son
intervention que les pays du Sud global peuvent galvaniser un élan collectif en
renforçant la solidarité entre eux pour promouvoir une gouvernance mondiale
plus juste et plus équitable, notamment à travers des mécanismes structurés de
coopération. La synergie entre médias et fera-t-il valoir, contribuera à une
meilleure équité dans la production et la diffusion des savoirs à l’échelle
planétaire, et à une représentation plus équilibrée des enjeux liés aux défis
globaux contemporains, a-t-il ajouté. Melissa Fleming, Sous-secrétaire générale
des Nations Unies pour la global communication, indique que la déformation des
informations, la publication des informations porteuses de haine, amplifiées
par l’IA, sont autant de défis auxquels le Sud global doit aussi faire face.
D’où la nécessité de pratiquer un journalisme éthique. Ce n’est pas d’un bloc
de confrontation qu’il s’agit, mais de coopération et d’actions pour des
réussites communes, fédérer les forces pour faire face aux défis mondiaux,
adjure Wi Hailong, président de China public diplomacy association. Pour Ma
Hongwei, directeur de People daily, le Sud global est une puissance formidable,
une communauté d’identité et de développement pour défendre la paix mondiale.
Aussi, à l’instar de la plupart des intervenants, Abdoulaye Ba, directeur de
Casamance Media Group du Sénégal, a tenu à «remercier et à féliciter» l’Agence
de presse Xinhua pour l’organisation de ce forum, qui crée un pont entre les
pays du Sud global en matière de communication, ainsi que pour leurs médias et
leurs think tanks.
Des aspirations
Avec pour aspiration commune de
transformer le poids économique croissant du Sud global, qui représente 40 pour
cent du PIB mondial et 80 pour cent de la croissance mondiale, en une voix tout
aussi puissante dans les questions cruciales géopolitiques et en matière de
communication internationale, les cinq jours consacrés à cette rencontre auront
été productifs pour la réflexion et pour poser les bases d’une traduction concrète
en actes du thème du forum, à savoir “Autonomiser le Sud global, naviguer dans
les changements mondiaux”. Autant de solutions tangibles projetées lors des
séances plénières et en ateliers axés sur les récits de consolidation de la
paix, les rédactions assistées par Intelligence artificielle, la préservation
du patrimoine et d’autres sujets. Point culminant de la rencontre aura été le
document phare validé par les participants : le Consensus du Yunnan, un
engagement commun visant à élargir la production coopérative d’informations et
d’analyses. De même, a été consacré le Rapport de recherches sur la contribution
de la Chine aux produits intellectuels publics mondiaux qui résume les
meilleures pratiques des initiatives Sud-Sud du pays. L’événement marque
également le lancement officiel du Réseau de partenariat de communication
conjoint du Sud global, qui regroupe plus de 1 000 médias, groupes de réflexion
et autres institutions dans 95 pays et régions■
...la production et la diffusion des savoirs à l’échelle planétaire, et à une représentation plus équilibrée des enjeux liés aux défis globaux contemporains, a-t-il ajouté