La Nation Bénin...
Pour intensifier la lutte contre la corruption dans le
financement des projets au Bénin, à travers une coordination technique,
institutionnelle et juridique, le Haut-commissariat à la prévention de la
corruption (Hcpc) peut, entre autres compter sur le soutien de la Banque
ouest-africaine de développement (Boad). Les deux institutions ont donné corps
à leur partenariat, mardi 29 juillet à Cotonou, à travers la signature du
protocole d'accord de coopération.
Le partenariat naissant entre le Haut-commissariat à la
prévention de la corruption (Hcpc) et la Banque ouest-africaine de
développement (Boad) se propose de promouvoir la coopération institutionnelle
pour prévenir les conflits d'intérêts, assurer la transparence dans la gestion
des ressources publiques et combattre efficacement l'impunité. Il vise entre
autres à permettre une coordination efficace de la lutte contre la fraude, la
corruption, le détournement de fonds publics, le blanchiment d'argent, le
favoritisme, les conflits d'intérêts ou encore les flux financiers illicites et
montages financiers suspects dans le cadre des projets financés par la Boad au
Bénin. Conformément à la loi qui l’institue, le Hcpc intervient entre autres
pour identifier au sein des structures publiques ou privées bénéficiaires des
financements de la banque, les failles procédurales favorisant la corruption et
les abus, émettre des recommandations de réformes ou de bonnes pratiques en
matière de prévention et au besoin, collecter et transmettre aux autorités
judiciaires compétentes des informations pertinentes pour la répression des
infractions. Cette coopération incarne notre volonté commune d'agir en amont
dans une logique de gouvernance préventive au service d'un développement
durable fondé sur l'intégrité, la transparence et la redevabilité.
Les deux institutions se donnent donc la main pour agir
ensemble et ouvrir sur la ligne de l’action de la banque sous régionale, une
lucarne anti-corruption dont le haut-commissariat se veut le garant. Ledit
protocole, à en croire Jacques Migan, institue un cadre formel de collaboration
entre les deux institutions en vue de renforcer les synergies en matière de
prévention, de détection et de répression de la corruption. L’accord s’appuie
sur les engagements internationaux du Bénin, notamment la Convention des
Nations Unies contre la corruption, la Convention de l’Union africaine de
Maputo et le protocole de la Cedeao de 2001, rappelle-t-il aussi. Il n’a pas
manqué de souligner la portée pratique de cette coopération qui permettra à son
institution d’intervenir en amont, pour identifier les failles procédurales,
recommander des réformes, ou encore transmettre des informations aux autorités
judiciaires compétentes.
La corruption, de par sa nature insidieuse et systémique,
constitue l'un des obstacles majeurs au développement durable de nos Etats.
Elle fragilise les institutions publiques, érode la confiance des citoyens et
freine les investissements nécessaires à la prospérité de nos économies. Dans
un contexte de mondialisation et d'interconnexion croissante, ces fléaux ne
connaissent pas de frontières. Les réseaux de corruption et les pratiques
illicites s'organisent à l'échelle transnationale, exploitant les failles et
les disparités de nos systèmes pour prospérer, déplore Braima Luis Soares
Cassama. Le vice-président de la Boad est enthousiaste à l’idée de la signature
de cette convention qui, pour lui, bien plus qu’un simple acte, se veut un
engagement qui s’inscrit dans une dynamique commune de lutte contre la
corruption. La signature de ce protocole s’inscrit dans une série de
partenariats stratégiques menés par la Boad avec des institutions similaires
dans la sous-région. Le Bénin devient ainsi le neuvième pays à formaliser une
coopération avec la banque. « Ces réseaux, nous les voulons actifs et
opérationnels. Capables d’échanger des informations, de coordonner des
investigations transfrontalières et de mener des formations conjointes », a
souligné Braima Cassama.
Plus qu’un simple acte, cette convention entre le Hcpc et la Boad s’inscrit dans une dynamique commune de lutte contre la corruption