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Opération civilo-militaire dans le Zou: A Agbangnizoun, les armées soulagent des vies

Région
Les populations sont sorties massivement pour bénéficier des soins de santé offerts Les populations sont sorties massivement pour bénéficier des soins de santé offerts

Les Forces armées béninoises, avec le soutien de leurs partenaires américains, ont mis en place une opération d'assistance médicale dans la commune d'Agbangnizoun depuis le 17 juillet 2023. Cette action civilo-militaire, qui se déroule précisément à Ahouanzoun-Makpéhogon, attire de nombreuses personnes en quête de soins.


Par   Fulbert Adjimehossou, le 21 juil. 2023 à 09h41 Durée 3 min.
#Opération civilo-militaire
Bientôt midi, malgré le soleil de plomb, la cour de l'Ecole primaire publique d'Ahouanzoun-Makpéhogon à Agbangnizoun ne cesse de se remplir de gens en quête de soins. Sous la bâche dressée à l'entrée, Sylvère Kotto, un sexagénaire, est soulagé de savoir qu'il pourra, d’une minute à l’autre, se faire consulter. « Je suis là depuis cinq heures du matin, et à cette heure-là, il y avait déjà du monde », témoigne-t-il. Philomène B, qui craint de souffrir d'hypertension, attend aussi son tour avec impatience. « Je vais pouvoir être prise en charge, moi et mes enfants », se réjouit-elle. 
Cette assistance médicale est organisée conjointement par les forces armées béninoises et leurs partenaires américains. Dans le cadre de cet exercice, les affections courantes sont prises en charge. Un circuit bien organisé permet aux enfants et aux personnes âgées de suivre toutes les étapes, de la consultation à l’offre de médicaments. Brigitte s’apprête maintenant à rentrer, rassurée que son fils fiévreux soit pris en charge. «C’est une opportunité qui nous soulage», avoue-t-elle.
Dans la pharmacie improvisée, où sont entreposés des médicaments fournis par Spirit of America, près de deux cents personnes ont été servies le mardi. Et rien que pour la matinée du mercredi, 76 autres en ont également bénéficié. Des patients ont été référés en raison de leur état de santé. « Nous avons référé un cas mardi et ce mercredi, nous avons eu trois cas référés. Certains ont été directement pris en charge à Goho ou à Bohicon grâce à l'aide de nos partenaires américains », explique le commandant Tassou, en service à la direction centrale du service de santé des armées.

« Des protecteurs »

Des scènes de soldats raccompagnant un vieillard, ou encore d’enfants dans les bras d'un homme en uniforme ne passent pas inaperçues. Christophe Lokpè, un maraîcher venu se faire soigner, apprécie cette proximité: « Nous sommes avec l'armée et elle est aussi avec nous ». Et c’est aussi un des enjeux de l’opération. « Nous avons beaucoup d’affluence mais c’est l’interaction qu’il y a avec les forces armées béninoises qui est le plus important. Ils nous voient comme des protecteurs », précise le commandant Tassou.
Du côté américain, l'attention est également portée sur cette proximité manifeste. « On note une forte volonté des forces armées béninoises de se spécialiser dans l’engagement civique auprès des populations locales. Nous espérons que cette coopération se poursuive. L’objectif, c’est de travailler de concert pour que les armées ne soient pas perçues seulement pour leur engagement sécuritaire, mais comme des armées qui travaillent main dans la main avec les populations », constate Rodney Walker, porte-parole des Forces spéciales américaines en Afrique. 
La plus grande préoccupation est de freiner l'expansion de l'extrémisme violent sur le continent. En fournissant des services de base et en répondant aux besoins des populations, on évite que l'ennemi profite de cette situation pour gagner leur sympathie. « C’est important dans la lutte contre l'extrémisme violent », souligne Benjamin York, responsable régional de programme à Spirit of America. C'est précisément ce que font les Forces armées béninoises dans le cadre de l'opération Mirador, en installant des points d'eau et en apportant un soutien aux communautés.