La Nation Bénin...
Une nouvelle approche en faveur des droits des
enfants dans la communauté. L’engagement des têtes couronnées Otammari de
l’Atacora, bénéficiaires d’un projet financé par l’Unicef, est sollicité pour
permettre aux enfants de réaliser leur potentiel. Le lancement dudit projet a
eu pour cadre les locaux de la direction départementale de la santé de
l’Atacora, lundi 4 décembre, et a mobilisé diverses couches de la société.
Le projet de renforcement de l’engagement
communautaire en faveur des droits des enfants par les têtes couronnées
otammari de l’Atacora dans les communes de Natitingou, Boukombé et Toucountouna
a été lancé, lundi 4 décembre à Natitingou. Il s’agit d’une initiative de la
chefferie traditionnelle otammari avec à sa tête Sa Majesté Okoti. Ladite
initiative financée par l’Unicef au profit des enfants des communes
bénéficiaires a pour objectifs de contribuer à rehausser le taux de couverture
vaccinale à 75% (rougeole-rubéole chez les enfants de 0 à 11 mois), éliminer le
mariage des enfants et autres formes de violences basées sur le genre et celles
faites aux enfants, améliorer la perception de l’importance de l’éducation et
le maintien des filles à l’école et promouvoir la culture de la paix, la
cohésion sociale au sein des communautés.
Pour Victoire Gomez Gnanguènon, représentante
de l’Unicef, la vie des enfants reste marquée par le mariage sous diverses
formes, les grossesses précoces, les abus et exploitations sexuels et le
travail des enfants, la déscolarisation massive de ceux-ci dans les communes
cibles. Elle ajoute que les jeunes adolescent(e)s sont de plus en plus
plongé(e)s dans la prise de l’alcool et des stupéfiants. « Cette situation est
entretenue et souvent justifiée par des normes sociales et religieuses ou du
moins la mauvaise interprétation de ces normes. Aussi, la pauvreté, une
insuffisance des connaissances des droits de l’enfant, la mauvaise parentalité
et le faible engagement des leaders traditionnels et religieux sont des
facteurs qui entretiennent les violences faites aux enfants (Vfe) », a-t-elle
indiqué. L’Unicef a financé l’initiative des têtes couronnées Otammari pour
influencer la modification ou la négociation de certaines normes sociales qui
ne favorisent pas la réalisation des droits de l’enfant.
Les têtes couronnées en milieu Otammari sont
gardiens et garants de la culture et des cultes. Elles jouent un rôle clé dans
l’éducation civique, le développement local, la résolution des conflits et la
promotion de la paix et la cohésion sociale, a indiqué Sa Majesté Okoti
Tchadiéti, soutenu par ses pairs. L’initiative (Tiyenti Pa) financée par
l’Unicef vise à mobiliser pour une période de douze mois, six cent seize (616)
chefs traditionnels otammari (hommes et femmes) pour promouvoir les droits des
enfants, éliminer les mariages précoces et forcés, les violences basées sur le
genre et celles faites aux enfants, améliorer la perception de l’importance de
l’éducation et du maintien des filles à l’école, et promouvoir la culture de la
paix dans les communes de Toucountouna, Natitingou et Boukombé, fait-il savoir.
Surmonter les défis
Pour les têtes couronnées, le projet représente
leur engagement significatif dans la lutte pour améliorer la vie des enfants et
des jeunes dans cette région. « Il s’agit d’une quête de développement et
d’amélioration de la vie des communautés sur la base d’un retour à nos valeurs
culturelles et cultuelles traditionnelles. Il incarne une nouvelle approche qui
responsabilise davantage la chefferie traditionnelle et garantit la réalisation
de la vision collective à la fois des communautés, du gouvernement et de ses
partenaires », a expliqué Okoti Tchadiéti.
Le soutien des communautés est requis pour la réussite de cette phase.
Géraud Adoukonou, représentant le maire de Natitingou encourage tous les
membres de la communauté à soutenir activement les têtes couronnées. À travers
la sensibilisation, la participation aux programmes éducatifs ou en étant des
modèles positifs pour les jeunes, chacun a un rôle à jouer dans la protection
des droits des enfants, soutient-il.
« Je suis convaincu que ce projet laissera un
héritage durable dans notre communauté », a-t-il souhaité.