La Nation Bénin...
En
fin de séjour dans le Borgou où elle était dans le cadre d’une mission de suivi
des interventions de l’Unicef, une délégation conjointe de l’institution internationale
et de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Bénin a organisé, jeudi 27 juin
dernier à la préfecture de Parakou, une conférence de presse. Faisant le point
des constats effectués sur le terrain, elle a exprimé son satisfecit par
rapport à la mise en œuvre du programme « Cash + Care » au niveau des quatre
départements du septentrion.
Une
délégation conjointe de l’Unicef et de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au
Bénin était, ces derniers jours à N’Dali, Ina et Sinendé, dans le Borgou. C’est
pour s’informer et constater la mise en œuvre du programme ‘’Cash + Care’’ de
l’Unicef au niveau de ce département. Après avoir été reçus par le préfet,
jeudi 27 juin dernier à la préfecture de Parakou, ses membres ont fait le point
de leur visite de terrain à la presse.
Dans
les départements du septentrion, la lutte engagée par l’Unicef et l’Ambassade
du Royaume des Pays-Bas au Bénin, pour faire reculer le mariage des enfants,
favoriser leur scolarisation et leur maintien à l’école, puis assurer leur
protection pour leur bien-être est loin de s’avérer vaine. C’est grâce au
programme ‘’Cash + Care’’ de l’Unicef. Il est financé par l’Ambassade du
Royaume des Pays-Bas et mis en œuvre depuis 2020. Etendu à 26 communes
réparties dans les quatre départements du Nord, il a déjà exigé un
investissement estimé à plus de 4 milliards de francs Cfa, en termes de
transferts monétaires effectués. Les bénéficiaires sont essentiellement des
filles de 9 à 15 ans. C’est ce qui ressort de l’intervention de la
représentante résidente de l’Unicef par intérim, Aude Rigot. « A ce jour, ce
programme a appuyé un peu plus de 160 000 filles depuis sa naissance. Ce qui
fait également 160 000 filles qui ont pu aller à l’école », informe-t-elle. En
ce qui concerne la protection de l’enfance, poursuit-elle, il y a plus de 50
000 filles qui ont eu accès à ce service et ont eu des besoins spécifiques, des
enfants qui ont subi des violences.
Le
constat sur le terrain, se réjouit la première conseillère à l’Ambassade des
Pays-Bas, Louise Wijn, est édifiant et au satisfécit. Elle a loué l’engagement
et l’accompagnement du gouvernement, des préfets, des maires, des leaders
communautaires et de la Société civile, des têtes couronnées et chefs traditionnels
pour la cause. Grâce à leurs différentes implications, a-t-elle reconnu, ces
différents acteurs ont également contribué, à travers le programme, à la
réduction du mariage des enfants et du taux de décrochage scolaire chez les
filles.
A
côté de ce programme, l’accompagnement des parents est également souhaité pour
l’atteinte des objectifs poursuivis. « Le Cash est vraiment important. Il
permet aux filles d’aller à l’école, de prendre en charge leurs fournitures,
leurs petits déjeuners et autres. Mais le Cash seul ne suffit pas », a
toutefois prévenu la spécialiste en droit et santé sexuelle reproductive et
genre à l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas, Olivia Diogo. « Il faut le Care à
côté. C’est vraiment le changement de comportements. Pour qu’un enfant ait un
bon comportement, c’est beaucoup plus dû à sa famille. Son premier lieu pour
recevoir une bonne éducation, c’est au niveau de sa famille. Il faut le
dialogue entre les parents et les enfants. Le dialogue sur les questions qui
les concernent, les bons comportements à avoir dans la société, le respect
mutuel…., l’hygiène sur les menstrues », soutient-elle.
Malgré
le constat satisfaisant effectué sur le terrain, la pérennisation du programme
reste encore une grande préoccupation. « J’ai procédé au lancement de l’examen
du Bepc, session de juin 2024, au centre de composition de Sinendé. Il y avait
291 filles contre 297 garçons. C’est la preuve que les efforts sur le terrain
sont encourageants. Fort de ces résultats enregistrés sur le terrain, il n’y a
pas de raisons qu’on ne mette pas les moyens ou prenne pas les dispositions
pour assurer une pérennité de ce programme », a laissé entendre le préfet
Djibril Mama Cissé.