La Nation Bénin...

Violences sexistes: Le centre Kaiptc et le Roajelf renforcent les acteurs locaux

Messages
Les participants appelés à concevoir des stratégies... Les participants appelés à concevoir des stratégies...

Le centre ‘’Kofi Annan international peacekeeping training centre (Kaiptc)’’ à travers l’Institut Femmes, Jeunes, Paix et Sécurité (Wypsi) et le Réseau ouest-africain des jeunes femmes leaders du Bénin (Roajelf) associent les acteurs locaux à la riposte aux violences basées sur le genre. C’est dans le cadre d’un atelier soutenu par la Suède et qui se tient du 13 au 17 mai à Cotonou.

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 14 mai 2024 à 03h08 Durée 3 min.
#Violences sexistes

Le centre international Kofi Annan (Kaiptc) et le Réseau ouest-africain des jeunes femmes leaders du Bénin (Roajelf) font bloc contre les violences basées sur le genre. L’atelier de renforcement des capacités des acteurs locaux pour la prévention et la réponse à la violence sexiste au Bénin ouvert dans ce cadre se propose de donner les armes aux participants afin de les rendre suffisamment opérationnels pour gagner le combat. Il s’agit de renforcer la collaboration des acteurs engagés contre les Vbg, de faire des plaidoyers en direction des institutions, de renforcer les mécanismes de prévention et de lutte ainsi que la résilience communautaire. 

De sa position de directrice exécutive du Roajelf, Mariette Montcho est mieux placée pour témoigner des ravages que ces violences causent chez les jeunes filles et les femmes. « Trop de vies ont été brisées, trop de potentiels gâchés à cause de ces actes intolérables qui n’ont pas leur place dans une société qui aspire au progrès et à l’égalité », dénonce-t-elle.

Patience Agyare-Kwabi, directrice de l’Institut Femmes, Jeunes, Paix et Sécurité (Wypsi), se désole de la récurrence des violences en Afrique malgré l’existence de nombreux arsenaux de lutte. Le tableau qu’elle peint laisse entrevoir les stigmates des violences sur les victimes. « Des milliers de victimes souffrent sans obtenir réparation, les poursuites sont rares et l’efficience des approches de lutte n’est pas encore une réalité », relève-t-elle.

Elle explique que le présent atelier est conçu pour « fournir à un échantillon d’acteurs locaux des connaissances pour prévenir et combattre le phénomène au Bénin et en Afrique. Cette formation permettra aux participants d’acquérir de nouvelles approches, de nouvelles stratégies et de nouvelles compétences pour mieux réussir le combat ».


...en vue d’une transformation durable contre les Vbg

 Une réponse aux cris de détresse

 Myriam Capo-Chichi, présidente de l’Ong Famille, Nutrition et Développement, trouve à travers cette initiative une réponse aux nombreux cris de détresse des victimes et aux difficultés quotidiennes des acteurs de lutte. Son témoignage sur le dernier cas de violence qu’elle a côtoyé dénote de la pertinence de la présente rencontre. « Nous sortirons outillés pour mieux relever les défis des Vbg », espère-t-elle.

La présidente du Roajelf est persuadée que cet atelier est le début d’une fructueuse collaboration pour briser le cercle vicieux des violences : « En réunissant les acteurs clés, en partageant les bonnes pratiques, en sensibilisant les communautés, nous pouvons faire reculer ce fléau et construire un avenir meilleur pour toutes et tous ».

Sur la question des violences sexistes, le Bénin a de bonnes raisons de compter sur les chefs religieux. Tradition et modernité vibrent au même diapason pour faire front contre les Vbg. Dada Daagbo Hounon Houna II, président de la Plateforme nationale des structures religieuses pour la santé, la paix, la sécurité et le développement au Bénin, apprécie l’opportunité de cette formation. Selon lui, l’absence de conflits au Bénin n’équivaut pas à l’absence de violences sexistes. Son souhait, c’est de voir les textes de lois traduits en langues nationales en vue d’en faciliter la compréhension à tous.

L’atelier, qui s’achève vendredi 17 mai, engage la responsabilité collective des acteurs à traduire les connaissances acquises en actes concrets, en vue d’une Afrique débarrassée des violences sexistes.