La Nation Bénin...
Le commissariat de Gnemasson dans la
commune de Ouassa-Péhunco a effectué une opération très appréciée par les
autorités locales. Le week-end dernier, les éléments de cette unité de police
ont mis la main sur plusieurs bidons d’alcool frelaté destiné à la vente. Pour
le maire Orou Maré Koto, c’est une délivrance.
La commune de Ouassa-Péhunco s’est débarrassée
de 1550 litres de sodabi frelaté. Cette quantité d’alcool a été arraisonnée par
les éléments du commissariat de police de Gnemasson. Tout le matériel utilisé
dans la production de ce sodabi frelaté a été également saisi.
En provenance de la commune de Djougou dans la
Donga, le fabricant a rallié Firou et Kérou où il a distribué une bonne
quantité du liquide à son réseau. C’est à son retour qu’il a été intercepté par
les éléments de la Police républicaine de Gnemasson. Selon Alphonse Assogbaga,
commissaire de police de Gnemasson, 1925 litres de ce sodabi ont été déjà
distribués aux populations de l’Atacora-Donga. Une enquête est en cours pour
démanteler ce réseau qui abreuve les paisibles gens de boissons frelatées, menaçant
ainsi leur bien-être.
Cette saisie des éléments du commissaire Alphonse Assogbaga a réjoui les autorités communales. Pour Orou Maré Koto, maire de Ouassa-Péhunco, c’est une délivrance au regard des dégâts que cause ce produit sur la santé de la population. « Dans le département de l’Atacora, quand on parle de boisson frelatée, on sait ce que cela veut dire. Cette boisson décime nos populations. Je vous jure, quand vous voyez l’état de nos jeunes, des bras valides, ça fait pitié. Quand il y a un accident par exemple et qu’on va secourir les victimes, on se rend compte qu’elles sont en état d’ébriété », déplore le maire de Ouassa-Péhunco. Il précise que c’est un produit de qualité douteuse, vendu à vil prix qui est déversé dans tous les hameaux avec une floraison de débits de boissons. « J’ai un sentiment de fierté parce que nos populations sont sauvées », déclare le maire. Il félicite la Police républicaine et précise que la population est fière de cette action du commissariat de Gnemasson. « Le Conseil de supervision a suggéré de délivrer un certificat de reconnaissance à ce commissaire. Il a sauvé des vies humaines », informe le maire Orou Maré Koto.
L’issue judiciaire, l’autre interrogation
L’alcool intercepté par la Police républicaine
se trouve dans des bidons très repoussants à la vue. Les consommateurs ignorent
le procédé de fabrication et les moyens de stockage de ce liquide qui se
retrouve sur les étalages des vendeurs dans les bistros, au niveau des villages
et des hameaux. « Même si on estime que là où ils vont s’approvisionner,
produit un alcool de qualité, le fait d’avoir mis le liquide dans ces bidons et
tonneaux, suffit à douter de sa qualité. Ce n’est pas normal ! », s’indigne Orou
Maré Koto. Les boissons commercialisées ne respectent pas les normes et les
débits de boissons germent sans aucune autorisation. Les dégâts sanitaires de
la consommation de l’alcool ont amené le Conseil communal de Ouassa-Péhunco à
intensifier les sensibilisations auxquelles toutes les unités de police de la
commune sont associées, informe le maire. Il faut dire que les tenanciers de
débits de boissons disposent aussi des machines à sous qui drainent la foule.
Le maire trouve nécessaire de multiplier les actions pour lutter contre ce
fléau de débits de boissons illégaux afin de faire efficacement face à
l’insécurité grandissante dans la zone de l’Atacora.
Une chose est de saisir et d’interpeler les
fabricants, mais une autre est la suite judiciaire de l'affaire. Alors que dans
le département de l’Atacora, les autorités et la société civile dénoncent le
fléau de l’alcool frelaté, les producteurs ne sont pas effrayés. Il semble,
selon certaines autorités, qu’une décision de justice susceptible de rappeler
les auteurs à l’ordre n’existe pas. Tout le monde attend de voir la finalité de
ce dossier. Quel sera le sort de ces fabricants interpelés ? L’issue judiciaire
de ce dossier de sodabi frelaté en flagrant délit à Péhunco préoccupe toute la
population. « J’ai appris que les auteurs ont brandi la facture délivrée par
une usine qui produit l’alcool pour se dédouaner, mais je me demande si c’est
l’emballage que ladite usine utilise. Nous avons demandé des analyses au niveau
des laboratoires pour tester la qualité du produit arraisonné », a rassuré le
maire. Son souhait est que la population fasse tout pour éviter de fréquenter
ces lieux.