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Indication géographique protégée: ‘‘Gari sohoui’’ de Savalou et ‘‘Huile d’Agonlin’’ candidats

Société
Après ‘‘Gari sohoui’’ de Savalou et ‘‘Huile d’Agonlin’’ le Bénin entend poursuivre l’Igp d’autres produits locaux Après ‘‘Gari sohoui’’ de Savalou et ‘‘Huile d’Agonlin’’ le Bénin entend poursuivre l’Igp d’autres produits locaux

Répertoriés comme des produits d’exception, ‘‘Gari sohoui’’ de Savalou et ‘‘Huile d’Agonlin’’ sont dans la course pour l’obtention de l’Indication géographique protégée (Igp). L’initiative émane de deux groupements. Ce mardi 28 novembre, un atelier de formation des membres du comité national de l’Igp s’est ouvert, à Cotonou, et devrait déboucher aujourd’hui sur la validation des dossiers de demande d’enregistrement des deux produits.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 29 nov. 2023 à 00h48 Durée 4 min.
#Indication géographique protégée #Gari sohoui #Savalou #Huile d’Agonlin

Grâce à l’Identification géographique protégée (Igp), le monde entier reconnait l’ananas ‘‘Pain de sucre’’ du Bénin comme étant un produit d’exception et de qualité. Ce qui relève fortement la valeur marchande de ce produit. Le prix du ‘‘Poivre de penja’’ au Cameroun a au moins quadruplé après sa labélisation en indication géographique. C’est justement ce qu’ambitionnent deux groupements pour le ‘‘Gari sohoui’’ de Savalou et ‘‘l’Huile d’Agonlin’’ répertoriés en 2005 par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) comme des produits éligibles aux Igp.

L’atelier de formation des membres du comité national de l’Igp au Bénin, ouvert ce mardi, vise in fine à examiner et valider les dossiers de demande d’enregistrement des deux produits en Indication géographique protégée. Mais avant cette étape cruciale, les participants seront entretenus par des experts sur les enjeux, défis, facteurs de succès et rôles du comité national de l’Igp ; formés sur les processus et résultats liés à la mise en place des groupements de gestion et défense du label Igp pour les deux produits. Ils seront également renforcés sur les outils de reconnaissance et de gestion de l’Igp ‘‘Gari sohoui’’ de Savalou et ‘‘Huile d’Agonlin’’, sans oublier les modèles de financement, consolidation et durabilité d’une Igp, avant de passer, ce jour, à la séance d’examen et de validation des Igp des deux produits.

« Le cas récent de l’ananas ‘‘Pain de sucre’’ vendu en Chine, avec le drapeau béninois à côté, est la preuve qu’un produit du terroir qui est labélisé est un porte-étendard du pays. La réunion du comité national de l’Igp confortera certainement la place du Bénin parmi les Etats pionniers de l’Indication géographique », espère Michel Gonomy, chef du service des Indications géographiques de l’Oapi et représentant le directeur général de l’Organisation, lors du lancement de l’atelier. Pour Abdoulaye Toko, directeur adjoint de cabinet du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, les travaux présagent de l’aboutissement du processus d’enregistrement des Igp des deux produits.

Cela « leur permettra d’accéder aux fonds résiduels et aux activités post validation prévues par l’Oapi… », a ajouté Abdoulaye Toko. Il reste convaincu que l’atelier aboutira à des résultats qui vont booster la productivité et la compétitivité du ‘‘Gari sohoui’’ de Savalou et de ‘‘l’Huile d’Agonlin’’.

Défi

Le processus de validation va sans doute aboutir à l’obtention des Igp des deux produits. Le plus dur n’est pas la labélisation en indication géographique mais plutôt son maintien, ont laissé entendre les intervenants. C’est là le défi que doivent relever les entreprises transformatrices, selon eux. Il faut « pérenniser l’Igp. D’où l’importance d’un comité national plus fonctionnel, outillé et capable de remplir la fonction faitière et centrale à laquelle il est appelé… », a rappelé Michel Gonomy. Le directeur de cabinet partage pleinement son avis sur le maintien de l’Igp. « L’enregistrement oui ! Mais après ça, il faut continuer par travailler afin que les indications des deux produits soient maintenues et aillent au-delà du continent africain », exhorte-t-il à l’endroit des parties prenantes.

Par ailleurs, Abdoulaye Toko rassure que les ministres de l’Agriculture et du Commerce veilleront à ce que les décisions finales de l’Oapi soient conformes aux conclusions consensuelles issues de l’atelier.

L’Indication géographique protégée est un outil de développement des produits locaux et des territoires. Elle fait partie des meilleurs instruments adaptés au développement et à l’émergence des économies des Etats africains, d’autant qu’elle permet non seulement une protection et une reconnaissance juridiques des dénominations géographiques informelles attachées aux produits possédant une typicité et une qualité reconnues par les consommateurs mais aussi de structurer et d’organiser les petits producteurs parfois laissés pour compte en milieu rural.