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Filière riz au Bénin: Les acteurs revisitent les textes fondamentaux à Parakou

Région
De la gauche vers la droite, Hermann Imali Djetta, Arnaud Togbé, Idrissou Bako De la gauche vers la droite, Hermann Imali Djetta, Arnaud Togbé, Idrissou Bako

A l’initiative de la Chambre nationale d’agriculture du Bénin et avec l’appui financier du Projet de développement intégré des chaînes de valeurs agricoles (Pdi-Cva), les acteurs de la filière riz tiennent, depuis hier lundi 11 août, une retraite stratégique à Parakou. Pendant trois jours, ils vont relire et actualiser les textes fondamentaux de l’interprofession riz. 

Par   Christian HOUNONGBE A-R / Borgou-Alibori, le 12 août 2025 à 08h29 Durée 3 min.
#filière riz

La cité des Kobourou est, depuis ce lundi 11 août, le point de ralliement des producteurs, transformateurs, responsables institutionnels, partenaires techniques et financiers du secteur rizicole béninois. Cette rencontre stratégique, organisée par la Chambre nationale d’agriculture du Bénin (Cna-Bénin) avec le soutien du Pdi-Cva, s’inscrit dans la dynamique de structuration et de modernisation des interprofessions agricoles, amorcée par le gouvernement.

A cette occasion, Achille Oniloudé, directeur général de l’Agence territoriale de développement agricole pôle 4 (Atda 4), a salué la pertinence de l’initiative. « Actualiser les textes fondamentaux, c’est prendre le temps de vérifier que les principes qui nous guident, nos règles de fonctionnement et nos objectifs restent pertinents face aux réalités actuelles. C’est aussi une occasion unique de s’assurer que la voix de tous les acteurs soit entendue et prise en compte », a-t-il affirmé. Pour lui, cette retraite est une rencontre essentielle pour améliorer la gouvernance et garantir que les décisions prises reflètent réellement les besoins et attentes de chaque maillon de la filière.

Pour sa part, Hermann Imali Djetta, président de la Cna-Bénin, a exprimé la profonde gratitude des acteurs de la filière riz envers le Pda-Cva, un partenariat solide et durable.

« Ce n’est pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière. Votre engagement traduit non seulement votre souci de promouvoir durablement la filière riz au Bénin, mais il démontre aussi votre confiance en notre institution et en sa capacité à servir utilement les acteurs agricoles», a-t-il déclaré, s’adressant au coordonnateur national du Pdi-Cva, Idrissou Bako.

Des progrès significatifs, mais des défis persistants

Le coordonnateur national du Pdi-Cva, Idrissou Bako, a insisté sur l’importance de cette rencontre. « C’est un moment historique, un élan collectif pour bâtir un avenir prospère et durable pour le sous-secteur riz et les familles qui en dépendent», a-t-il affirmé. Il a rappelé les performances enregistrées, ces dernières années : la production nationale de riz est passée de 204 310 tonnes en 2016 à plus de 525 000 tonnes en 2023, avec un objectif ambitieux d’un million de tonnes d’ici fin 2026. Cette progression, selon lui, est le fruit d’investissements courageux dans l’irrigation, les infrastructures et les intrants. Mais aujourd’hui, une meilleure organisation de la filière est nécessaire pour maximiser les bénéfices économiques et sociaux.

Au nom du ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, le conseiller technique aux organisations professionnelles et à l’entrepreneuriat agricole, Arnaud Togbé, a replacé cette rencontre dans le cadre du processus national de mise en place des interprofessions agricoles, à l’instar de celles déjà opérationnelles pour l’anacarde, le soja et le palmier à huile. Il a toutefois attiré l’attention sur un problème majeur : « Malgré la hausse de la production, des volumes importants de riz sont exportés vers le Nigeria, le Togo et le Niger, souvent de manière illégale. Cela va à l’encontre de la politique actuelle du gouvernement, qui veut transformer localement les produits agricoles pour créer de la valeur ajoutée et stimuler l’industrialisation », a-t-il expliqué.

L’objectif étant de mettre en place une organisation plus inclusive, transparente et capable de relever les défis de compétitivité du secteur, il revient à chacun des acteurs, dans un engagement collectif, de garantir le succès de cette activité, selon Arnaud Togbé. « J’invite donc à une réflexion constructive, à un dévouement actif et à un dialogue productif pour aboutir à des textes qui balisent la crédibilité et la représentativité de l’interprofession riz», a-t-il conclu.