La Nation Bénin...
Après
la découverte du corps sans vie et abandonné d’un jeune homme à côté de sa
moto, dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 novembre dernier à Parakou, alors
que celui-ci a fait un peu plus tôt l’objet d’une interpellation par une
patrouille, la hiérarchie policière a pris des sanctions disciplinaires. C’est
à l’encontre de cinq agents. En attendant les résultats des enquêtes en cours,
ces derniers ont été mis aux arrêts de rigueur.
S’il
y a actuellement une affaire qui défraie la chronique à Parakou, c’est la
découverte du corps sans vie d’un jeune homme de 25 ans répondant au nom de Samba
Fayçal Ouorou Gani, dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 novembre dernier au
quartier Nima, abandonné à côté de sa moto. Les circonstances dans lesquelles
son décès est survenu ont suscité de vives réactions au sein de la population.
Cette dernière, au regard des développements qui lui sont parvenus, grâce aux
spéculations qui ne cessent d’être alimentées, réclame justice pour la victime.
Mais déjà, ce sont cinq agents du commissariat du deuxième arrondissement de Parakou qui ont été mis aux arrêts de rigueur par la hiérarchie policière. Cela, en attendant les résultats des enquêtes en cours. Ils faisaient partie de l’équipe de patrouille qui, un peu plus tôt, avait eu à interpeler la victime. Leurs responsables ont déploré que cette mission de sécurité n’ait pas été conduite dans les règles de l’art par l’équipe de fonctionnaires de police commis pour son exécution.
Découverte
macabre
En effet, c’est après la publication d’un audio devenu viral sur les réseaux sociaux et dans lequel, l’un des cousins de la victime accusait quatre policiers d’être responsables de son décès, que l’affaire a pris de l’ampleur. Selon les informations recueillies, peu avant la découverte de son corps sans vie, la victime avait été aperçue, faisant l’objet d’une interpellation par une patrouille du commissariat du deuxième arrondissement de Parakou. Le jeune homme rentrait chez lui, lorsqu’elle l’a surpris. Sommé de décoder son téléphone pour leur permettre d’y accéder, il ne s’est pas exécuté. Ce qui n’a pas plu aux agents de la police. Quelques instants après, c’est cette découverte macabre qui a été faite.
Entretemps,
la police républicaine a réagi, en appelant les populations au calme et à la
patience. C’est tout en réaffirmant son engagement envers la protection des
citoyens et le respect des droits humains. Dans un communiqué officiel,
vendredi 22 novembre dernier, elle a déploré le fait que la victime ait fait
l’objet d’une « interpellation menée par la patrouille du commissariat du
deuxième arrondissement de la ville et qui n’a pas été conduite dans les règles
de l’art par les éléments qui composaient l’équipe. Profondément touchée par la
vague de réactions et partageant l’émotion suscitée, elle a ensuite présenté
ses condoléances à la famille éplorée, puis annoncé l’ouverture de deux
enquêtes. Une judiciaire, sous la supervision du procureur de la République
près le tribunal de première instance de première classe de Parakou et une
administrative menée par l’inspecteur technique de la Police républicaine. Ce
qui permettra d’élucider profondément les circonstances du décès du jeune homme
et de pouvoir situer les responsabilités.
Au
même moment, c’est le directeur général de la Police républicaine (Dgpr),
Soumaïla Yaya, qui dans un autre communiqué en date du vendredi 22 novembre
dernier, a également condamné avec fermeté les pratiques illégales de certains
de ses agents procédant à des fouilles abusives des téléphones portables des
citoyens. Ces actes observés lors des patrouilles et des contrôles constituent,
selon lui, une violation de la vie privée. Ils sont contraires aux droits
fondamentaux et à la législation en vigueur au Bénin. Dans son communiqué, il a
tenu à rappeler que la fouille des téléphones ne peut être effectuée qu’en cas
de nécessité dans le cadre d’une enquête judiciaire, à cause de la sensibilité
des données personnelles que contiennent ces appareils. Il a ensuite invité les
citoyens à refuser de se soumettre à de telles pratiques, puis encouragé les
victimes à signaler ces abus par une plainte auprès de la Direction générale ou
de l’Inspection technique de la Police républicaine, via le numéro vert gratuit
166, ainsi qu’une ligne fixe au 21-31-34-81.
Rappelons que le jeune homme a déjà été inhumé, selon les rites musulmans, quelques heures après la découverte de son corps. Une prière pour le repos de son âme a même eu lieu, ce samedi 23 novembre à Parakou, à son domicile.