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Caisse des Dépôts et Consignations du Bénin: Un catalyseur de croissance et un pilier du financement national

Société
La Caisse des dépôts et consignations du Bénin s'ouvre aux professionnels des médias La Caisse des dépôts et consignations du Bénin s'ouvre aux professionnels des médias

La Caisse des dépôts et consignations du Bénin (Cdcb) s’ouvre aux médias. Transparence, pédagogie, réalisations concrètes et perspectives étaient au menu d’une séance de reddition de comptes, tenue dans ses locaux, mercredi 1er octobre pour apprécier le fonctionnement, mais aussi les perspectives d’une institution devenue incontournable dans le financement de l’économie nationale.

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 02 oct. 2025 à 09h34 Durée 3 min.
#Caisse des dépôts et consignations du Bénin

Créée par la loi n°2018-38 du 17 octobre 2018, la Caisse des dépôts et consignations du Bénin (Cdcb) est un établissement public financier chargé de sécuriser et de mobiliser l’épargne nationale pour la transformer en investissements productifs. Sa directrice générale, Maryse Lokossou, insiste pour dire que la caisse repose sur « deux jambes, la collecte et l’investissement. Sans ressources collectées, nous ne pouvons pas investir. Mais il est essentiel de rassurer la population sur la sécurité de ces fonds, car ce sont des ressources stratégiques, issues à 65 % des réserves de la Caisse nationale de sécurité sociale ». Depuis sa création, la Cdcb a franchi des étapes majeures. Elle a mobilisé et sécurisé près de mille milliards de francs Cfa, provenant de dépôts en déshérence, de consignations judiciaires, de fonds de pension et d’épargnes publiques longtemps inertes. Ce succès témoigne à la fois de la confiance accordée à l’institution et de sa capacité à transformer une épargne fragmentée en levier de développement. Le directeur consignation et partenariat, Arnaud Adovelandé, souligne que la dynamique de collecte permet à la Caisse de dépasser ses prévisions et d’assurer des rendements élevés, preuve de sa pertinence comme institution financière publique.

Des investissements structurants et créateurs d’emplois

La Cdcb ne se contente pas de collecter. Elle investit dans des projets structurants, créant ainsi des milliers d’emplois et soutenant la croissance économique. Ses interventions se distinguent par un rôle catalyseur. Elle limite volontairement sa participation à 20 % du coût des projets, contraignant ainsi les promoteurs à mobiliser d’autres partenaires financiers, nationaux ou internationaux. Cette stratégie élargit la base de confiance et renforce la viabilité des initiatives. À ce jour, plus de 679 milliards de francs Cfa ont été injectés dans des secteurs clés comme l’agro-industrie, les transports, la logistique et les Btp. Ces investissements ont permis la création de plus de 7000 emplois, dont 44 % occupés par des femmes. Parmi les projets emblématiques figurent la transformation de la noix de cajou, la production textile à base de coton, ou encore la transformation du manioc en farine panifiable. «Quand nous finançons un projet, ce ne sont pas seulement des chiffres, mais des vies transformées, des familles qui retrouvent une dignité», a insisté Maryse Lokossou. L’un des acquis majeurs de la Caisse réside dans sa gouvernance. Le directeur des investissements, Philibert Adankon, explique que chaque projet est évalué selon cinq critères précis à savoir l’alignement avec les politiques publiques, l’impact économique et social, la viabilité financière, la gouvernance du porteur et le principe de non-substitution. « La Caisse n’a pas vocation à remplacer le promoteur, mais à catalyser les financements», rappelle-t-il. Ce mécanisme garantit que seuls les projets viables, créateurs de valeur et conformes aux priorités nationales sont soutenus, renforçant ainsi la crédibilité et la pérennité de l’institution.

La Cdcb a aussi accéléré sa transformation interne. Des plateformes de gestion des risques, des investissements, de la trésorerie et des ressources humaines sont désormais opérationnelles. Une plateforme électronique de gestion des courriers et d’autres solutions de digitalisation sont en cours de déploiement. « La Caisse dit ce qu’elle fait et fait ce qu’elle dit», rappelle Mme Lokossou, fière des avancées déjà réalisées. Si les acquis sont notables, les perspectives le sont tout autant. «Notre portefeuille est constitué de projets nouveaux, qui ne rapportent pas encore de dividendes. L’un de nos enjeux est de diversifier nos investissements pour prendre part à des projets déjà en exploitation et générer rapidement des revenus», a expliqué la directrice générale. La Caisse ambitionne également de renforcer ses partenariats, notamment avec la Boad et d’autres institutions internationales. L’accompagnement des Pme reste une priorité, à travers des dispositifs en cours avec l’agence en charge et la mise en place de nouveaux fonds d’investissement.

Tournée vers l’avenir

Au-delà des projets, l’institution prépare l’avenir en clôturant l’évaluation de son plan stratégique 2021-2025 et en lançant les bases du prochain plan 2027-2031. Objectif, devenir un acteur central du financement du développement, stimuler l’innovation, optimiser ses processus internes et consolider la confiance du public. Pour Maryse Lokossou, la Cdcb n’est pas qu’une institution financière. «Derrière chaque chiffre, il y a des vies, des enfants, des femmes et des hommes qui espèrent un avenir meilleur », a-t-elle affirmé. Chaque franc mobilisé doit se traduire en progrès tangible pour les populations, apprécie-t-elle. En six ans, la Caisse de dépôts et consignations du Bénin a prouvé qu’elle pouvait transformer l’épargne nationale en projets concrets, créateurs d’emplois et porteurs de croissance. Son ambition désormais est d’élargir son champ d’action, diversifier ses revenus, et surtout, continuer à incarner un modèle de transparence et de performance au service du développement économique et social du pays.