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Grossesse en milieu scolaire: Les artisans, principaux auteurs du phénomène

Région
En ce qui concerne les cas de grossesse en milieu scolaire, c’est désormais une tolérance zéro à l’égard des auteurs au niveau des juridictions En ce qui concerne les cas de grossesse en milieu scolaire, c’est désormais une tolérance zéro à l’égard des auteurs au niveau des juridictions

Le phénomène de grossesse en milieu scolaire continue de faire parler de lui avec une diversité d’acteurs comme auteurs, parmi lesquels les artisans viennent en tête. Et ce, malgré les mécanismes de lutte en cours de mise en œuvre dans le département de l’Atacora.

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 03 sept. 2025 à 16h58 Durée 2 min.
#Grossesse en milieu scolaire

Le phénomène de grossesse en milieu scolaire est objet de toutes les attentions, nécessitant des mesures de sensibilisation très fortes dans les communes. Dans le département de l’Atacora, l’on se rappelle de l’initiative Zéro grossesse en milieu scolaire (Zegromis) devenue après « Zéro grossesse en milieu scolaire et d’apprentissage (Zegromisa). À l’origine, elle a été initiée par le préfet de l’Atacora pour combattre le phénomène et faciliter aux apprenants une éducation sexuelle responsable. Elle vise à mettre fin aux grossesses précoces et non désirées en milieu scolaire par des campagnes de sensibilisation, l'amélioration de l'accès à l'information sur la santé sexuelle et reproductive et la création d'un environnement de soutien pour les jeunes. Des facteurs comme le manque d'éducation sexuelle, la pauvreté, le mariage précoce, la violence sexuelle et l'impunité des auteurs sont des causes majeures du problème, nécessitant des stratégies intégrées incluant la prévention, la prise en charge des victimes et la punition des auteurs. La pratique que l’on pensait révolue revient de plus belle avec une diversité d’acteurs comme auteurs. Parmi ces derniers, les artisans viennent en tête, selon une étude de la direction départementale des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle de l’Atacora.

Concernant les taux de grossesse en milieu scolaire, ces trois dernières années, on s’aperçoit que les artisans ont contribué en grande partie au phénomène. En 2023, l’Atacora a enregistré au total cent trente-quatre (134) cas de grossesses en milieu scolaire. Comme auteurs, on dénombre onze (11) élèves, sept (7) étudiants, zéro (00) enseignant et cent seize (116) artisans et autres. Au cours de l’année 2024, un total de cent vingt-trois (123) cas de grossesses a été enregistré avec pour auteurs zéro (00) enseignant, quinze (15) élèves, dix (10) étudiants et quatre-vingt-dix-huit (98) artisans et autres. Une légère diminution du phénomène s’est observée en 2025. Soixante-quinze (75) cas enregistrés avec pour auteurs 00 enseignant, neuf (9) élèves, trois (3) étudiants et soixante-trois (63) artisans et autres. Le souhait des acteurs de l’école est de voir éradiqué ce phénomène pour faciliter l’achèvement du cursus scolaire aux enfants. Il est à constater que les enseignants ne sont pas auteurs du phénomène au cours de ces années. Ce qui peut s’expliquer par les mesures fortes prises par le gouvernement. Il est désormais interdit au Bénin toute relation amoureuse entre enseignants et son élève. Des sanctions sont prévues à l’encontre des enseignants qui entretiendraient des relations amoureuses avec leurs apprenantes. L’avènement de l’Institut national de la femme (Inf) a contribué à renforcer les dispositions légales en la matière. Ce « gendarme » des prédateurs sexuels s’active de toute son énergie à sensibiliser, défendre et apporter son soutien moral et psychologique aux victimes.

Rappelons que les parquets également ne sont plus flexibles dans tout dossier de violence basée sur le genre. En ce qui concerne les cas de grossesse en milieu scolaire, c’est désormais une tolérance zéro à l’égard des auteurs au niveau des juridictions. Il est recommandé aux parents d’éviter toute sorte de règlement à l’amiable, pouvant encourager le phénomène.