En visite à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu de Tanguiéta: L’Union européenne constate l’évolution de deux projets phares

Bénéficiaire de deux projets, l’administration de l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu de Tanguiéta est reconnaissante à la délégation de l’Union européenne au Bénin. Les ambassadeurs de l'Ue ont visité deux projets financés au profit de l’hôpital par la France. Le premier dénommé projet d'hybridation solaire de l'hôpital de Tanguiéta consiste en l’installation d'une centrale de panneaux photovoltaïques. Ce projet a pour objectif, selon Fred Parfait Tchaou, directeur de l’hôpital, de réduire le coût d'acquisition du gasoil indispensable au fonctionnement des groupes électrogènes qui assurent la couverture en électricité pendant les temps de délestage.

L’hôpital étant situé dans une zone où les coupures de courant électrique sont récurrentes, les responsables sont obligés de recourir aux groupes électrogènes de relais. Cela coûte en moyenne près de 40 millions de francs Cfa par an. Le système photovoltaïque qui sera installé est dimensionné pour injecter directement sur le réseau électrique de l'hôpital et assurer la fourniture totale de l'énergie pendant les heures d'ensoleillement (5 à 6 h par jour) en pleine journée et pourra couvrir les besoins de l'hôpital pendant au moins une heure lors des délestages. « La mise en œuvre de ce projet permettra à l'hôpital d'économiser ses ressources et de les investir dans l'amélioration de la qualité des soins », se réjouit le directeur. 

Relatif à la mise en place d'une unité aquacole, le deuxième projet permet la production de poissons pour l'alimentation des malades hospitalisés. Cette initiative vise principalement à optimiser les charges financières liées à l'acquisition externe de ces produits, tout en garantissant une alimentation adéquate et saine aux patients, indique Luiz Rodrigue Zitti, chargé de projet. Spécifiquement, le projet va installer le dispositif de quatre bassins de capacité 8 000 sujets pour une production interne de protéines pour les patients. Cette unité aquacole installée avec une production semestrielle régulière de poissons clarias, silure ou poisson-chat va réduire les achats externes de protéines pour les patients de 75 % avant juin 2025.

 Ambassade de France, un soutien

 Marc Vizy, ambassadeur de France près le Bénin, remercie ses collègues pour ce qui se fait pour accompagner le Bénin. « Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans la région, le ministère français des Affaires étrangères a décidé de débloquer quelques crédits pour la stabilisation sociale. On a identifié ce besoin d’alléger les charges de l’hôpital en ce qui concerne l’énergie. Il y a eu un financement pour installer des panneaux photovoltaïques pour des dispositifs solaires avec le concours d’une Ong française appelée électriciens sans frontière (Esf) qui a fait ses preuves ailleurs », a détaillé l’ambassadeur.

À titre complémentaire s’ajoute le deuxième projet de production de poissons. «Ce sont des projets concrets et c’était intéressant qu’on puisse les suivre », informe Marc Vizy. C’est ce qui explique le soutien de la France à l’administration de l’hôpital, pour mobiliser des moyens conséquents pour améliorer le bien-être des patients et favoriser une plus grande autonomie de l’hôpital. Un investissement de 600 000 euros, pour permettre à l’hôpital de produire en partie sa propre électricité et réduire ainsi sa dépendance et les coûts induits, au réseau électrique général.