La Nation Bénin...
Répertoriés comme des produits d’exception, ‘‘Gari sohoui’’ de Savalou et ‘‘Huile d’Agonlin’’ sont dans la course pour l’obtention de l’Indication géographique protégée (Igp). L’initiative émane de deux groupements. Ce mardi 28 novembre, un atelier de formation des membres du comité national de l’Igp s’est ouvert, à Cotonou, et devrait déboucher aujourd’hui sur la validation des dossiers de demande d’enregistrement des deux produits.
Grâce à l’Identification géographique protégée (Igp), le
monde entier reconnait l’ananas ‘‘Pain de sucre’’ du Bénin comme étant un
produit d’exception et de qualité. Ce qui relève fortement la valeur marchande
de ce produit. Le prix du ‘‘Poivre de penja’’ au Cameroun a au moins quadruplé
après sa labélisation en indication géographique. C’est justement ce
qu’ambitionnent deux groupements pour le ‘‘Gari sohoui’’ de Savalou et
‘‘l’Huile d’Agonlin’’ répertoriés en 2005 par l’Organisation africaine de la propriété
intellectuelle (Oapi) comme des produits éligibles aux Igp.
L’atelier de formation des membres du comité national de
l’Igp au Bénin, ouvert ce mardi, vise in fine à examiner et valider les
dossiers de demande d’enregistrement des deux produits en Indication
géographique protégée. Mais avant cette étape cruciale, les participants seront
entretenus par des experts sur les enjeux, défis, facteurs de succès et rôles
du comité national de l’Igp ; formés sur les processus et résultats liés à la
mise en place des groupements de gestion et défense du label Igp pour les deux
produits. Ils seront également renforcés sur les outils de reconnaissance et de
gestion de l’Igp ‘‘Gari sohoui’’ de Savalou et ‘‘Huile d’Agonlin’’, sans
oublier les modèles de financement, consolidation et durabilité d’une Igp,
avant de passer, ce jour, à la séance d’examen et de validation des Igp des
deux produits.
« Le cas récent de l’ananas ‘‘Pain de sucre’’ vendu en
Chine, avec le drapeau béninois à côté, est la preuve qu’un produit du terroir
qui est labélisé est un porte-étendard du pays. La réunion du comité national
de l’Igp confortera certainement la place du Bénin parmi les Etats pionniers de
l’Indication géographique », espère Michel Gonomy, chef du service des
Indications géographiques de l’Oapi et représentant le directeur général de
l’Organisation, lors du lancement de l’atelier. Pour Abdoulaye Toko, directeur
adjoint de cabinet du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche,
les travaux présagent de l’aboutissement du processus d’enregistrement des Igp
des deux produits.
Cela « leur permettra d’accéder aux fonds résiduels et aux
activités post validation prévues par l’Oapi… », a ajouté Abdoulaye Toko. Il
reste convaincu que l’atelier aboutira à des résultats qui vont booster la
productivité et la compétitivité du ‘‘Gari sohoui’’ de Savalou et de ‘‘l’Huile
d’Agonlin’’.
Défi
Le processus de validation va sans doute aboutir à
l’obtention des Igp des deux produits. Le plus dur n’est pas la labélisation en
indication géographique mais plutôt son maintien, ont laissé entendre les
intervenants. C’est là le défi que doivent relever les entreprises
transformatrices, selon eux. Il faut « pérenniser l’Igp. D’où l’importance d’un
comité national plus fonctionnel, outillé et capable de remplir la fonction
faitière et centrale à laquelle il est appelé… », a rappelé Michel Gonomy. Le
directeur de cabinet partage pleinement son avis sur le maintien de l’Igp. «
L’enregistrement oui ! Mais après ça, il faut continuer par travailler afin que
les indications des deux produits soient maintenues et aillent au-delà du
continent africain », exhorte-t-il à l’endroit des parties prenantes.
Par ailleurs, Abdoulaye Toko rassure que les ministres de
l’Agriculture et du Commerce veilleront à ce que les décisions finales de
l’Oapi soient conformes aux conclusions consensuelles issues de l’atelier.
L’Indication géographique protégée est un outil de
développement des produits locaux et des territoires. Elle fait partie des
meilleurs instruments adaptés au développement et à l’émergence des économies
des Etats africains, d’autant qu’elle permet non seulement une protection et
une reconnaissance juridiques des dénominations géographiques informelles
attachées aux produits possédant une typicité et une qualité reconnues par les
consommateurs mais aussi de structurer et d’organiser les petits producteurs parfois
laissés pour compte en milieu rural.