La Nation Bénin...
Le
centre ‘’Kofi Annan international peacekeeping training centre (Kaiptc)’’ à
travers l’Institut Femmes, Jeunes, Paix et Sécurité (Wypsi) et le Réseau
ouest-africain des jeunes femmes leaders du Bénin (Roajelf) associent les
acteurs locaux à la riposte aux violences basées sur le genre. C’est dans le
cadre d’un atelier soutenu par la Suède et qui se tient du 13 au 17 mai à
Cotonou.
Le
centre international Kofi Annan (Kaiptc) et le Réseau ouest-africain des jeunes
femmes leaders du Bénin (Roajelf) font bloc contre les violences basées sur le
genre. L’atelier de renforcement des capacités des acteurs locaux pour la
prévention et la réponse à la violence sexiste au Bénin ouvert dans ce cadre se
propose de donner les armes aux participants afin de les rendre suffisamment
opérationnels pour gagner le combat. Il s’agit de renforcer la collaboration
des acteurs engagés contre les Vbg, de faire des plaidoyers en direction des
institutions, de renforcer les mécanismes de prévention et de lutte ainsi que
la résilience communautaire.
De
sa position de directrice exécutive du Roajelf, Mariette Montcho est mieux
placée pour témoigner des ravages que ces violences causent chez les jeunes
filles et les femmes. « Trop de vies ont été brisées, trop de potentiels gâchés
à cause de ces actes intolérables qui n’ont pas leur place dans une société qui
aspire au progrès et à l’égalité », dénonce-t-elle.
Patience
Agyare-Kwabi, directrice de l’Institut Femmes, Jeunes, Paix et Sécurité
(Wypsi), se désole de la récurrence des violences en Afrique malgré l’existence
de nombreux arsenaux de lutte. Le tableau qu’elle peint laisse entrevoir les
stigmates des violences sur les victimes. « Des milliers de victimes souffrent
sans obtenir réparation, les poursuites sont rares et l’efficience des
approches de lutte n’est pas encore une réalité », relève-t-elle.
Elle explique que le présent atelier est conçu pour « fournir à un échantillon d’acteurs locaux des connaissances pour prévenir et combattre le phénomène au Bénin et en Afrique. Cette formation permettra aux participants d’acquérir de nouvelles approches, de nouvelles stratégies et de nouvelles compétences pour mieux réussir le combat ».
...en vue d’une transformation durable contre les Vbg
Une réponse aux cris de détresse
Myriam Capo-Chichi, présidente de l’Ong Famille, Nutrition et Développement, trouve à travers cette initiative une réponse aux nombreux cris de détresse des victimes et aux difficultés quotidiennes des acteurs de lutte. Son témoignage sur le dernier cas de violence qu’elle a côtoyé dénote de la pertinence de la présente rencontre. « Nous sortirons outillés pour mieux relever les défis des Vbg », espère-t-elle.
La
présidente du Roajelf est persuadée que cet atelier est le début d’une
fructueuse collaboration pour briser le cercle vicieux des violences : « En
réunissant les acteurs clés, en partageant les bonnes pratiques, en
sensibilisant les communautés, nous pouvons faire reculer ce fléau et construire
un avenir meilleur pour toutes et tous ».
Sur
la question des violences sexistes, le Bénin a de bonnes raisons de compter sur
les chefs religieux. Tradition et modernité vibrent au même diapason pour faire
front contre les Vbg. Dada Daagbo Hounon Houna II, président de la Plateforme
nationale des structures religieuses pour la santé, la paix, la sécurité et le
développement au Bénin, apprécie l’opportunité de cette formation. Selon lui,
l’absence de conflits au Bénin n’équivaut pas à l’absence de violences
sexistes. Son souhait, c’est de voir les textes de lois traduits en langues
nationales en vue d’en faciliter la compréhension à tous.
L’atelier,
qui s’achève vendredi 17 mai, engage la responsabilité collective des acteurs à
traduire les connaissances acquises en actes concrets, en vue d’une Afrique
débarrassée des violences sexistes.