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« Journée de l’Afrique » à la Cop 30: Le financement climatique comme levier de croissance verte

International
Sidi Ould Tah, président du groupe de la Banque africaine de développement (à droite),  et Lula da Silva, président de la République du Brésil Sidi Ould Tah, président du groupe de la Banque africaine de développement (à droite), et Lula da Silva, président de la République du Brésil

En marge de la 30e Conférence des parties (Cop 30) qui se déroule actuellement à Belém, au Brésil, la Commission de l’Union africaine et plusieurs de ses partenaires, ont initié, hier mardi 11 novembre, la « Journée de l’Afrique ». Cette rencontre de haut niveau table sur le financement durable pour une croissance verte résiliente et inclusive sur le continent.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 12 nov. 2025 à 03h50 Durée 3 min.
#Cop 30

L’Afrique, à la 30e Conférence des parties (Cop 30) tient à faire entendre sa voix, celle de ses 1,5 milliard de citoyens qui subissent au quotidien les effets néfastes et extrêmes du changement climatique. En marge de ce grand rendez-vous au Brésil, le continent a organisé, ce mardi, la « Journée de l’Afrique ».

L’événement a été placé sous le thème « L’Afrique à l’avant-garde de l’action climatique : un financement durable pour une croissance verte résiliente et inclusive ». Il s’agit, en réalité, d’une rencontre de haut niveau qui met l’accent sur le financement climatique durable. Elle est portée par la Commission de l’Union africaine (Ua) en collaboration avec le groupe de la Banque africaine de développement, la Commission économique des nations unies pour l’Afrique (Cea) et l’Agence de développement de l’Union africaine (Auda -Nepad).

Se basant sur les conclusions du deuxième Sommet africain sur le climat, tenu à Addis-Abeba, les échanges et négociations de la « Journée de l’Afrique » à la Cop 30, entendent traduire l’agenda climatique unifié du continent en des résultats concrets. A terme, les organisateurs espèrent obtenir de la part des pays riches, des engagements contraignants pour diriger au moins 30 % du financement climatique vers des initiatives africaines et développer une feuille de route pour un commerce du carbone fondé sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

« En célébrant la Journée de l’Afrique, responsables gouvernementaux, experts et représentants d’organisations régionales feront entendre la voix collective de l’Afrique sur le financement climatique comme levier d’action climatique transformatrice, de diversification économique et de réduction de la pauvreté », a fait savoir la Commission de l’Ua. La journée a mis en avant les initiatives africaines réussies et sert de plateforme pour établir des partenariats stratégiques et mobiliser de nouveaux engagements financiers dans des secteurs prioritaires tels que les énergies renouvelables, l’agriculture climato-intelligente, la restauration des écosystèmes et la création d’emplois verts.

« Ceux qui sont responsables de la crise climatique aujourd’hui doivent être redevables et doivent pouvoir payer », appuie Bonaventure Bondo, chargé de campagne Forêt pour le Bassin du Congo à Greenpeace Afrique, au micro de TV5 Monde.

Selon les dirigeants du continent, l’Afrique abrite d’immenses richesses naturelles, notamment des forêts, des tourbières et des systèmes agricoles régénératifs qui jouent un rôle crucial en tant que puits de carbone. Ces écosystèmes stockent des milliards de tonnes de Co2 tout en soutenant des millions de moyens de subsistance grâce à l’agriculture, à l’énergie et au commerce. Par exemple, indique-t-on, le bassin du Congo, deuxième plus grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie, stocke environ 60 milliards de tonnes de Co2, soit environ 4 % du stock mondial de carbone des forêts tropicales.

C’est pourquoi, ils estiment que pour parvenir à un développement résilient face au climat et à une transition juste vers des économies à faibles émissions de carbone, l’Afrique a besoin de financements accessibles, évolutifs et diversifiés pour répondre aux besoins d’adaptation, d’atténuation et de transformation industrielle verte. Avec sa population jeune, ses objectifs d’équité entre les genres et son riche capital naturel, la réussite du continent dépend de modèles de financement inclusifs et innovants capables de transformer ses atouts écologiques en opportunités de croissance durable. Pour le continent, la « Journée de l’Afrique » à la Cop 30 réaffirme le rôle principal du continent dans la construction d’une transition verte mondiale équitable et transformatrice.