Journée de sûreté portuaire: Le Port autonome de Cotonou renforce sa résilience

Un an après le lancement de la première Journée de sûreté portuaire, le Port autonome de Cotonou fait le point et se projette. Ouverte ce jeudi 18 décembre, la deuxième édition de cette rencontre stratégique se veut un cadre permanent de dialogue et de réflexion autour des défis sécuritaires auxquels fait face l’une des principales portes d’entrée économiques du Bénin et de la sous-région ouest-africaine.

« Les recommandations formulées lors de la première édition ont été suivies avec rigueur et cette deuxième édition marque une étape de consolidation et d’approfondissement », a affirmé à l’ouverture des travaux, Charles Bennet Fayomi, commandant du Port. Selon lui, le port traverse une phase de transformation sans précédent, marquée par la digitalisation des procédures, la concession de terminaux et l’extension des activités vers des plateformes offshore. Cette modernisation, si elle offre de nouvelles opportunités en matière de performance et de compétitivité, génère également des défis inédits. Cybersécurité, harmonisation des normes du Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires (Isps), intégration de ces normes dans les nouvelles concessions et les activités offshore figurent désormais au cœur des préoccupations. «Face à cette mutation, la sûreté ne peut plus être pensée de manière statique. Elle doit être dynamique, proactive et résiliente », a insisté le commandant du Port.

Au-delà du cadre national, le Port autonome de Cotonou joue un rôle stratégique pour l’ensemble de la sous-région. Corridor essentiel pour le commerce international, il est exposé à des menaces multiples telles que le terrorisme, la piraterie maritime, la contrebande, les trafics illicites, la manipulation de marchandises dangereuses et, de plus en plus, la cybercriminalité. Le programme des deux jours de travaux reflète cette diversité de risques, avec des communications et panels dédiés à l’analyse et à la prévention.

Se ressourcer

Les participants sont ainsi appelés à dresser le bilan des recommandations de 2024, à approfondir le cadre réglementaire, notamment à travers le décret portant création du Comité local de sûreté portuaire (Clsp), et à explorer les innovations digitales mises en place. Les nouvelles procédures d’accès, les projets d’accès centralisés et les politiques de cybersécurité figurent parmi les thématiques phares. Une attention particulière est également accordée à l’intégration du Code Isps dans les concessions récemment créées et dans les activités offshore en plein essor le long de la côte béninoise.

Représentant le directeur général du Port autonome de Cotonou, Damien Houssin a rappelé que la sûreté portuaire constitue une exigence stratégique pour maintenir la confiance des partenaires internationaux et garantir la fluidité des échanges. « Depuis l’édition de 2024, nous avons renforcé notre système de sûreté conformément aux prescriptions du Code Isps et au décret national 2015-623, en intégrant des solutions digitales et en améliorant la coordination entre les acteurs impliqués », a-t-il souligné. Pour lui, la présente édition vise non seulement à consolider les acquis, mais aussi à anticiper les risques émergents, notamment ceux liés aux cyberattaques et à la sûreté des plateformes portuaires et offshore. « La sûreté, c’est l’art d’être acteur de notre propre sécurité en prévenant les actes illicites, malveillants et intentionnels. Qui parle de sûreté parle aussi de sécurité, car une brèche dans la sûreté entraîne inévitablement un problème de sécurité », a-t-il averti, appelant les participants à faire de ces deux jours un moment de réflexion et d’action.

Plusieurs communications sont prévues à l’occasion de cette Journée de sûreté portuaire. Elles portent notamment sur le rôle de la préfecture maritime dans la gestion de la sûreté au Port de Cotonou, la présentation du décret portant règlement pour la sûreté des navires et des installations portuaires en République du Bénin, ainsi que la sensibilisation des usagers sur les nouvelles procédures digitalisées mises en œuvre au sein du port. Les recommandations issues de cette deuxième édition seront intégrées dans les plans d’action et serviront de base aux futures rencontres.