La Nation Bénin...
L’Ong
Racines et ses partenaires en collaboration avec l’Ong internationale Enda
Santé ont organisé un panel international sur les interventions auprès des
populations vulnérables au Vih/Sida dans un contexte difficile en Afrique de
l’Ouest et au Sahel, jeudi 5 décembre dernier à Cotonou. C'était en présence de
Joseph Senninger, chargé d'affaires en pied près le Bénin et le Togo de l'Ambassade
du Grand-Duché de Luxembourg à Cotonou.
Les
pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel font face depuis 2012 à des crises
d’ordre sécuritaire, politique, sociale et économique qui augmentent les
besoins d’appui des populations, surtout des groupes vulnérables, qui sont,
selon l’Onu, particulièrement fragiles face au Vih et n’ont souvent pas accès à
des services adéquats. Afin d’échanger sur les défis dans les contextes
polycrises au sein du Sahel, de partager les expériences et stratégies mises en
place pour réduire l’impact des crises, les Ong Racines et Enda Santé ont
initié un panel sur les interventions auprès des populations vulnérables au
Vih/Sida dans un contexte difficile en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Arsène Adiffon,
directeur exécutif de l’Ong Racines, explique qu’il s’agit d’un panel qui
s’inscrit dans le cadre des activités du Comité régional de pilotage (Crp) du
programme Feve Impulse (Frontières et vulnérabilités au Vih) mis en œuvre dans
10 pays dont le Bénin et financé par le Grand-Duché du Luxembourg. Selon Dr
Fatou Maria Dramé, directrice adjointe de Enda Santé, les situations
conflictuelles en Afrique de l’Ouest surtout au Sahel génèrent beaucoup de
fragilités. Elle met le doigt sur des témoignages rapportés au cours du panel
par la délégation du Burkina Faso avec les cas de fermeture d’écoles et de
centres de santé. Dr Fatou Maria Dramé relève aussi que le contexte difficile a
également trait à la stigmatisation et à la discrimination ainsi qu’aux soucis
de financement des Organisations de la Société civile qui sont abandonnées par
leurs partenaires pour des raisons de sécurité et de difficulté de transfert de
fonds, comme ce fut le cas au Niger avec les sanctions.
En effet, en 2021, les populations vulnérables représentaient 70 % des nouvelles infections au Vih, selon l’Onu-Sida. D’où la nécessité de mener des interventions ciblées et centrées sur les besoins de ces groupes. Au Bénin, indique Dr Hervé A.
Gbegnide,
représentant la secrétaire exécutive du Conseil national de Lutte contre le
Vih/Sida, la Tuberculose, le Paludisme (Cnls-Tp), 77 000 personnes vivent avec
le Vih-Sida et 1300 nouvelles infections sont enregistrées en 2024, et la
prévalence est de 0,18 % dans la tranche d’âge de 15 à 49 ans. Ce qui constitue
un progrès, comparativement à 10 années en arrière, même si des défis restent à
relever, souligne Dr Hervé A. Gbegnide.
Il faut rappeler que ce panel de discussion s’est tenu en marge de la réunion du Comité régional de pilotage (Crp) du programme Feve Impulse regroupant les directeurs ou représentants des 10 pays du réseau, Enda Santé, San Access et le bailleur, le Grand-Duché de Luxembourg, et les membres du Comité d’orientation et de supervision (Cos), les acteurs des structures sanitaires de mise en œuvre, les acteurs nationaux et internationaux de la riposte au Vih.